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Etats-Unis

Schwarzenegger gouverneur de Californie

La star hollywoodienne est, depuis mercredi 8 octobre, le gouverneur de l’Etat de Californie. Après un décompte encore partiel, 55% des électeurs californiens ont renvoyé le gouverneur démocrate Gray Davis et ont plébiscité à plus de 50% le candidat républicain, l’acteur Arnold Schwarzenegger, pour le remplacer.
Pari réussi pour Schwarzy. L’ex «M.Univers» devenu acteur est, depuis mercredi matin, le nouveau gouverneur de l’Etat de Californie. Quelques heures après la fermeture des 15 000 bureaux de votes, les estimations donnent le républicain Arnold Schwarzenegger gagnant avec plus de 50% des suffrages exprimés, contre 33% pour son rival démocrate Cruz Bustamante. Selon les résultats publiés par les autorités de l’Etat, l’actuel gouverneur démocrate Gray Davis, en poste depuis 1998, a été démis de ses fonctions par 55% des voix.

Démocrates et Républicains ont réussi à mobiliser une partie de leur électorat. Au total, ce sont plus de 10 millions de Californiens qui se sont rendus aux urnes pour ce scrutin historique avec un double enjeu. Lors de la consultation, les électeurs californiens convoqués devaient voter par oui ou par non sur la révocation du gouverneur sortant, le démocrate Gray Davis. Les Californiens devaient également choisir entre 130 candidats, celui qui allait succéder au gouverneur s’il était destitué.

Le démocrate Gray Davis est le deuxième gouverneur d’un Etat américain à être révoqué par ses électeurs en 82 ans. Gouverneur de la Californie depuis 1998, il avait été réélu en novembre 2002 mais a dû faire face à une procédure de destitution lancée par le représentant républicain Darrell Issa. En cause: sa gestion catastrophique de l’économie californienne. Jusqu’à présent, il n’y a eu qu’un vote de ce type organisé aux Etats-Unis où 18 Etats, ainsi que la capitale fédérale Washington, disposent de cette procédure de révocation. Elle a ainsi permis la destitution du gouverneur du Dakota du Nord en 1921.

Un déficit de 38 milliards de dollars

La star hollywoodienne est le deuxième acteur, dans l'histoire de la Californie, à parvenir au poste de gouverneur, après Ronald Reagan, élu à cette fonction en 1967 avant d'entrer à la Maison Blanche au début des années 80. Devant ses partisans enthousiastes réunis dans son quartier général de campagne, un grand hôtel de Los Angeles, le Century Plaza, Arnold Schwarzenegger a proclamé sa victoire: «Je remercie le peuple de Californie pour la confiance qu'il m'a accordée. Je ne vous laisserai pas tomber et je réussirai dans ma mission. Je serai le gouverneur du peuple», a-t-il assuré, avec à ses côtés sa femme, la journaliste Maria Shriver, nièce du président John F.Kennedy. Il a également indiqué qu'il avait reçu un appel téléphonique «courtois» de son prédécesseur Gray Davis qui lui a promis «une transition en douceur et rapide».

En dépit de récentes accusations de harcèlement sexuel, l’acteur d’origine autrichienne âgé de 56 ans -citoyen américain depuis 1983 a réussi à convaincre 42% des femmes et 49% des hommes. Schwarzenegger, favori dans les sondages, a également surfé sur l’immense vague d’impopularité du gouverneur sortant, le démocrate Gray Davis. Reste que la tâche va être rude pour la star hollywoodienne. La sixième économie mondiale connaît actuellement des moments difficiles, entravée par une crise énergétique contenue mais non résolue.

L’éclatement de la bulle Internet et la récession de 2001 l’ont également profondément affectée. L’Etat croule sous les dettes avec un déficit budgétaire de 38 milliards de dollars. D’autant plus, que le nouveau gouverneur disposera d’une marge de manœuvre limitée face au vice-gouverneur démocrate Cruz Bustamante et aux deux assemblées de l’Etat fermement contrôlées par les démocrates. Mais cette élection dans l’Etat américain le plus peuplé (près de 35 millions d’habitants) devrait faire l’affaire du candidat républicain Georges W. Bush à la présidentielle de l’an prochain, même si le clan Bush reste discret pour le moment.

A écouter également :

Philip Golub, professeur associé de Relations internationales à l'Université de Paris VIII Dauphine au micro de Raphaël Ebenstein (08/10/2003, 5'52")



par Myriam  Berber

Article publié le 08/10/2003