Côte d''Ivoire
La paix en question
Le désarmement et la restauration de l’unité territoriale se font attendre en Côte d’Ivoire où les troupes françaises se sont déployées dimanche dernier à Man, dans l’Ouest, après avoir investi Bouaké (au centre), à la demande des anciens rebelles des Forces nouvelles (FN) qui siègent dans l’ancienne métropole baoulé. Pendant ce temps, à Paris, où il a été accusé d’une tentative de coup d’Etat contre le régime Gbagbo, l’ancien sergent-chef putschiste, Ibrahim Coulibaly préconise une mise sous tutelle onusienne de son pays. De leur côté, les principaux chefs de file politiques des FN poursuivent une tournée diplomatique régionale. Pour sa part, le président ivoirien demande au gouvernement d’accélérer la mise en œuvre de l’accord de Marcoussis et, dans un mini sommet à Abidjan, ses homologues du Ghana et du Nigéria invitent les FN à revenir dans le gouvernement qu’elles boycottent depuis le 23 septembre.
Le Conseil des ministres s’est tenu jeudi matin, toujours en l’absence des représentants des FN qui ont «suspendu» leur participation le 23 septembre dernier, au lendemain de la nomination des titulaires des portefeuilles de la Défense et de la Sécurité intérieur. «Pour conclure le Conseil des ministres, le président de la République, après avoir rappelé la pacification de l’Ouest et l’affectation des fonctionnaires dans cette région, dans le cadre du redéploiement de l’administration, a instruit fermement et avec insistance le Premier ministre, chef du gouvernement, d’effectuer toutes les diligences nécessaires afin que tous les textes issus de l’accord de Marcoussis soient inscrits sans délai en Conseil des ministres», explique la porte-parole du gouvernement par intérim, Victorine Wodié. C’est aussi ce que demandent de manière de plus en plus pressante l’Onu, Washington et Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin appelant en particulier à un double désarmement, des «esprits» et des troupes des «anciens» belligérants.
«Toutes les conditions doivent être réunies pour que le gouvernement de réconciliation puisse travailler. Tous ceux qui font partie de ce gouvernement doivent le rallier pour faire progresser le pays vers un avenir meilleur», ont renchéri, à l’adresse des FN, les présidents ghanéen, John Kufuor, et nigérian, Olusegun Obasanjo, venus rencontrer le président Gbagbo dans la capitale ivoirienne pour un mini sommet. Une manière d’afficher leur soutien bien plus qu’un besoin pressant de s’entretenir une heure et demie durant, à l’aéroport. John Kufuor et Olusegun Obasanjo sont en effet tout particulièrement présents sur le front ivoirien, le premier en tant que président en exercice de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le second de par sa vocation de gendarme régional toujours très actif dans les forces ouest-africaines de maintien de la paix. Nul étonnement donc à ce qu’ils se portent rapidement au chevet du président Gbagbo qui était en «visite de travail» à Accra et à Abuja, une dizaine de jours plus tôt pour évoquer le blocage des processus de désarmement et de restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire ivoirien. Mais les présidents ghanéen et nigérian ont également reçu aussi souvent que nécessaire les représentants des FN ou le président du Rassemblement démocratique ivoirien (RDR), Alassane Ouattara.
«Quitter la logique des préalables»
Interrogé à Dakar sur ses conditions au retour des ministres FN dans le giron gouvernemental, le chef du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), Guillaume Soro, continue de réfuter les nominations à la Défense et l’Intérieur de René Amani et de Martin Bléou, des «amis de Gbagbo» selon lui. Avec en filigrane ses appels à la démission de Laurent Gbagbo, il insiste toujours sur la «délégation des prérogatives de l’exécutif» au Premier ministre Seydou Diarra qu’il estime insuffisante, accusant Laurent Gbagbo de constituer la principale source du blocage de l’application des accords de Marcoussis. «Pour sauver les Ivoiriens pris en otages par le régime au pouvoir», Guillaume Soro compte sur les chefs d’Etats de la région dont, dit-il, «il ne faut pas minorer l’action». Après le Ghana et le Nigeria, les FN poursuivent leur tournée, du Sénégal, au Mali en passant par le Togo et le Bénin. A Paris, en revanche, le militaire rebelle, désormais président d’honneur des FN, le sergent-chef Ibrahim Coulibaly compte sur l’Onu et sur une hypothétique mise en tutelle de la Côte d’Ivoire pour expulser Gbagbo de l’échiquier ivoirien, bref, pour le démissionner.
Selon le sergent Coulibaly, IB, il est illusoire de croire que ses «compagnons de lutte», vont rendre les armes «sans garanties de la communauté internationale qu’elle dispose des moyens d’imposer au régime Gbagbo l’application des accords de Marcoussis». Au nom des anciens rebelles, IB assure que «les Forces nouvelles accepteraient de désarmer si la Côte d’Ivoire, à l’instar du Kosovo, était placée sous tutelle et administration onusiennes». C’est, dit-il, «notre proposition de sortie de crise». Ce disant, IB pratique une double surenchère qui coupe en même temps l’herbe diplomatique sous le pied politique de Guillaume Soro. Sa formule d’éviction de Gbagbo aurait du reste le même effet sur l’appareil de gouvernement concocté à Marcoussis. Il demande en fait une validation internationale des positions rebelles sur la crise ivoirienne avec, ni plus, ni moins, la destitution de Gbagbo. Les parrains français de Marcoussis eux mêmes n’avaient pas franchi le pas. Et si la tentation était grande, il revient aujourd’hui encore à Gbagbo de décider de son propre départ.
De son côté, le président de l’Assemblée nationale et membre éminent du parti présidentiel (Front populaire, FPI), Mamadou Coulibaly, revient à la charge contre Marcoussis dont il avait quitté bruyamment la table en janvier dernier, dénonçant un «coup d’Etat constitutionnel». «Marcoussis n’a pas été appliqué, Marcoussis est un échec», reprenait-il ce 24 octobre, en suggérant que «l’alternative aujourd’hui, c’est d’aller immédiatement à des élections présidentielles anticipées». Encore faudrait-il pour ce faire que le président Gbagbo abandonne son fauteuil, ne fût-ce que le temps d’organiser le scrutin, pour le moment prévu à l’horizon 2005, au terme de son quinquennat. Dix mois plus tôt, à l’heure de Marcoussis, c’était plutôt l’opposition armée ou non au régime Gbagbo qui caressait l’idée d’une anticipation électorale. Mais si les temps ont changé, Mamadou Coulibaly maintient sa défense radicale au côté de Laurent Gbagbo dont il assurerait l’intérim en cas de vacance à la présidence de la République. Nul doute qu’il estime ainsi défendre au mieux les intérêts du chef de l’Etat.
Pour sa part, la diplomatie française s’impatiente : «Il est désormais temps de quitter la logique des préalables pour entrer sans délai dans la phase de mise en œuvre des accords», reprend le porte-parole du Quai d’Orsay, en écho au discours devant le gouvernement du président Gbagbo. En attendant, quelque 1 500 casques blancs africains et 3 700 soldats français restent positionnés entre les camps adverses pour veiller au cessez-le-feu dans l’ancienne zone de contact militaire. Désormais figée en une ligne de démarcation virtuelle, celle-ci vient d’enregistrer deux mouvements notables, avec le déploiement le 26 octobre d’un contingent français à Man, dans l’Ouest ivoirien, comme cela avait déjà été le cas fin septembre à Bouaké (centre), chef-lieu des Forces nouvelles qui tiennent leurs quartiers généraux dans la capitale du pays baoulé inscrite au Nord, au sens figuré. Dans les deux cas, les FN ont demandé elles-mêmes l’entrée en lice française, la jugeant nécessaire au maintien de l’ordre et reconnaissant du coup leur propre insuffisance en la matière, voire leurs difficultés à contrôler leurs troupes.
A Man comme à Bouaké, selon le porte-parole de l’opération Licorne, des «patrouilles mixtes sont organisées avec des éléments des Forces nouvelles». Les soldats français ont été sollicités après le pillage des antennes locales de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO). A Bouaké, entre le 24 et le 26 septembre, une bataille rangée entre anciens rebelles a fait plus d’une vingtaine de morts et des dizaines de blessés. Selon la BCEAO, «si l’on recense les billets de banque emportés et les billets perforés, nous sommes à environ 20 milliards de francs CFA (quelque 30,5 millions d’euros) qui manquent» dans les coffres de sa succursale de Bouaké. Les enquêteurs soupçonnent des «professionnels de banque» d’avoir participé au «casse» mais assure qu’ils ont pris leurs dispositions, avec «une identification précise» des billets, notamment, pour empêcher le blanchiment des fonds dans les «pays limitrophes de la Côte d’Ivoire», en particulier.
A Man, dans la nuit du 25 au 26 octobre, des tirs nourris ont accompagné une tentative de cambriolage de la succursale de la BCEAO. Un ratage, assurent les Forces nouvelles qui ont arrêté quatre anciens rebelles. Mais depuis, plusieurs dizaines de soldats français sont positionnés dans la ville qui va peut-être pouvoir espérer le retour de nombre de ses anciens habitants chassés par les rebelles. Les responsables de l’opération française Licorne se défendent d’envisager pour bientôt le déploiement de troupes françaises jusqu’aux confins nord comme l’avait annoncé à la mi septembre la ministre française de la Défense. Entre temps, le processus de désarmement a achoppé sur le boycott du gouvernement par les anciens rebelles.
Interrogé sur la question de l’implication des Nations unies, le porte-parole du Quai d’Orsay convient que Paris la souhaiterait plus forte «s’agissant de volets tels que le rétablissement de l’administration territoriale et la préparation de l’échéance électorale de 2005». Quant à la présence militaire française, il rappelle qu’initialement, «l’opération Licorne s’inscrivait dans la durée. Elle doit le rester». Visiblement, ses avancées à Bouaké et à Man aussi. Pour sa part, le Quai d’Orsay insiste : «le regroupement des forces (des anciens belligérants) doit maintenant débuter très vite et l’unité du territoire doit être rétablie aussi rapidement que possible pour permettre le retour normal de l’administration et des services publics sur l’ensemble du pays».
«Toutes les conditions doivent être réunies pour que le gouvernement de réconciliation puisse travailler. Tous ceux qui font partie de ce gouvernement doivent le rallier pour faire progresser le pays vers un avenir meilleur», ont renchéri, à l’adresse des FN, les présidents ghanéen, John Kufuor, et nigérian, Olusegun Obasanjo, venus rencontrer le président Gbagbo dans la capitale ivoirienne pour un mini sommet. Une manière d’afficher leur soutien bien plus qu’un besoin pressant de s’entretenir une heure et demie durant, à l’aéroport. John Kufuor et Olusegun Obasanjo sont en effet tout particulièrement présents sur le front ivoirien, le premier en tant que président en exercice de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le second de par sa vocation de gendarme régional toujours très actif dans les forces ouest-africaines de maintien de la paix. Nul étonnement donc à ce qu’ils se portent rapidement au chevet du président Gbagbo qui était en «visite de travail» à Accra et à Abuja, une dizaine de jours plus tôt pour évoquer le blocage des processus de désarmement et de restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire ivoirien. Mais les présidents ghanéen et nigérian ont également reçu aussi souvent que nécessaire les représentants des FN ou le président du Rassemblement démocratique ivoirien (RDR), Alassane Ouattara.
«Quitter la logique des préalables»
Interrogé à Dakar sur ses conditions au retour des ministres FN dans le giron gouvernemental, le chef du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), Guillaume Soro, continue de réfuter les nominations à la Défense et l’Intérieur de René Amani et de Martin Bléou, des «amis de Gbagbo» selon lui. Avec en filigrane ses appels à la démission de Laurent Gbagbo, il insiste toujours sur la «délégation des prérogatives de l’exécutif» au Premier ministre Seydou Diarra qu’il estime insuffisante, accusant Laurent Gbagbo de constituer la principale source du blocage de l’application des accords de Marcoussis. «Pour sauver les Ivoiriens pris en otages par le régime au pouvoir», Guillaume Soro compte sur les chefs d’Etats de la région dont, dit-il, «il ne faut pas minorer l’action». Après le Ghana et le Nigeria, les FN poursuivent leur tournée, du Sénégal, au Mali en passant par le Togo et le Bénin. A Paris, en revanche, le militaire rebelle, désormais président d’honneur des FN, le sergent-chef Ibrahim Coulibaly compte sur l’Onu et sur une hypothétique mise en tutelle de la Côte d’Ivoire pour expulser Gbagbo de l’échiquier ivoirien, bref, pour le démissionner.
Selon le sergent Coulibaly, IB, il est illusoire de croire que ses «compagnons de lutte», vont rendre les armes «sans garanties de la communauté internationale qu’elle dispose des moyens d’imposer au régime Gbagbo l’application des accords de Marcoussis». Au nom des anciens rebelles, IB assure que «les Forces nouvelles accepteraient de désarmer si la Côte d’Ivoire, à l’instar du Kosovo, était placée sous tutelle et administration onusiennes». C’est, dit-il, «notre proposition de sortie de crise». Ce disant, IB pratique une double surenchère qui coupe en même temps l’herbe diplomatique sous le pied politique de Guillaume Soro. Sa formule d’éviction de Gbagbo aurait du reste le même effet sur l’appareil de gouvernement concocté à Marcoussis. Il demande en fait une validation internationale des positions rebelles sur la crise ivoirienne avec, ni plus, ni moins, la destitution de Gbagbo. Les parrains français de Marcoussis eux mêmes n’avaient pas franchi le pas. Et si la tentation était grande, il revient aujourd’hui encore à Gbagbo de décider de son propre départ.
De son côté, le président de l’Assemblée nationale et membre éminent du parti présidentiel (Front populaire, FPI), Mamadou Coulibaly, revient à la charge contre Marcoussis dont il avait quitté bruyamment la table en janvier dernier, dénonçant un «coup d’Etat constitutionnel». «Marcoussis n’a pas été appliqué, Marcoussis est un échec», reprenait-il ce 24 octobre, en suggérant que «l’alternative aujourd’hui, c’est d’aller immédiatement à des élections présidentielles anticipées». Encore faudrait-il pour ce faire que le président Gbagbo abandonne son fauteuil, ne fût-ce que le temps d’organiser le scrutin, pour le moment prévu à l’horizon 2005, au terme de son quinquennat. Dix mois plus tôt, à l’heure de Marcoussis, c’était plutôt l’opposition armée ou non au régime Gbagbo qui caressait l’idée d’une anticipation électorale. Mais si les temps ont changé, Mamadou Coulibaly maintient sa défense radicale au côté de Laurent Gbagbo dont il assurerait l’intérim en cas de vacance à la présidence de la République. Nul doute qu’il estime ainsi défendre au mieux les intérêts du chef de l’Etat.
Pour sa part, la diplomatie française s’impatiente : «Il est désormais temps de quitter la logique des préalables pour entrer sans délai dans la phase de mise en œuvre des accords», reprend le porte-parole du Quai d’Orsay, en écho au discours devant le gouvernement du président Gbagbo. En attendant, quelque 1 500 casques blancs africains et 3 700 soldats français restent positionnés entre les camps adverses pour veiller au cessez-le-feu dans l’ancienne zone de contact militaire. Désormais figée en une ligne de démarcation virtuelle, celle-ci vient d’enregistrer deux mouvements notables, avec le déploiement le 26 octobre d’un contingent français à Man, dans l’Ouest ivoirien, comme cela avait déjà été le cas fin septembre à Bouaké (centre), chef-lieu des Forces nouvelles qui tiennent leurs quartiers généraux dans la capitale du pays baoulé inscrite au Nord, au sens figuré. Dans les deux cas, les FN ont demandé elles-mêmes l’entrée en lice française, la jugeant nécessaire au maintien de l’ordre et reconnaissant du coup leur propre insuffisance en la matière, voire leurs difficultés à contrôler leurs troupes.
A Man comme à Bouaké, selon le porte-parole de l’opération Licorne, des «patrouilles mixtes sont organisées avec des éléments des Forces nouvelles». Les soldats français ont été sollicités après le pillage des antennes locales de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO). A Bouaké, entre le 24 et le 26 septembre, une bataille rangée entre anciens rebelles a fait plus d’une vingtaine de morts et des dizaines de blessés. Selon la BCEAO, «si l’on recense les billets de banque emportés et les billets perforés, nous sommes à environ 20 milliards de francs CFA (quelque 30,5 millions d’euros) qui manquent» dans les coffres de sa succursale de Bouaké. Les enquêteurs soupçonnent des «professionnels de banque» d’avoir participé au «casse» mais assure qu’ils ont pris leurs dispositions, avec «une identification précise» des billets, notamment, pour empêcher le blanchiment des fonds dans les «pays limitrophes de la Côte d’Ivoire», en particulier.
A Man, dans la nuit du 25 au 26 octobre, des tirs nourris ont accompagné une tentative de cambriolage de la succursale de la BCEAO. Un ratage, assurent les Forces nouvelles qui ont arrêté quatre anciens rebelles. Mais depuis, plusieurs dizaines de soldats français sont positionnés dans la ville qui va peut-être pouvoir espérer le retour de nombre de ses anciens habitants chassés par les rebelles. Les responsables de l’opération française Licorne se défendent d’envisager pour bientôt le déploiement de troupes françaises jusqu’aux confins nord comme l’avait annoncé à la mi septembre la ministre française de la Défense. Entre temps, le processus de désarmement a achoppé sur le boycott du gouvernement par les anciens rebelles.
Interrogé sur la question de l’implication des Nations unies, le porte-parole du Quai d’Orsay convient que Paris la souhaiterait plus forte «s’agissant de volets tels que le rétablissement de l’administration territoriale et la préparation de l’échéance électorale de 2005». Quant à la présence militaire française, il rappelle qu’initialement, «l’opération Licorne s’inscrivait dans la durée. Elle doit le rester». Visiblement, ses avancées à Bouaké et à Man aussi. Pour sa part, le Quai d’Orsay insiste : «le regroupement des forces (des anciens belligérants) doit maintenant débuter très vite et l’unité du territoire doit être rétablie aussi rapidement que possible pour permettre le retour normal de l’administration et des services publics sur l’ensemble du pays».
par Monique Mas
Article publié le 31/10/2003