Côte d''Ivoire
Bataille pour une banque à Bouaké
Selon un bilan du responsable adjoint des services de santé des Forces Nouvelles, une tentative de pillage de la succursale de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Bouaké aurait fait plus d’une vingtaine de morts et une quarantaine de blessés par balles dans les rangs des anciens rebelles. Un premier bilan des Forces nouvelles évoquait surtout des pertes parmi les civils. Le film des évènements ainsi que le montant des fonds éventuellement subtilisés restent aussi à éclaircir. En tout cas, depuis samedi matin, un détachement français de l’opération Licorne a déployé plusieurs blindés dans le périmètre de la banque.
Le récit des Forces nouvelles qui contrôlent Bouaké – essentiellement les troupes du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI) – est loin de répondre aux nombreuses questions posées par le carnage qui vient de se dérouler à Bouaké. Seul le mobile paraît sûr : le pillage de la succursale de la BCEAO, fermée pour cause de partition nationale depuis le 19 septembre 2002. Si l’on en croit les témoignages rapportés par l’Agence France Presse, la banque aurait subit une première attaque mercredi dernier. Sous quelle forme exacte ? Cela reste à définir. Les premiers braqueurs étaient-ils parvenus à faire main basse sur l’essentiel du butin, laissant les portes ouvertes et des billets traînant par terre ? Seule une enquête peut le dire. Pour sa part, le porte-parole des Forces nouvelles, Sidiki Konaté a évoqué des anciens rebelles en rupture de ban accourus de la métropole nordiste, Korhogo, et des civils suffisamment audacieux pour tenter de damer le pion aux «anciens combattants», avant d’être démenti.
Les Forces nouvelles se contredisent
De jeudi matin à vendredi soir, tout le monde a entendu les échanges de tirs provenant de la place bancaire. Dans un premier temps, le porte-parole des Forces nouvelles avait évoqué «entre 20 et 25 morts, dont une majorité de civils» dans l’attaque sanglante de la banque. «Il y a eu beaucoup de morts civils du fait de la bousculade dans la banque où ils tentaient de ramasser des billets, mais aussi dans l’opération de sécurisation de la banque» par les Forces nouvelles, expliquait Sidiki Konaté, ajoutant que les deux éléments du MPCI chargés de ramener l’ordre se seraient faits «écharper» par les pillards civils. Plus tard dans la journée de samedi, un deuxième bilan, en provenance cette fois des services de santé des Forces nouvelles, évoquait au contraire une majorité de victimes dans les rangs de l’ancienne rébellion. «Sur les trois derniers jours, mes services ont enregistrés au moins 23 morts et 37 blessés, tous sont des militaires», indique le docteur Karim Kouyaté qui ajoute avoir vu «trois cadavres de militaires dans l’enceinte de la banque, vendredi soir». Selon cette nouvelle version, les Forces nouvelles semblent donc s’être disputées le pactole bancaire, à mains armées.
Samedi matin, un détachement de soldats français et plusieurs véhicules blindés ont été déployés autour de la banque, «en concertation avec la présidence de la République ivoirienne et les Forces nouvelles», selon le porte-parole de l’opération française Licorne, le lieutenant-colonel Georges Peillon, «afin d’éviter la pillage et le développement d’une situation dangereuse pour la population de la ville». Les soldats français sont positionnés sur le premier périmètre de sécurité de la succursale bancaire et à certains carrefours. «Tout se fait en liaison avec les Forces nouvelles, et également avec quelques observateurs de la Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire», indique le Lieutenant-colonel Peillon. «Personne n’entrera dans la banque tant qu’une mission d’experts de la BCEAO ne sera pas venue faire une expertise du bâtiment», assure de son côté le commandant du détachement français à Bouaké.
L’objectif des soldats français est maintenant de participer à une «opération de sécurisation du quartier des banques» aux côtés des forces de maintien de la paix ouest-africaines en Côte d’Ivoire, en attendant le transfert des fonds en dépôt à Bouaké, à défaut du retour à l’unité territoriale du pays, à sa normalisation administrative et à la réouverture des banques.
Les Forces nouvelles se contredisent
De jeudi matin à vendredi soir, tout le monde a entendu les échanges de tirs provenant de la place bancaire. Dans un premier temps, le porte-parole des Forces nouvelles avait évoqué «entre 20 et 25 morts, dont une majorité de civils» dans l’attaque sanglante de la banque. «Il y a eu beaucoup de morts civils du fait de la bousculade dans la banque où ils tentaient de ramasser des billets, mais aussi dans l’opération de sécurisation de la banque» par les Forces nouvelles, expliquait Sidiki Konaté, ajoutant que les deux éléments du MPCI chargés de ramener l’ordre se seraient faits «écharper» par les pillards civils. Plus tard dans la journée de samedi, un deuxième bilan, en provenance cette fois des services de santé des Forces nouvelles, évoquait au contraire une majorité de victimes dans les rangs de l’ancienne rébellion. «Sur les trois derniers jours, mes services ont enregistrés au moins 23 morts et 37 blessés, tous sont des militaires», indique le docteur Karim Kouyaté qui ajoute avoir vu «trois cadavres de militaires dans l’enceinte de la banque, vendredi soir». Selon cette nouvelle version, les Forces nouvelles semblent donc s’être disputées le pactole bancaire, à mains armées.
Samedi matin, un détachement de soldats français et plusieurs véhicules blindés ont été déployés autour de la banque, «en concertation avec la présidence de la République ivoirienne et les Forces nouvelles», selon le porte-parole de l’opération française Licorne, le lieutenant-colonel Georges Peillon, «afin d’éviter la pillage et le développement d’une situation dangereuse pour la population de la ville». Les soldats français sont positionnés sur le premier périmètre de sécurité de la succursale bancaire et à certains carrefours. «Tout se fait en liaison avec les Forces nouvelles, et également avec quelques observateurs de la Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire», indique le Lieutenant-colonel Peillon. «Personne n’entrera dans la banque tant qu’une mission d’experts de la BCEAO ne sera pas venue faire une expertise du bâtiment», assure de son côté le commandant du détachement français à Bouaké.
L’objectif des soldats français est maintenant de participer à une «opération de sécurisation du quartier des banques» aux côtés des forces de maintien de la paix ouest-africaines en Côte d’Ivoire, en attendant le transfert des fonds en dépôt à Bouaké, à défaut du retour à l’unité territoriale du pays, à sa normalisation administrative et à la réouverture des banques.
par Monique Mas
Article publié le 27/09/2003 Dernière mise à jour le 26/09/2003 à 22:00 TU