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Internet grand public

A la recherche du consommateur multimédia

La révolution numérique ne tient plus seulement à l’innovation technologique ou marketing, c’est l’appropriation par les usagers qui va jouer un grand rôle dans les années à venir. Quels sont les besoins et les attentes des consommateurs en matière de biens et services multimédia? Une étude réalisée par l’institut Idate s’est penchée sérieusement sur la question.
Depuis les années 90, la progression des technologies de l’information et de la communication ou «TIC» s’est fondée sur deux révolutions: la téléphonie mobile et Internet. Depuis deux ans, ce rythme phénoménal de croissance enregistre un net ralentissement. Les TIC sont en mutation profonde. Au cœur du système de communication, on ne trouve plus le terminal, ni même l’opérateur, mais l’utilisateur et ses besoins. Et justement quels sont-ils ? Menée sur un panel de 1 500 foyers, une étude publiée par l’Idate, institut français spécialisé dans le secteur des télécommunications, répond à cette question.

Que nous disent aujourd’hui les utilisateurs ? Plusieurs choses qui s’éloignent bien souvent des prospectives de certains décideurs comme l’explique Gilles Fontaine, président du département Médias de l’Idate et l’un des principaux artisans de cette étude : «le consommateur est plus réticent par rapport à l’afflux d’innovations sur le marche et surtout plus limité dans le temps et économiquement».

Entre la télévision et Internet, le consommateur est désormais plus limité sur le plan du temps. Les arbitrages s’effectuent entièrement au détriment des chaînes généralistes, les chaînes payantes résistant mieux. Le temps consacré à la TV hertzienne classique baisse d’environ de 15%, et cette baisse est plus importante chez les abonnés haut débit.

Une solution pour chaque terminal

Mais les biens et services multimédia sont en train de s’enraciner chez les consommateurs qui les considèrent «indispensables» et leur attribuent «une grande priorité» dans leur budget. Les TIC (Internet, DVD, TV à péage, téléphonie) deviennent un budget «primaire» incompressible dans les ménages. Si les TIC ne font pas l’objet d’arbitrage dans les foyers à fort revenu, en proportion, les foyers à faibles revenus investissent également beaucoup dans les TIC.

Second constat pour Gilles Fontaine, avec l’ère de la convergence entre télévision, téléphone et Internet, l’accès à l’Internet par le PC semble stationner : «un service sur tous les terminaux plutôt qu’un terminal pour tous les services». Selon les chiffres de l’Idate, moins de 40% des foyers possèdent un PC, mais 50 % des foyers n’envisagent pas d’acquérir un PC malgré un réel intérêt pour Internet. D’où l’intérêt d’investir dans d’autres terminaux de référence : le téléphone mobile et la télévision. Des propos qui s’inscrivent dans le même ordre d’idées que le président de l’Idate, Francis Lorentz pour qui les offres proposées sur les marchés doivent tenir compte de la multiplicité des terminaux mais en même temps de solutions permettant de gérer cette multiplicité.

Cette progression régulière en terme d’accès se combine en terme d’équipement. Dernier constat et non des moindres: le développement des équipements personnels se rajoute pour une grande part aux équipements du foyer surtout dans le secteur de la TV (acquisition d’un 2ème poste) et d’Internet (PC portable, téléphone mobile). Selon les chiffres de l’Idate, 4% des foyers ont plus d’un lecteur de DVD, 40% des foyers ont deux téléviseurs ou davantage, 1,8 de téléphones portables dans les foyers équipés de mobiles. Ce multi-équipement va contribuer à la croissance du marché. Pour Gilles Fontaine, de nouvelles pratiques émergent qui représentent un potentiel de marché avec des niches de consommateurs dans les secteurs de l’Internet mobile ou de la VOD (video on demand). Des secteurs où l’on prévoit une forte demande car ils vont permettre à l’utilisateur de consommer quand il le souhaite sans tenir compte du temps ou de l’endroit.



par Myriam  Berber

Article publié le 13/10/2003