Irak
Bagdad paralysée par la peur
Dans la crainte d’attentats suite aux rumeurs annonçant une «journée de la résistance» la capitale irakienne était a demi-déserte samedi tandis l’administration américaine faisait état de nouvelles menaces contre ses ressortissants.
Personne n’est en mesure de dire d’où vient la rumeur, mais tout le monde en a entendu parler à Bagdad. L’envoyée spéciale de RFI à Bagdad en témoigne, il est question de «la distribution de tracts annonçant l’organisation d’une journée de la résistance» ce samedi 1er novembre à Bagdad. Pourtant, précise Catherine Monnet, si tout le monde en a entendu parler, «personne n’a vu ces prétendus tracts». Néanmoins, les parents d’élèves ont préféré ne pas envoyer leurs enfants à l’école en ce premier jour de la semaine. Beaucoup d’employés n’ont pas rejoint leurs lieux de travail préférant rester chez eux par mesure de prudence. Dans les rues de la capitale irakienne, l’activité et le trafic routier habituellement intenses étaient très réduits dans la matinée de samedi.
Parallèlement à ces rumeurs, les nouvelles mises en garde américaines ont renforcé le climat de peur qui règne dans la ville. Le consulat américain à Bagdad a émis un bulletin d’alerte hier invitant ses ressortissants à la «vigilance». Pour sa part, le département d’Etat américain a renouvelé ses consignes de prudence déconseillant à ses ressortissants de se rendre en Irak et faisant état de menaces contre l’aviation civile. Washington assure disposer «d’informations crédibles» sans donner plus de précision.
Plus de 120 soldats américains tués en six mois
Depuis les attentats de dimanche et lundi dernier qui ont fait quelque 200 tués, les actions visant les forces de la coalition n’ont pas cessé. Samedi matin deux soldats américains ont été tués et deux autres blessés dans une attaque à l’explosif à Mossoul, dans le nord du pays. Dans cette même ville, quatre policiers irakiens ont été blessés au cours de deux attaques à l’arme automatique. La veille, vendredi, un soldat de la 82e division aéroportée a été tué dans l’explosion d’une bombe près de Khaldiya. D’autre part, une patrouille américaine a essuyé un jet de grenade dans la banlieue ouest de Bagdad. Deux soldats ont été blessés. Par ailleurs, à Falloujah, de très violents affrontements ont éclatés entre les forces américaines et des assaillants qui tentaient de prendre d’assaut la mairie de la ville. Les incidents ont éclaté après la mort d’un Irakien tué par les forces de police irakiennes un peu plus tôt au cours de la journée de vendredi.
Six mois jour pour jour après l’annonce par George Bush de la fin des combats en Irak, la situation semble plus dangereuse que jamais pour les forces américaines. L’armée américaine a enregistré plus de 120 morts dans ses rangs depuis six mois. Face à un ennemi qui semble insaisissable, les Américains en sont pour l’heure réduits à faire des hypothèses. Selon un responsable du Pentagone, l’ancien général irakien Ezzat Ibrahim al-Douri serait l’un des organisateurs des attaques lancées contre les soldats de la coalition américano-britannique.
Pour faire face à cette situation difficile la Chambre des représentants a approuvé l’enveloppe budgétaire de 87,5 milliards de dollars réclamée par George Bush pour l’Irak. Le Sénat américain devrait également voter en faveur de ce déblocage de fonds dès lundi. Toutefois, les relation entre la Maison blanche et le Sénat ne sont pas au beau fixe. La présidence n’a pas transmis vendredi à la Commission sénatoriale du renseignement les documents ayant justifié le recours à la force contre l’Irak. La Commission avait fixé une date-limite ce vendredi à 17h00 (temps universel) mais elle n’a aucun moyen de contraindre la Maison Blanche à obtempérer. Pour leur part la CIA et le département d’Etat paraissent décidé à coopérer pleinement avec la Commission sénatoriale en communiquant les documents en leur possession.
Ecouter également :
Le choix de RFI avec Catherine Monnet, envoyée spéciale de RFI à Bagdad (01/11/2003 à 8h10)
Parallèlement à ces rumeurs, les nouvelles mises en garde américaines ont renforcé le climat de peur qui règne dans la ville. Le consulat américain à Bagdad a émis un bulletin d’alerte hier invitant ses ressortissants à la «vigilance». Pour sa part, le département d’Etat américain a renouvelé ses consignes de prudence déconseillant à ses ressortissants de se rendre en Irak et faisant état de menaces contre l’aviation civile. Washington assure disposer «d’informations crédibles» sans donner plus de précision.
Plus de 120 soldats américains tués en six mois
Depuis les attentats de dimanche et lundi dernier qui ont fait quelque 200 tués, les actions visant les forces de la coalition n’ont pas cessé. Samedi matin deux soldats américains ont été tués et deux autres blessés dans une attaque à l’explosif à Mossoul, dans le nord du pays. Dans cette même ville, quatre policiers irakiens ont été blessés au cours de deux attaques à l’arme automatique. La veille, vendredi, un soldat de la 82e division aéroportée a été tué dans l’explosion d’une bombe près de Khaldiya. D’autre part, une patrouille américaine a essuyé un jet de grenade dans la banlieue ouest de Bagdad. Deux soldats ont été blessés. Par ailleurs, à Falloujah, de très violents affrontements ont éclatés entre les forces américaines et des assaillants qui tentaient de prendre d’assaut la mairie de la ville. Les incidents ont éclaté après la mort d’un Irakien tué par les forces de police irakiennes un peu plus tôt au cours de la journée de vendredi.
Six mois jour pour jour après l’annonce par George Bush de la fin des combats en Irak, la situation semble plus dangereuse que jamais pour les forces américaines. L’armée américaine a enregistré plus de 120 morts dans ses rangs depuis six mois. Face à un ennemi qui semble insaisissable, les Américains en sont pour l’heure réduits à faire des hypothèses. Selon un responsable du Pentagone, l’ancien général irakien Ezzat Ibrahim al-Douri serait l’un des organisateurs des attaques lancées contre les soldats de la coalition américano-britannique.
Pour faire face à cette situation difficile la Chambre des représentants a approuvé l’enveloppe budgétaire de 87,5 milliards de dollars réclamée par George Bush pour l’Irak. Le Sénat américain devrait également voter en faveur de ce déblocage de fonds dès lundi. Toutefois, les relation entre la Maison blanche et le Sénat ne sont pas au beau fixe. La présidence n’a pas transmis vendredi à la Commission sénatoriale du renseignement les documents ayant justifié le recours à la force contre l’Irak. La Commission avait fixé une date-limite ce vendredi à 17h00 (temps universel) mais elle n’a aucun moyen de contraindre la Maison Blanche à obtempérer. Pour leur part la CIA et le département d’Etat paraissent décidé à coopérer pleinement avec la Commission sénatoriale en communiquant les documents en leur possession.
Ecouter également :
Le choix de RFI avec Catherine Monnet, envoyée spéciale de RFI à Bagdad (01/11/2003 à 8h10)
par Philippe Couve
Article publié le 01/11/2003