Guinée
L’opposition s’apprête à boycotter la présidentielle
L’élection présidentielle en Guinée est officiellement prévue le 21 décembre 2003. Mais après des annonces en cascade des candidatures à ce scrutin, les candidats se désistent les uns après les autres, reprochant au pouvoir une gestion opaque du processus électoral.
L’opposition guinéenne qui semblait divisée retrouve une forme d’unanimité autour d’un thème central «empêcher Lansana Conté le président sortant, au pouvoir depuis 1984, de se représenter». En tout cas elle ne souhaite pas aller à l’élection présidentielle estimant qu’aucune «condition de transparence n’est remplie» pour un bon déroulement du scrutin. Néanmoins, elle avait pris les devants en rang dispersé, lorsque chaque parti politique annonçait la candidature de son leader. Sidya Touré, ancien Premier ministre et président de l’Union des forces républicaines (UFR), Jean-Marie Doré de l’Union pour le progrès de la Guinée (UPG) étaient les premiers candidats déclarés suscitant dans la foulée des prises de positions des autres partis de l’opposition qui ne croyaient plus en la stratégie de groupe.
Le pouvoir sentant la faille s’y est engouffré en proposant de renouer les contacts à travers un comité intergouvernemental de dialogue. Les premières séances de cette instance ont très rapidement montré les profonds désaccords qui existent entre les uns et les autres. Les travaux de ce comité auraient dû fournir au pouvoir des éléments de travail pour une gestion partagée et transparente du scrutin. Mais les leaders des partis d’opposition ont parlé de mascarade et de parodie de démocratie de la part du pouvoir qui chercherait à «s’appuyer sur les clivages de l’opposition pour regagner la confiance des citoyens». L’opposition politique en se retirant de cette instance s’était insurgée contre les blocages du pouvoir pour la mise en place d’une commission électorale nationale indépendante. Les partis politiques se retirant de comité interministériel chargé de relancer le dialogue protestait contre «la confiscation des médias publics par le pouvoir». L’inaccessibilité à ces médias avait poussé en vain l’opposition à demander la libéralisation des ondes radiophoniques.
Amnistie pour les délits à «caractère politique»
Les formations politiques regroupés au sein du Front républicain pour l’alternance démocratique (Frad) ont alors compris qu’elles avaient tout à perdre si le scrutin se déroulait selon les critères imposés par la mouvance présidentielle. Les différentes conventions et autres congrès extraordinaires des partis politiques qui se sont récemment tenus, tout en renouvelant leur confiance à leur leader, ont néanmoins décidé de retirer les différentes candidatures à l’élection présidentielle de décembre 2003. Mamadou Bâ de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFGG), Sidya Touré de l’Union des forces républicaines (UFR), Jean-Marie Doré de l’Union des forces républicaines (UFR), Siradiou Diallo de l’Union pour le progrès et le renouveau (UPR) ont tous annoncé le retrait de leur candidature à la veille de la clôture de la listes des candidats.
Pris de court et voulant montrer sa bonne disposition, le pouvoir a poussé l’Assemblée nationale à adopter, le dimanche 9 novembre, une loi d’amnistie pour «tous délits à caractère politique». Selon le pouvoir cette loi votée à l’unanimité par 88 députés sur les 114 que comptent l’Assemblée nationale est le «fruit des négociations entre le comité interministériel chargé de la relance du dialogue entre les partis politiques guinéens». Cette loi permet à Alpha Condé, président du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) de se présenter et d’être aussi électeur alors qu’il n’avait toujours pas recouvré tous ses droits civiques après ses deux années passées en prison, suite à l’élection présidentielle de 1998. Mais la réaction de son parti a été rapide, le RPG «ne présentera pas de candidat».
Le président sortant Lansana Conté du Parti de l’union et du progrès (PUP) risque donc de se retrouver seul candidat à l’élection présidentielle. Il aurait alors décidé de contourner cet affront en suscitant une candidature, celle de Mamadou Bhoye Barry de l’Union pour le progrès national. «C’est le pouvoir qui a fait de lui un candidat» confesse un de ses amis comme le rapporte l’AFP. Par ailleurs la plupart des partis d’opposition en Guinée ne croient guère en la tenue du scrutin aux dates fixées par le pouvoir.
Le pouvoir sentant la faille s’y est engouffré en proposant de renouer les contacts à travers un comité intergouvernemental de dialogue. Les premières séances de cette instance ont très rapidement montré les profonds désaccords qui existent entre les uns et les autres. Les travaux de ce comité auraient dû fournir au pouvoir des éléments de travail pour une gestion partagée et transparente du scrutin. Mais les leaders des partis d’opposition ont parlé de mascarade et de parodie de démocratie de la part du pouvoir qui chercherait à «s’appuyer sur les clivages de l’opposition pour regagner la confiance des citoyens». L’opposition politique en se retirant de cette instance s’était insurgée contre les blocages du pouvoir pour la mise en place d’une commission électorale nationale indépendante. Les partis politiques se retirant de comité interministériel chargé de relancer le dialogue protestait contre «la confiscation des médias publics par le pouvoir». L’inaccessibilité à ces médias avait poussé en vain l’opposition à demander la libéralisation des ondes radiophoniques.
Amnistie pour les délits à «caractère politique»
Les formations politiques regroupés au sein du Front républicain pour l’alternance démocratique (Frad) ont alors compris qu’elles avaient tout à perdre si le scrutin se déroulait selon les critères imposés par la mouvance présidentielle. Les différentes conventions et autres congrès extraordinaires des partis politiques qui se sont récemment tenus, tout en renouvelant leur confiance à leur leader, ont néanmoins décidé de retirer les différentes candidatures à l’élection présidentielle de décembre 2003. Mamadou Bâ de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFGG), Sidya Touré de l’Union des forces républicaines (UFR), Jean-Marie Doré de l’Union des forces républicaines (UFR), Siradiou Diallo de l’Union pour le progrès et le renouveau (UPR) ont tous annoncé le retrait de leur candidature à la veille de la clôture de la listes des candidats.
Pris de court et voulant montrer sa bonne disposition, le pouvoir a poussé l’Assemblée nationale à adopter, le dimanche 9 novembre, une loi d’amnistie pour «tous délits à caractère politique». Selon le pouvoir cette loi votée à l’unanimité par 88 députés sur les 114 que comptent l’Assemblée nationale est le «fruit des négociations entre le comité interministériel chargé de la relance du dialogue entre les partis politiques guinéens». Cette loi permet à Alpha Condé, président du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) de se présenter et d’être aussi électeur alors qu’il n’avait toujours pas recouvré tous ses droits civiques après ses deux années passées en prison, suite à l’élection présidentielle de 1998. Mais la réaction de son parti a été rapide, le RPG «ne présentera pas de candidat».
Le président sortant Lansana Conté du Parti de l’union et du progrès (PUP) risque donc de se retrouver seul candidat à l’élection présidentielle. Il aurait alors décidé de contourner cet affront en suscitant une candidature, celle de Mamadou Bhoye Barry de l’Union pour le progrès national. «C’est le pouvoir qui a fait de lui un candidat» confesse un de ses amis comme le rapporte l’AFP. Par ailleurs la plupart des partis d’opposition en Guinée ne croient guère en la tenue du scrutin aux dates fixées par le pouvoir.
par Didier Samson
Article publié le 10/11/2003