Mauritanie
Ould Taya gagne en un seul tour, Haidalla arrêté
Après 19 ans passés au pouvoir, le président sortant Maaouya ould Taya a été réélu à la tête de la Mauritanie avec 66,69% des voix. L’opposition, très présente dans cette élection avec trois ténors de la politique a choisi de refuser en bloc les résultats de ce scrutin. Quelques heures après leur proclamation, l’ancien chef de l’Etat, Mohamed Khouna ould Haidalla, principal rival d’ould Taya était arrêté à son domicile avec une vingtaine de ses partisans. Il est soupçonné par le pouvoir d’avoir cautionné la préparation d’un coup d’Etat.
Avec un score de 66,69%, Maaouya ould Taya passe de nouveau au premier tour, tout comme lors des deux précédentes élections présidentielles organisées sous son régime, en 92 et 97. L’opposition divisée mais pourtant bien représentée n’a pas réussi à changer la donne. Les trois grands leaders obtiennent respectivement 18,7 % pour Mohamed Khouna ould Haidalla, 6,8% pour Ahmed ould Daddah et 5% pour Messaoud ould Boulkheir. Les deux outsiders du scrutin sont Moulaye Hacen ould Jiyed avec 1,4%, et la seule candidate féminine, Aïcha mint Jeddane avec 0,4% des suffrages exprimés.
Avec son score, le candidat Haidalla, ancien chef de l’Etat de 80 à 84 confirme qu’il était bien le grand challenger du chef de l’Etat. Ce qui étonne c’est le faible pourcentage obtenu par Ahmed ould Daddah, contrairement à ce que laissait présager sa popularité sur le terrain et le grand meeting qu’il avait tenu à Nouakchott durant la campagne électorale. Pour les observateurs, l’opposant historique, candidat malheureux déjà à la présidentielle de 92 a probablement perdu une partie de son électorat au profit de Haidalla. Ces deux derniers mois, il avait perdu une partie de ses soutiens, et notamment celui des islamistes qui avaient rejoint le camp de l’ancien chef de l’Etat.
Un hold-up électoral
L’opposition condamne d’ores et déjà les résultats proclamés par le Ministre de l’Intérieur. Les trois perdants réunis ce samedi soir parlent de hold-up électoral, en appellent à une reprise immédiate de l’ensemble du processus et réitèrent leur «ferme détermination à agir pour faire valoir les droits fondamentaux du peuple mauritanien dans le respect de son unité et de la paix civile». Ils ont décidé de créer une commission de suivi pour faire face à la situation et agir de manière concertée.
Le parti au pouvoir fustige plus que jamais cette opposition qu’il qualifie d’anti-démocratique. Conforté par une victoire haut la main, le directeur de campagne du président candidat ould Taya en appelle à «la responsabilité, l’esprit sportif et la reconnaissance des résultats issus d’une élection qui s’est déroulée dans le calme et la transparence».
Depuis une semaine le climat politique s’est tendu à Nouakchott dans la capitale. Le pouvoir a lancé une vaste campagne l’intimidation et de pression à l’encontre de Haidalla. Dans ce cadre, le candidat lui-même a été interpellé puis libéré provisoirement quelques heures avant l’ouverture du scrutin. L’homme a également alimenté les rumeurs les plus folles en disparaissant durant 24h après avoir voté. Officiellement parti pour se mettre à l’abri des autorités, mais soupçonné de vouloir s’exiler ou entrer dans la clandestinité, il a finalement réapparu ce samedi soir. Un épisode rocambolesque de plus pour l’instant difficile à décrypter pour les observateurs. Le candidat Haidalla et des membres de son directoire de campagne sont accusés de vouloir porter atteinte à la sécurité de l’Etat en prenant le pouvoir par la force. Une instruction judiciaire a été ouverte contre lui et plusieurs de ses proches. Et c'est sans doute dans ce cadre que le régime mauritanien a ordonné leur arrestation dimanche au petit matin.
Avec son score, le candidat Haidalla, ancien chef de l’Etat de 80 à 84 confirme qu’il était bien le grand challenger du chef de l’Etat. Ce qui étonne c’est le faible pourcentage obtenu par Ahmed ould Daddah, contrairement à ce que laissait présager sa popularité sur le terrain et le grand meeting qu’il avait tenu à Nouakchott durant la campagne électorale. Pour les observateurs, l’opposant historique, candidat malheureux déjà à la présidentielle de 92 a probablement perdu une partie de son électorat au profit de Haidalla. Ces deux derniers mois, il avait perdu une partie de ses soutiens, et notamment celui des islamistes qui avaient rejoint le camp de l’ancien chef de l’Etat.
Un hold-up électoral
L’opposition condamne d’ores et déjà les résultats proclamés par le Ministre de l’Intérieur. Les trois perdants réunis ce samedi soir parlent de hold-up électoral, en appellent à une reprise immédiate de l’ensemble du processus et réitèrent leur «ferme détermination à agir pour faire valoir les droits fondamentaux du peuple mauritanien dans le respect de son unité et de la paix civile». Ils ont décidé de créer une commission de suivi pour faire face à la situation et agir de manière concertée.
Le parti au pouvoir fustige plus que jamais cette opposition qu’il qualifie d’anti-démocratique. Conforté par une victoire haut la main, le directeur de campagne du président candidat ould Taya en appelle à «la responsabilité, l’esprit sportif et la reconnaissance des résultats issus d’une élection qui s’est déroulée dans le calme et la transparence».
Depuis une semaine le climat politique s’est tendu à Nouakchott dans la capitale. Le pouvoir a lancé une vaste campagne l’intimidation et de pression à l’encontre de Haidalla. Dans ce cadre, le candidat lui-même a été interpellé puis libéré provisoirement quelques heures avant l’ouverture du scrutin. L’homme a également alimenté les rumeurs les plus folles en disparaissant durant 24h après avoir voté. Officiellement parti pour se mettre à l’abri des autorités, mais soupçonné de vouloir s’exiler ou entrer dans la clandestinité, il a finalement réapparu ce samedi soir. Un épisode rocambolesque de plus pour l’instant difficile à décrypter pour les observateurs. Le candidat Haidalla et des membres de son directoire de campagne sont accusés de vouloir porter atteinte à la sécurité de l’Etat en prenant le pouvoir par la force. Une instruction judiciaire a été ouverte contre lui et plusieurs de ses proches. Et c'est sans doute dans ce cadre que le régime mauritanien a ordonné leur arrestation dimanche au petit matin.
par Marie-Pierre Olphand
Article publié le 09/11/2003 Dernière mise à jour le 08/11/2003 à 23:00 TU