Société de l''information
Michel-Yves Peissik: «<i>Permettre à tous de bénéficier de la société de l’information</i>»
L’ambassadeur Michel-Yves Peissik est chargé de préparer pour le compte du gouvernement français le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI). Selon lui, les Etats doivent se servir des technologies de l’information et de la communication comme un outil moderne au service du développement.
RFI : A quoi sert ce sommet mondial?
Michel-Yves Peissik : Le Sommet mondial sur la société de l’information est un sommet de prise de conscience à l’image de ce que fut le sommet de Rio dans le domaine de l’environnement. Cela est très important. Le SMSI rassemble les Etats, la société civile, le monde de l’entreprise symbolisant ainsi la complémentarité des acteurs de la société de l’information.
Il se situe à l’orée d’un processus. L’état du monde a en effet changé avec le développement accéléré des réseaux numériques qui permettent la transmission de quantités considérables de données avec très peu de contraintes d’espace et de temps. D’où toute une série de problèmes nouveaux à l’échelle planétaire. Ce sommet fournit donc l’occasion de les passer tous en revue. L’ambition du SMSI est en effet très vaste : définir le cadre multilatéral de la société de l’information, en cerner les contours, en préciser les enjeux, pour qu’elle soit accessible à tous; adopter un plan d’action, inscrit dans la durée, pour favoriser l’utilisation des technologies de l’information et de la communication en faveur du développement humain pour atteindre les objectifs du millénaire.
RFI : Qu’en attendent les gouvernements?
M-Y. P. : Je rappelle que la société de l’information recèle un potentiel immense politique, économique, culturel, éducatif. Pour la France, il s’agit de permettre à tous d’en bénéficier. La position défendue par la France est connue : la définition d’un cadre multilatéral satisfaisant notamment pour la gouvernance d’Internet, le respect de la diversité culturelle et linguistique, le respect du droit de la propriété intellectuelle, l’adoption de principes fondamentaux conformes au respect des droits de l’homme, la mise en place d’un environnement propice aux investissements, et la définition d’un cadre susceptible d’assurer la confiance dans l’économie numérique.
Je dirais que pour tous les pays l’enjeu fondamental de ce sommet est la réduction de la fracture numérique, car il y a une fracture Nord-Sud mais aussi des fractures Nord-Nord. Les technologies de l’information et de la communication sont un outil moderne au service du développement ; tout le monde doit pouvoir en bénéficier.
RFI : A quoi jugerez vous le succès ou l’échec du sommet ?
M-Y. P. : Tout d’abord, la tenue du sommet est en soi un motif de satisfaction. C’est l’illustration d’une prise de conscience commune des enjeux liés à la société de l’information, et la traduction d’une volonté politique globale de résoudre les difficultés et l’association de la société civile et des entreprises à la recherche de solutions originales adaptées à la situation nouvelle dans laquelle se trouve le monde du XXIe siècle.
Mais il faut inscrire cette volonté dans la durée. Le sommet de Genève ne va pas tout résoudre. Il y a des sujets qui fâchent: la gouvernance d’Internet, le financement, la question des droits de l’homme, la liberté et le pluralisme des média, etc. Les textes qui seront adoptés à Genève, la déclaration de principes et le plan d’action n’apporteront pas de réponse à tous les problèmes. Ce qu’il est important de rappeler, c’est que le sommet de Genève constitue un point de départ. La prochaine étape sera Tunis dans deux ans. Entre-temps, il y aura une période intermédiaire pendant laquelle nous devrons nous mobiliser pour mettre en œuvre des engagements pris à Genève.
La France considère par ailleurs que les conclusions du sommet de décembre à Genève doivent permettre l’ouverture d’un espace de négociations sur un ensemble de questions essentielles, avec l’objectif de faire émerger un cadre normatif, clair et transparent au niveau international. Le sommet de Tunis en 2005 sera l’occasion de faire le point de l’avancement de ses travaux.
Michel-Yves Peissik : Le Sommet mondial sur la société de l’information est un sommet de prise de conscience à l’image de ce que fut le sommet de Rio dans le domaine de l’environnement. Cela est très important. Le SMSI rassemble les Etats, la société civile, le monde de l’entreprise symbolisant ainsi la complémentarité des acteurs de la société de l’information.
Il se situe à l’orée d’un processus. L’état du monde a en effet changé avec le développement accéléré des réseaux numériques qui permettent la transmission de quantités considérables de données avec très peu de contraintes d’espace et de temps. D’où toute une série de problèmes nouveaux à l’échelle planétaire. Ce sommet fournit donc l’occasion de les passer tous en revue. L’ambition du SMSI est en effet très vaste : définir le cadre multilatéral de la société de l’information, en cerner les contours, en préciser les enjeux, pour qu’elle soit accessible à tous; adopter un plan d’action, inscrit dans la durée, pour favoriser l’utilisation des technologies de l’information et de la communication en faveur du développement humain pour atteindre les objectifs du millénaire.
RFI : Qu’en attendent les gouvernements?
M-Y. P. : Je rappelle que la société de l’information recèle un potentiel immense politique, économique, culturel, éducatif. Pour la France, il s’agit de permettre à tous d’en bénéficier. La position défendue par la France est connue : la définition d’un cadre multilatéral satisfaisant notamment pour la gouvernance d’Internet, le respect de la diversité culturelle et linguistique, le respect du droit de la propriété intellectuelle, l’adoption de principes fondamentaux conformes au respect des droits de l’homme, la mise en place d’un environnement propice aux investissements, et la définition d’un cadre susceptible d’assurer la confiance dans l’économie numérique.
Je dirais que pour tous les pays l’enjeu fondamental de ce sommet est la réduction de la fracture numérique, car il y a une fracture Nord-Sud mais aussi des fractures Nord-Nord. Les technologies de l’information et de la communication sont un outil moderne au service du développement ; tout le monde doit pouvoir en bénéficier.
RFI : A quoi jugerez vous le succès ou l’échec du sommet ?
M-Y. P. : Tout d’abord, la tenue du sommet est en soi un motif de satisfaction. C’est l’illustration d’une prise de conscience commune des enjeux liés à la société de l’information, et la traduction d’une volonté politique globale de résoudre les difficultés et l’association de la société civile et des entreprises à la recherche de solutions originales adaptées à la situation nouvelle dans laquelle se trouve le monde du XXIe siècle.
Mais il faut inscrire cette volonté dans la durée. Le sommet de Genève ne va pas tout résoudre. Il y a des sujets qui fâchent: la gouvernance d’Internet, le financement, la question des droits de l’homme, la liberté et le pluralisme des média, etc. Les textes qui seront adoptés à Genève, la déclaration de principes et le plan d’action n’apporteront pas de réponse à tous les problèmes. Ce qu’il est important de rappeler, c’est que le sommet de Genève constitue un point de départ. La prochaine étape sera Tunis dans deux ans. Entre-temps, il y aura une période intermédiaire pendant laquelle nous devrons nous mobiliser pour mettre en œuvre des engagements pris à Genève.
La France considère par ailleurs que les conclusions du sommet de décembre à Genève doivent permettre l’ouverture d’un espace de négociations sur un ensemble de questions essentielles, avec l’objectif de faire émerger un cadre normatif, clair et transparent au niveau international. Le sommet de Tunis en 2005 sera l’occasion de faire le point de l’avancement de ses travaux.
par Propos recueillis par Myriam Berber
Article publié le 02/12/2003