Proche-Orient
Echec du dialogue interpalestinien
Réunies au Caire quatre jours durant dans l’espoir de parvenir à un accord sur l’arrêt même partiel des attaques anti-israéliennes, les factions palestiniennes se sont séparées dimanche sur un constat d’échec. Jugé pourtant crucial pour une reprise du processus de paix, le cessez-le-feu d’un an proposé par l’hôte de ces discussions, le chef du renseignement égyptien Omar Souleiman, a été rejeté par des groupes radicaux comme le Hamas ou le Jihad islamique. Cet échec constitue un camouflet non seulement pour l’Egypte, qui a parrainé ces pourparlers, mais surtout pour le Premier ministre palestinien, Ahmed Qoreï, qui a fait le déplacement en Egypte sans parvenir à convaincre cinq factions radicales de se prononcer pour une trêve même partielle des violences. L’Autorité palestinienne ne s’avoue toutefois pas vaincue et veut encore croire à un cessez-le-feu malgré l’échec des négociations du Caire.
Le principe d’une trêve dans les attaques anti-israéliennes était une priorité pour le chef du gouvernement palestinien. Ahmed Qoreï comptait en effet sur un accord allant dans ce sens pour convaincre l’administration Bush de faire pression sur l’Etat hébreu pour qu’il applique enfin les engagements stipulés dans la Feuille de route, ce plan de paix du quartette qui prévoit la création d’un Etat palestinien d’ici un an. Sans compter qu’un tel accord lui aurait permis de se présenter en position de force devant le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, qu’il n’a toujours pas rencontrer un mois après son investiture par le Conseil législatif palestinien. L’échec des négociations du Caire constitue à ce titre un revers cuisant pour le Premier ministre palestinien qui s’était pourtant rendu en personne en Egypte pour convaincre les récalcitrants.
Pour la première fois depuis son arrivée à la tête du gouvernement, Ahmed Qoreï a du en effet affronter l’intransigeance des groupes radicaux palestiniens, qu’ils soient islamistes comme le Hamas ou le Jihad islamique ou laïcs comme le FPLP, le Front populaire de libération de la Palestine. Ces factions ont d’entrée de jeu refusé le cessez-le-feu total d’un an que leur soumettait le médiateur de ces pourparlers, l’Egyptien Omar Souleiman. Elles se sont ensuite déclarées prêtes à «épargner les civils» sous certaines conditions. Cette formule signifie dans l’esprit d’organisations comme le Hamas ou le Jihad islamique l’arrêt des attentats suicide perpétrés sur le sol israélien. Elle ne s’applique en revanche pas aux attaques contre les militaires et les colons israéliens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, considérés comme des occupants armés depuis l’occupation de ces territoires en 1967. Mais même sur cette option minimum, aucun accord n’a pu être conclu. Les groupes radicaux palestiniens y ont assorti de telles conditions, comme l’arrêt des opérations militaires israéliennes, la levée du bouclage des territoires ou encore la libération des prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, qu’il semblait illusoire de penser qu’un compromis puisse être trouvé.
Le gouvernement Sharon a d’ailleurs très vite rejeté l’idée d’une trêve partielle, faisant valoir que la Feuille de route pour laquelle il s’était engageait exigeait «la fin totale du terrorisme palestinien». «Nous n’acceptons pas des demi-mesures et notre seul interlocuteur est l’Autorité palestinienne», a ainsi affirmé un haut responsable israélien.
Peut-être «des mesures unilatérales» israéliennes
Commentant l’échec des pourparlers du Caire, les autorités israéliennes ont estimé que l’incapacité des factions palestiniennes à parvenir à un accord même limité sur l’arrêt des violences ne pouvait que retarder la perspective d’un Etat palestinien. «Cet échec ne change rien pour le gouvernement israélien dans la mesure où il était prévisible car il est impossible de parvenir au moindre arrangement avec des organisations terroristes», a souligné un responsable du gouvernement. Selon lui, «cet échec ne peut qu’encourager Israël à continuer construire la clôture de sécurité». Un membre du Conseil de la présidence a toutefois affirmé que le cabinet Sharon serait prêt à faire quelques concessions. «Si l’Autorité palestinienne lutte contre les organisations terroristes et qu’il n’y a pas d’attentat, il n’y aura pas d’opérations militaires de notre part, dans le cas contraire nous saurons nous défendre», a-t-il précisé. Il a également confirmé que le Premier ministre israélien envisageait des «mesures unilatérales si la Feuille de route dérapait totalement et si l’Autorité palestinienne devait s’effondrer».
Les divergences qui sont apparues au cours des pourparlers du Caire ont en effet été révélatrices des luttes de pouvoir actuelles au sein de l’échiquier politique palestinien. Les deux organisations islamistes du Hamas et du Jihad islamique ainsi que trois autres factions laïques ont en effet «refusé de mandater l’Autorité palestinienne» pour négocier en leur nom un cessez-le-feu avec Israël. Ces groupes radicaux font valoir que cela signifierait qu’ils acceptent le principe de la Feuille de route qu’ils ont pourtant toujours rejeté. Ils ont surtout proposé la formation d’une «direction nationale unifiée comprenant les membres du comité exécutif de l’OLP et les dirigeants des douze factions palestiniennes». Cette instance devra être, selon eux, «chargée de prendre les décisions politiques que l’Autorité palestinienne devra respecter». Une façon de remettre directement en cause le pouvoir actuel de cette dernière et qui signifie surtout un partage des prérogatives politiques auquel le Fatah de Yasser Arafat n’est visiblement pas prêt.
Pour la première fois depuis son arrivée à la tête du gouvernement, Ahmed Qoreï a du en effet affronter l’intransigeance des groupes radicaux palestiniens, qu’ils soient islamistes comme le Hamas ou le Jihad islamique ou laïcs comme le FPLP, le Front populaire de libération de la Palestine. Ces factions ont d’entrée de jeu refusé le cessez-le-feu total d’un an que leur soumettait le médiateur de ces pourparlers, l’Egyptien Omar Souleiman. Elles se sont ensuite déclarées prêtes à «épargner les civils» sous certaines conditions. Cette formule signifie dans l’esprit d’organisations comme le Hamas ou le Jihad islamique l’arrêt des attentats suicide perpétrés sur le sol israélien. Elle ne s’applique en revanche pas aux attaques contre les militaires et les colons israéliens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, considérés comme des occupants armés depuis l’occupation de ces territoires en 1967. Mais même sur cette option minimum, aucun accord n’a pu être conclu. Les groupes radicaux palestiniens y ont assorti de telles conditions, comme l’arrêt des opérations militaires israéliennes, la levée du bouclage des territoires ou encore la libération des prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, qu’il semblait illusoire de penser qu’un compromis puisse être trouvé.
Le gouvernement Sharon a d’ailleurs très vite rejeté l’idée d’une trêve partielle, faisant valoir que la Feuille de route pour laquelle il s’était engageait exigeait «la fin totale du terrorisme palestinien». «Nous n’acceptons pas des demi-mesures et notre seul interlocuteur est l’Autorité palestinienne», a ainsi affirmé un haut responsable israélien.
Peut-être «des mesures unilatérales» israéliennes
Commentant l’échec des pourparlers du Caire, les autorités israéliennes ont estimé que l’incapacité des factions palestiniennes à parvenir à un accord même limité sur l’arrêt des violences ne pouvait que retarder la perspective d’un Etat palestinien. «Cet échec ne change rien pour le gouvernement israélien dans la mesure où il était prévisible car il est impossible de parvenir au moindre arrangement avec des organisations terroristes», a souligné un responsable du gouvernement. Selon lui, «cet échec ne peut qu’encourager Israël à continuer construire la clôture de sécurité». Un membre du Conseil de la présidence a toutefois affirmé que le cabinet Sharon serait prêt à faire quelques concessions. «Si l’Autorité palestinienne lutte contre les organisations terroristes et qu’il n’y a pas d’attentat, il n’y aura pas d’opérations militaires de notre part, dans le cas contraire nous saurons nous défendre», a-t-il précisé. Il a également confirmé que le Premier ministre israélien envisageait des «mesures unilatérales si la Feuille de route dérapait totalement et si l’Autorité palestinienne devait s’effondrer».
Les divergences qui sont apparues au cours des pourparlers du Caire ont en effet été révélatrices des luttes de pouvoir actuelles au sein de l’échiquier politique palestinien. Les deux organisations islamistes du Hamas et du Jihad islamique ainsi que trois autres factions laïques ont en effet «refusé de mandater l’Autorité palestinienne» pour négocier en leur nom un cessez-le-feu avec Israël. Ces groupes radicaux font valoir que cela signifierait qu’ils acceptent le principe de la Feuille de route qu’ils ont pourtant toujours rejeté. Ils ont surtout proposé la formation d’une «direction nationale unifiée comprenant les membres du comité exécutif de l’OLP et les dirigeants des douze factions palestiniennes». Cette instance devra être, selon eux, «chargée de prendre les décisions politiques que l’Autorité palestinienne devra respecter». Une façon de remettre directement en cause le pouvoir actuel de cette dernière et qui signifie surtout un partage des prérogatives politiques auquel le Fatah de Yasser Arafat n’est visiblement pas prêt.
par Mounia Daoudi
Article publié le 08/12/2003