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Libye

Kadhafi renonce

«La Libye renonce à ses programmes d’armes de destruction massive», affirme Jack Straw, le ministre britannique des Affaires étrangères. Le colonel Kadhafi aurait lui-même pris l’initiative d’engager les discussions avec les Américains et les Anglais.
C’est en mars dernier que le colonel Kadhafi aurait pris lui-même l’initiative de contacter le Royaume-Uni afin d’engager des négociations directes pour l’abandon de ses programmes d’armes de destruction massive. «Nous connaissons tous l’histoire de la Libye mais il faut juger les gens sur leurs actes et, connaissant le déroulement de ces négociations, je crois que les décisions que lui (Kadhafi) et son gouvernement ont prises sont à la fois courageuses et de grande envergure politique» a souligné Jack Straw.

Dès les premiers contacts établis, les experts britanniques se sont discrètement rendus en Libye et ont visité une dizaine de sites destinés à soutenir un programme d’armes nucléaires, notamment des unités d’enrichissement de l’uranium. Ils ont pu également avoir accès à des centres de recherches sur des agents chimiques susceptibles d’être utilisés dans des bombes ou des missiles. Les renseignements recueillis et les programmes visités ont révélé l’ampleur des projets libyens. «La Libye n’avait pas encore la capacité de produire des armes nucléaires mais n’était pas loin d’y parvenir», ajoute Jack Straw.

La peur de finir comme Saddam Hussein

Alors que la Libye a toujours nié entretenir des programmes d’armes de destruction massive, elle a surpris le monde en annonçant aujourd’hui l’abandon de ses programmes, sous le contrôle des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Les Américains et les Britanniques se convainquent que la destitution et la l’arrestation de Saddam Hussein ont pesé dans la décision de Kadhafi de se débarrasser de son programme d’armement lourd. La décision libyenne implique aussi l’envoi sur place des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui vont vérifier la destruction des programmes incriminés.

Ce bon point des diplomaties américaine et britannique est salué dans toutes les chancelleries européennes. Dominique de Villepin, le ministre français des Affaires étrangères, y voit aussi «un succès pour toute la communauté internationale». Le gouvernement japonais fait remarquer que «cela signifie un pas en avant vers la non prolifération des armes nucléaires». «Nous avons activement participé à la décision du colonel Kadhafi et nous avons été complimentés par le président Bush», se réjouit le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi. Après la levée des sanctions des Nations unies qui fait suite à l’accord conclu sur l’indemnisation des victimes de l’attentat de Lockerbie (278 morts en 1998), ce nouveau geste libyen pourrait conduire également les Etats-Unis à revoir les sanctions contre la Libye. Toutes les chancelleries européennes trouvent dans le geste de la Libye un retour progressif de ce pays au sein de la communauté internationale.

A écouter également :

Jean-Louis Pourtet, RFI/Washington

Lucas Menget, RFI



par Didier  Samson (avec AFP)

Article publié le 20/12/2003