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Audiovisuel

Télé sur ADSL: la bataille commence

Tout comme la révolution Internet dans les années 90, c’est aujourd’hui que se prennent les parts de marché dans la télévision sur ADSL. Deux semaines après le fournisseur d’accès à Internet Free, l’opérateur France Télécom et le bouquet satellitaire TPS contrôlé par TF1 lancent leur offre de télévision sur ADSL. Ce service pourrait en appeler beaucoup d’autres, Canal+ et l’opérateur télécoms alternatif LDCom prépare une offre similaire pour 2004.
L’heure des grandes manœuvres a sonné sur le marché de la télévision sur ADSL. Pour contrer le fournisseur d’accès à Internet Free, l’opérateur France Télécom s’associe avec le bouquet satellitaire TPS (détenu à 66% par le groupe de télévision TF1 et à 34% par la chaîne M6) pour lancer une offre commerciale de télévision numérique grâce la technologie haut débit ADSL (pour Asymetric Digital Subscriber Line). Disponible depuis le 18 décembre à Lyon, ce service doit être étendu progressivement à Paris, à partir de 2004, et à une vingtaine de grandes villes en France. Dix millions de foyers seront couverts en 2006.

Alors que pour un seul abonnement de 30 euros par mois comprenant l'Internet haut débit et une ligne téléphonique, l'opérateur Free offre gratuitement à ses abonnés l'accès à une vingtaine de chaînes de télévision (mais sans télévision payante), les deux nouveaux concurrents l’opérateur France Télécom et le réseau satellite TPS annoncent cette semaine le lancement d’une offre plus chère à 37 euros par mois qui se décompose en deux abonnements distincts : «MaLigne TV» et «TPSL Prestige».

En concurrence avec la TNT

Pour accéder à ce service, l'utilisateur devra souscrire d'une part à un abonnement à «MaLigne TV» de France Télécom (16 euros par mois et 64 euros de frais d'accès au service ADSL vidéo), d'autre part à un abonnement au bouquet de chaînes «TPSL Prestige» (21 euros par mois et 40 euros de frais d'accès aux 48 chaînes de TPS). Selon les termes de Thierry Breton, le président directeur général de France Télécom, «la différence majeure entre l’offre de Free et celle de France Télécom allié à TPS, c’est la qualité des contenus».

L’objectif du réseau TPS est d’offrir son bouquet de chaînes, jusque là seulement accessible par satellite, au centre ville où le câble domine largement le marché de la télévision payante. Celui de France Télécom est d’enrichir les services à haut débit accessibles sur la ligne téléphonique, l’opérateur historique propose également sur l’abonnement «MaLigne TV» une offre de vidéo à la demande (des contenus facturés entre 0,5 et 7 euros). France Télécom s’apprête à lancer un service similaire en 2004 en partenariat avec Canal+ pour la diffusion des chaînes du groupe et avec l’opérateur télécoms alternatif LDCom.

La télévision sur ADSL qui permet la diffusion de programmes de télévision en qualité numérique, le tout grâce à un boîtier/décodeur relié au poste de télévision et à la prise téléphonique, fait revenir au premier plan la question de la Télévision Numérique Terrestre (TNT) qui permet également la réception de chaînes en qualité numérique, avec un simple décodeur et sans changer d'antenne. En février dernier, les ministres français des Finances, Francis Mer, et de l'Industrie, Nicole Fontaine, ont donné un coup de pouce à la TNT en réunissant autour d'eux les patrons de TF1, France Télécom, Thomson, Sagem, Thalès et Alcatel. Pour Bercy, ce sont des projets parallèles mais complémentaires: «la force de la TNT, ce sont les chaînes gratuites alors que, sur l'ADSL, il faudra bien payer ses connections».

Alors que tous les opérateurs se mobilisent sur le marché de la télévision sur ADSL, le Conseil Supérieur de l’audivisuel a donné, vendredi 19 décembre, le coup d’envoi du déploiement de la TNT en France. Le CSA a fixé à une date comprise entre le 1er décembre 2004 et le 31 mars 2005 le début des émissions et de l’exploitation effective des services. Reste que beaucoup s’interrogent sur l’utilité de la fameuse TNT face à la télévision sur ADSL, une technologie qui commence à faire se preuves.



par Myriam  Berber

Article publié le 20/12/2003