Conquête spatiale
Objectif Mars
Spirit, le petit robot explorateur de la NASA, a atterri dimanche sans encombre sur Mars. Il a même déjà réussi à envoyer deux séries de photos, en noir et blanc et en couleur, de la planète rouge. Après un voyage de sept mois au cours duquel il a parcouru 487 millions de kilomètres, le premier des deux Rover envoyés à la recherche de traces de vie sur Mars par la NASA, entame une semaine de préparatifs techniques à l’issue de laquelle il devrait être prêt à partir explorer les terres hostiles de la planète rouge.
«Spirit nous a dit qu’il était en bonne santé». Les nouvelles du petit robot envoyé sur Mars par la NASA sont très bonnes, selon l’une des responsables de la mission, Jennifer Trosper, qui suit le périple du Rover depuis la base de Pasadena en Californie. L’atterrissage, la phase la plus critique du vol, s’est déroulé de manière quasi-parfaite. Spirit a réussi, en l’espace de six minutes, à passer d’une vitesse de 19 000 km/h à l’immobilité totale. Il a résisté à son plongeon dans l’atmosphère martienne au cours duquel la friction a fait monter la température du bouclier thermique qui protège la sonde jusqu’à près de 1 400 degrés. Son parachute s’est ouvert et a ralenti sa chute, amortie au moment de toucher le sol par de grands airbags qui ont fait rebondir le robot quelques-fois avant de s’immobiliser. Cet atterrissage suivi en direct à la NASA a provoqué des explosions de joie. Les «six minutes d’enfer» tant redoutées par les ingénieurs ont finalement été des minutes d’extase.
C’est donc un Spirit en parfait état de marche qui s’est posé sur la planète rouge et a transmis dès dimanche des clichés qui indiquent qu’il a atterri exactement à l’endroit prévu, dans le cratère de Gusev. Pour les scientifiques, on ne peut pas rêver mieux. Le géologue Steve Squyres a ainsi estimé : «Nous avons touché la zone idéale, nous voulions un endroit où le vent avait dégagé les rochers». Ce site, une immense plaine rocailleuse, pourrait être celui d’un ancien lac. L’une des tâches du robot sera donc de réaliser des prélèvements et de faire des analyses pour essayer de déterminer s’il y a eu ou pas de l’eau à cet endroit. Et qui dit eau, dit peut-être vie. Car l’un des principaux objectifs de cette nouvelle mission de la NASA sur la planète rouge est d’essayer de répondre à une question : y-a-t-il eu de la vie sur Mars ?
Neufs «sols» avant de partir
Mais pour partir à la recherche d’indices, le petit robot doit se mettre en condition. Spirit a déployé les panneaux solaires qui vont lui permettre de recharger ses batteries pour travailler et résister au froid terrible auquel il est confronté sur Mars (entre –100 ° et 0°). Il lui reste maintenant à préparer son expédition qui devrait durer trois mois. Il doit notamment se familiariser avec le terrain environnant et envoyer des images qui permettront aux experts de déterminer où il doit essayer de se déplacer en évitant les rochers susceptibles de stopper sa progression ou de l’endommager. Il faudra neuf sols (journées martiennes) pour que Spirit soit totalement opérationnel. A ce moment-là, le robot qui ressemble à une voiturette de 180 kilos équipée de six roues, devrait pouvoir descendre de la plate-forme haute de quarante centimètres sur laquelle il se trouve actuellement et quitter sa base.
Car après un début aussi encourageant, il ne s’agit pas de rater les prochaines étapes d’une mission dont la NASA attend beaucoup, non seulement parce qu’elle est la plus cher jamais engagée pour aller sur Mars (820 millions de dollars, 250 chercheurs), mais aussi parce qu’après l’accident de la navette Columbia, il y a près d’un an, qui avait coûté la vie à sept astronautes, elle représente une opportunité de relancer les programmes spatiaux américains. D’ailleurs, la patron de la NASA, Sean O’Keefe, n’a pas caché sa satisfaction après l’atterrissage réussi de Spirit : «C’est une grande nuit pour la NASA, sous sommes de retour». Dès maintenant, les Etats-Unis ont marqué des points dans la course à l’exploration de Mars. L’Agence spatiale européenne qui a envoyé sur cette planète le robot Beagle 2 n’a pas eu autant de chance. Depuis le 25 décembre, date de son atterrissage, il n’a pas été possible d’entrer en communication avec lui.
Dans ce contexte, les premières réussites de Spirit ont une saveur particulière pour les Américains. Dès son arrivée, le robot a pu, en effet, réaliser une liaison satellite interplanétaire par l’intermédiaire de la sonde Mars Odyssey en orbite autour de la planète. C’est à l’occasion de cette liaison de 12 minutes que les premiers clichés en noir et blanc ont été transmis. La deuxième étape a aussi été réussie lorsque Spirit a pris d’autres photos en couleur, à l’aide de la caméra panoramique posée sur un bras télescopique dont il est équipé. Ces images sont d’une bien plus grande précision que tous les autres clichés réalisés au cours des missions précédentes sur Mars. Spirit a d’autre part, réussi à déployer son antenne et à les transmettre directement vers la Terre sans utiliser les satellites en orbite autour de Mars. Pour Mark Adler, le directeur de la mission : «C’est fantastique, l’antenne a fonctionné dès le premier essai». Cela permet de réduire les délais de transmission vers le laboratoire de la NASA à Pasadena. Reste maintenant à souhaiter que le petit frère de Spirit, Opportunity, dont l’arrivée sur l’autre face de Mars est prévue le 25 janvier, ait autant de chance.
C’est donc un Spirit en parfait état de marche qui s’est posé sur la planète rouge et a transmis dès dimanche des clichés qui indiquent qu’il a atterri exactement à l’endroit prévu, dans le cratère de Gusev. Pour les scientifiques, on ne peut pas rêver mieux. Le géologue Steve Squyres a ainsi estimé : «Nous avons touché la zone idéale, nous voulions un endroit où le vent avait dégagé les rochers». Ce site, une immense plaine rocailleuse, pourrait être celui d’un ancien lac. L’une des tâches du robot sera donc de réaliser des prélèvements et de faire des analyses pour essayer de déterminer s’il y a eu ou pas de l’eau à cet endroit. Et qui dit eau, dit peut-être vie. Car l’un des principaux objectifs de cette nouvelle mission de la NASA sur la planète rouge est d’essayer de répondre à une question : y-a-t-il eu de la vie sur Mars ?
Neufs «sols» avant de partir
Mais pour partir à la recherche d’indices, le petit robot doit se mettre en condition. Spirit a déployé les panneaux solaires qui vont lui permettre de recharger ses batteries pour travailler et résister au froid terrible auquel il est confronté sur Mars (entre –100 ° et 0°). Il lui reste maintenant à préparer son expédition qui devrait durer trois mois. Il doit notamment se familiariser avec le terrain environnant et envoyer des images qui permettront aux experts de déterminer où il doit essayer de se déplacer en évitant les rochers susceptibles de stopper sa progression ou de l’endommager. Il faudra neuf sols (journées martiennes) pour que Spirit soit totalement opérationnel. A ce moment-là, le robot qui ressemble à une voiturette de 180 kilos équipée de six roues, devrait pouvoir descendre de la plate-forme haute de quarante centimètres sur laquelle il se trouve actuellement et quitter sa base.
Car après un début aussi encourageant, il ne s’agit pas de rater les prochaines étapes d’une mission dont la NASA attend beaucoup, non seulement parce qu’elle est la plus cher jamais engagée pour aller sur Mars (820 millions de dollars, 250 chercheurs), mais aussi parce qu’après l’accident de la navette Columbia, il y a près d’un an, qui avait coûté la vie à sept astronautes, elle représente une opportunité de relancer les programmes spatiaux américains. D’ailleurs, la patron de la NASA, Sean O’Keefe, n’a pas caché sa satisfaction après l’atterrissage réussi de Spirit : «C’est une grande nuit pour la NASA, sous sommes de retour». Dès maintenant, les Etats-Unis ont marqué des points dans la course à l’exploration de Mars. L’Agence spatiale européenne qui a envoyé sur cette planète le robot Beagle 2 n’a pas eu autant de chance. Depuis le 25 décembre, date de son atterrissage, il n’a pas été possible d’entrer en communication avec lui.
Dans ce contexte, les premières réussites de Spirit ont une saveur particulière pour les Américains. Dès son arrivée, le robot a pu, en effet, réaliser une liaison satellite interplanétaire par l’intermédiaire de la sonde Mars Odyssey en orbite autour de la planète. C’est à l’occasion de cette liaison de 12 minutes que les premiers clichés en noir et blanc ont été transmis. La deuxième étape a aussi été réussie lorsque Spirit a pris d’autres photos en couleur, à l’aide de la caméra panoramique posée sur un bras télescopique dont il est équipé. Ces images sont d’une bien plus grande précision que tous les autres clichés réalisés au cours des missions précédentes sur Mars. Spirit a d’autre part, réussi à déployer son antenne et à les transmettre directement vers la Terre sans utiliser les satellites en orbite autour de Mars. Pour Mark Adler, le directeur de la mission : «C’est fantastique, l’antenne a fonctionné dès le premier essai». Cela permet de réduire les délais de transmission vers le laboratoire de la NASA à Pasadena. Reste maintenant à souhaiter que le petit frère de Spirit, Opportunity, dont l’arrivée sur l’autre face de Mars est prévue le 25 janvier, ait autant de chance.
par Valérie Gas
Article publié le 05/01/2004