Géorgie
Mikhaïl Saakachvili investi président
Mikhaïl Saakachvili a été investi dimanche après-midi président de la Géorgie en présence des chefs de la diplomatie américaine et russe, Colin Powell et Igor Ivanov. Deux mois après la révolution des roses des 22 et 23 novembre derniers, au terme de laquelle Edouard Chevardnadzé a démissionné, il devient ainsi officiellement le plus jeune chef d’Etat européen. Il a 36 ans et a été élu le 4 janvier dernier avec 96% des suffrages.
De notre correspondant en Géorgie,
Dans son discours prononcé sur le parvis du parlement, M. Saakachvili a déclaré qu'il maintiendrait l’orientation pro-occidentale de la Géorgie. Il a toutefois précisé qu’il cherchera à améliorer les relations avec la Russie. «Nous ne voulons pas avoir la Russie pour ennemi, mais pour ami et comme un partenaire fort. Je veux tendre la main de l'amitié à la Russie», a-t-il déclaré. Les relations entre Moscou et Tbilissi sont tendues depuis l’indépendance de cette république caucasienne, en 1991. Cette dernière accuse son grand voisin d’avoir encouragé les séparatismes, comme en Abkhazie et en Ossétie du sud, deux régions qui échappent aujourd’hui au contrôle de Tbilissi.
Tout au long de cette journée d’investiture, Mikhaïl Saakachvili est donc revenu sur le thème de l’unité du pays. Dimanche matin, son premier acte a été de se rendre en Adjarie, une région autonome située a la frontière turque. Au petit jour, il y assistait à une parade militaire en compagnie d’Aslan Abashidze, le chef de l’Adjarie, qui, ces derniers mois notamment, a agité le spectre du séparatisme. Un geste très fort donc de la part du président géorgien. Il entendait ainsi prouver que Tbilissi «contrôlait le territoire adjare».
Avant son investiture, Mikhaïl Saakachvili s’est entretenu en tête a tête avec Colin Powell, le secrétaire d’Etat américain. Washington est le principal soutien de la Géorgie. Une aide financière de plus de 160 millions de dollars a en effet été accordée à Tbilissi pour la soutenir dans cette période de transition. «Nous sommes reconnaissants et apprécions l'aide que les Etats-Unis nous ont fourni depuis des années», a indiqué le nouveau président. Les Etats-Unis fournissent entre autre, depuis 2002, une assistance militaire à la Géorgie et quelques 1 800 hommes du ministère de la défense géorgien ont suivi, ou suivent actuellement, le programme «Entraîne et équipe» officiellement destiné à renforcer les capacités de lutte antiterroriste de la Géorgie.
L’hymne officiel européen joué à Tbilissi
Les Etats-Unis compte poursuivre cette assistance militaire. Mais Colin Powell a démenti tout projet de Washington d'implanter des bases militaires permanentes dans cette ancienne république soviétique. «Nous ne pensons pas à des bases. Nous allons voir avec les Géorgiens, mais la suggestion selon laquelle les Etats-Unis souhaitent des bases permanentes est incorrecte», a-t-il insisté. Concernant les deux bases militaires russes encore présentes sur le territoire géorgien, le secrétaire d’Etat américain a assuré que son pays allait «continuer de presser la Fédération de Russie de remplir les engagements pris à Istanbul», faisant allusion à un accord entre Moscou et Tbilissi signé sous l'égide de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe lors d’un sommet en 1999. Il a toutefois ajouté que Tbilissi devait être patient dans sa demande d'un retrait. «C'est une situation délicate qui va prendre du temps pour être résolue», a-t-il dit. Trois mille soldats russes sont stationnés en Géorgie et les négociations sur leur départ sont dans l'impasse. Colin Powell discutera sans doute de cette question avec Igor Ivanov à Moscou où il devait se rendre dimanche soir.
L’Europe, pourtant peu présente politiquement en Géorgie, a également été très en vue durant ce week-end. Elle était notamment représentée à Tbilissi par le chef de la diplomatie irlandaise Brian Cowen, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'Union. Noëlle Lenoir, la ministre française déléguée aux Affaires européennes, avait également fait le voyage. «Pour la France, la perspective européenne de la Géorgie va de soi», a-t-elle déclaré en précisant toutefois que, «cela ne pourra pas se faire avant très longtemps».
Le plus surprenant au cours de cette journée a été de voir le nouveau président géorgien hisser lui-même le drapeau de l’UE aux côtés de celui de la Géorgie. Après qu’il eut prêté serment, un orchestre a joué la neuvième symphonie de Beethoven, «l’Hymne à la joie», qui est l'hymne officiel de l'Union européenne. «Notre intention est de nous intégrer à l’Europe, a-t-il affirmé, et de récupérer notre place dans la grande famille européenne».
Dans son discours prononcé sur le parvis du parlement, M. Saakachvili a déclaré qu'il maintiendrait l’orientation pro-occidentale de la Géorgie. Il a toutefois précisé qu’il cherchera à améliorer les relations avec la Russie. «Nous ne voulons pas avoir la Russie pour ennemi, mais pour ami et comme un partenaire fort. Je veux tendre la main de l'amitié à la Russie», a-t-il déclaré. Les relations entre Moscou et Tbilissi sont tendues depuis l’indépendance de cette république caucasienne, en 1991. Cette dernière accuse son grand voisin d’avoir encouragé les séparatismes, comme en Abkhazie et en Ossétie du sud, deux régions qui échappent aujourd’hui au contrôle de Tbilissi.
Tout au long de cette journée d’investiture, Mikhaïl Saakachvili est donc revenu sur le thème de l’unité du pays. Dimanche matin, son premier acte a été de se rendre en Adjarie, une région autonome située a la frontière turque. Au petit jour, il y assistait à une parade militaire en compagnie d’Aslan Abashidze, le chef de l’Adjarie, qui, ces derniers mois notamment, a agité le spectre du séparatisme. Un geste très fort donc de la part du président géorgien. Il entendait ainsi prouver que Tbilissi «contrôlait le territoire adjare».
Avant son investiture, Mikhaïl Saakachvili s’est entretenu en tête a tête avec Colin Powell, le secrétaire d’Etat américain. Washington est le principal soutien de la Géorgie. Une aide financière de plus de 160 millions de dollars a en effet été accordée à Tbilissi pour la soutenir dans cette période de transition. «Nous sommes reconnaissants et apprécions l'aide que les Etats-Unis nous ont fourni depuis des années», a indiqué le nouveau président. Les Etats-Unis fournissent entre autre, depuis 2002, une assistance militaire à la Géorgie et quelques 1 800 hommes du ministère de la défense géorgien ont suivi, ou suivent actuellement, le programme «Entraîne et équipe» officiellement destiné à renforcer les capacités de lutte antiterroriste de la Géorgie.
L’hymne officiel européen joué à Tbilissi
Les Etats-Unis compte poursuivre cette assistance militaire. Mais Colin Powell a démenti tout projet de Washington d'implanter des bases militaires permanentes dans cette ancienne république soviétique. «Nous ne pensons pas à des bases. Nous allons voir avec les Géorgiens, mais la suggestion selon laquelle les Etats-Unis souhaitent des bases permanentes est incorrecte», a-t-il insisté. Concernant les deux bases militaires russes encore présentes sur le territoire géorgien, le secrétaire d’Etat américain a assuré que son pays allait «continuer de presser la Fédération de Russie de remplir les engagements pris à Istanbul», faisant allusion à un accord entre Moscou et Tbilissi signé sous l'égide de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe lors d’un sommet en 1999. Il a toutefois ajouté que Tbilissi devait être patient dans sa demande d'un retrait. «C'est une situation délicate qui va prendre du temps pour être résolue», a-t-il dit. Trois mille soldats russes sont stationnés en Géorgie et les négociations sur leur départ sont dans l'impasse. Colin Powell discutera sans doute de cette question avec Igor Ivanov à Moscou où il devait se rendre dimanche soir.
L’Europe, pourtant peu présente politiquement en Géorgie, a également été très en vue durant ce week-end. Elle était notamment représentée à Tbilissi par le chef de la diplomatie irlandaise Brian Cowen, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'Union. Noëlle Lenoir, la ministre française déléguée aux Affaires européennes, avait également fait le voyage. «Pour la France, la perspective européenne de la Géorgie va de soi», a-t-elle déclaré en précisant toutefois que, «cela ne pourra pas se faire avant très longtemps».
Le plus surprenant au cours de cette journée a été de voir le nouveau président géorgien hisser lui-même le drapeau de l’UE aux côtés de celui de la Géorgie. Après qu’il eut prêté serment, un orchestre a joué la neuvième symphonie de Beethoven, «l’Hymne à la joie», qui est l'hymne officiel de l'Union européenne. «Notre intention est de nous intégrer à l’Europe, a-t-il affirmé, et de récupérer notre place dans la grande famille européenne».
par Régis Genté
Article publié le 25/01/2004