Côte d''Ivoire
Manif à hauts risques
Depuis la suspension de la participation au gouvernement de réconciliation nationale des ministres issus des rangs du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), le climat politique en Côte d’Ivoire se détériore de jour en jour. La manifestation du 25 mars à l’appel d’une coalition des partis d’opposition fait craindre le pire à Abidjan.
Trois mois après les ministres des Forces nouvelles (ex-rebelles) c’est au tour des ministres issus des rangs du PDCI de boycotter le conseil des ministres. Ils suspendent leur participation au gouvernement de réconciliation nationale pour une période indéterminée, mettant du coup en péril le calendrier de retour à la paix validé par toutes les parties impliquées dans le conflit ivoirien. Les accords de Marcoussis dont ils se réclament et qu’ils veulent «défendre», selon leurs propres termes, connaissent néanmoins un coup d’arrêt du fait du boycott. Pour le pouvoir d’Abidjan, le seul moyen de défendre ces accords de Marcoussis c’est d’ouvrir le champ à leur application.
Pour les militants du PDCI, le président Gbagbo en serait le grand perdant si l’application était effective. Ainsi justifient-ils «les blocages» dont se serait rendu coupable le président Gbagbo. Fort du soutien des autres principales formations politiques, les dirigeants du PDCI ont décidé de monter d’un cran dans la confrontation avec le président de la République en lui contestant par la même occasion le monopole des rues d’Abidjan. Le Rassemblement des républicains (RDR), Les Forces nouvelles (FN) et le PDCI, auto-baptisés «marcoussistes» ont programmé une «manifestation pacifique» à la place de la République, quartier Plateau à Abidjan le 25 mars, non loin du palais présidentiel. Pour les «marcoussistes» le lieu est symbolique, mais pour les jeunes patriotes, pro-Gbagbo, cette manifestation est la «provocation de trop».
Peur sur la ville
Les jeunes patriotes n’entendent pas organiser une contre manifestation, mais leur leader, Charles Blé Goudé, promet aux manifestants macoussistes «qu’ils trouveront du fer sur leur chemin. Nous n’allons pas marcher pour les affronter. Toutes les dispositions ont été déjà prises. Mais qu’ils sachent qu’ils auront du répondant sur le terrain», menace Charles Blé Goudé. Dans la presse pro-gouvernementale on dénonce un coup d’Etat en préparation qui aurait déjà reçu l’aval de la France. Ces affirmations alimentent des rumeurs à Abidjan qui laissent entendre que le choix du lieu de la manifestation du 25 mars, à deux pas du palais présidentiel, n’est pas anodin.
En tout cas pour prévenir les risques de dérapage, les commandants de la garde présidentielle et de la garde nationale ont décrété les alentours du palais présidentiel, quartier Plateau, «zone rouge». Les autorités militaires précisent que tout manifestant à l’intérieur du périmètre indiqué sera «considéré comme combattant ennemi et traité comme tel sans sommation». Les «jeunes patriotes» de leur côté promettent de «décréter un blocus le 24 mars de tous les quartiers d’Abidjan». Face à cette tension déjà perceptible dans la capitale, Michel Amani Nguessan, le ministre de l’Education nationale a décidé de la fermeture de toutes les écoles du pays en «raison de l’actualité socio-économique». La reprise des cours est prévue dès le lundi 29 mars.
L’intransigeance des initiateurs de la manifestation du 25 mars avait conduit le président de la République à interdire par décret toute manifestation jusqu’au 30 avril 2004. Cette mesure censée dissuader les organisateurs de la manifestation les a plutôt poussés à mobiliser les militants de leurs partis en appelant aussi le commun des citoyens à exprimer ce jour son attachement aux accords de Marcoussis. Les positions se durcissent et les antagonismes tournent à l’épreuve de force. Laurent Gbagbo qui ne lâche pas d’un iota son autorité vient de signer la réquisition des Forces armées ivoiriennes, en faveur «du maintien de l’ordre public sur toute l’étendue du territoire national du 22 mars au 15 avril». Des véhicules blindés militaires ont pris position dans la ville d’Abidjan dès le 23 mars, l’avant-veille du jour de la manifestation.
Le représentant du secrétaire général de l’ONU à Abidjan et président du Comité de suivi des accords de Marcoussis, Albert Tévoédjrè visiblement agacé par la tournure que prennent les événements a déclaré que «la communauté internationale ne peut tolérer le désordre politique, l’indiscipline administrative ou militaire, les démonstrations publiques directement porteuses de risque de destruction, de casse et de terreur incontrôlable».
Pour les militants du PDCI, le président Gbagbo en serait le grand perdant si l’application était effective. Ainsi justifient-ils «les blocages» dont se serait rendu coupable le président Gbagbo. Fort du soutien des autres principales formations politiques, les dirigeants du PDCI ont décidé de monter d’un cran dans la confrontation avec le président de la République en lui contestant par la même occasion le monopole des rues d’Abidjan. Le Rassemblement des républicains (RDR), Les Forces nouvelles (FN) et le PDCI, auto-baptisés «marcoussistes» ont programmé une «manifestation pacifique» à la place de la République, quartier Plateau à Abidjan le 25 mars, non loin du palais présidentiel. Pour les «marcoussistes» le lieu est symbolique, mais pour les jeunes patriotes, pro-Gbagbo, cette manifestation est la «provocation de trop».
Peur sur la ville
Les jeunes patriotes n’entendent pas organiser une contre manifestation, mais leur leader, Charles Blé Goudé, promet aux manifestants macoussistes «qu’ils trouveront du fer sur leur chemin. Nous n’allons pas marcher pour les affronter. Toutes les dispositions ont été déjà prises. Mais qu’ils sachent qu’ils auront du répondant sur le terrain», menace Charles Blé Goudé. Dans la presse pro-gouvernementale on dénonce un coup d’Etat en préparation qui aurait déjà reçu l’aval de la France. Ces affirmations alimentent des rumeurs à Abidjan qui laissent entendre que le choix du lieu de la manifestation du 25 mars, à deux pas du palais présidentiel, n’est pas anodin.
En tout cas pour prévenir les risques de dérapage, les commandants de la garde présidentielle et de la garde nationale ont décrété les alentours du palais présidentiel, quartier Plateau, «zone rouge». Les autorités militaires précisent que tout manifestant à l’intérieur du périmètre indiqué sera «considéré comme combattant ennemi et traité comme tel sans sommation». Les «jeunes patriotes» de leur côté promettent de «décréter un blocus le 24 mars de tous les quartiers d’Abidjan». Face à cette tension déjà perceptible dans la capitale, Michel Amani Nguessan, le ministre de l’Education nationale a décidé de la fermeture de toutes les écoles du pays en «raison de l’actualité socio-économique». La reprise des cours est prévue dès le lundi 29 mars.
L’intransigeance des initiateurs de la manifestation du 25 mars avait conduit le président de la République à interdire par décret toute manifestation jusqu’au 30 avril 2004. Cette mesure censée dissuader les organisateurs de la manifestation les a plutôt poussés à mobiliser les militants de leurs partis en appelant aussi le commun des citoyens à exprimer ce jour son attachement aux accords de Marcoussis. Les positions se durcissent et les antagonismes tournent à l’épreuve de force. Laurent Gbagbo qui ne lâche pas d’un iota son autorité vient de signer la réquisition des Forces armées ivoiriennes, en faveur «du maintien de l’ordre public sur toute l’étendue du territoire national du 22 mars au 15 avril». Des véhicules blindés militaires ont pris position dans la ville d’Abidjan dès le 23 mars, l’avant-veille du jour de la manifestation.
Le représentant du secrétaire général de l’ONU à Abidjan et président du Comité de suivi des accords de Marcoussis, Albert Tévoédjrè visiblement agacé par la tournure que prennent les événements a déclaré que «la communauté internationale ne peut tolérer le désordre politique, l’indiscipline administrative ou militaire, les démonstrations publiques directement porteuses de risque de destruction, de casse et de terreur incontrôlable».
par Didier Samson
Article publié le 23/03/2004