Proche-Orient
Rantissi prend le contrôle du Hamas à Gaza
Comme il fallait s’y attendre, la liquidation du chef spirituel du Hamas, Cheikh Ahmed Yassine, visé lundi à l’aube par trois missiles de l’aviation israélienne à la sortie d’une mosquée de Gaza, a radicalisé les positions au sein de son mouvement. Et c’est le chef de l’aile la plus dure, le très médiatique Abdelaziz Rantissi, qui a donc été désigné pour prendre sa succession dans les territoires palestiniens. Ce pédiatre de 56 ans, qui a connu les prisons israéliennes et palestiniennes, ne succède toutefois que partiellement au leader assassiné puisque Khaled Mechaal, qui appartient à l’aile en exil du mouvement, conserve sa fonction de chef du bureau politique à l’étranger. Les deux hommes ont la réputation de bien s’entendre et c’est d’une même voix qu’ils ont appelé à venger la mort du fondateur de Hamas.
En prenant la tête du Mouvement de résistance islamique (Hamas) dans les territoires palestiniens –et plus particulièrement à Gaza où il est principalement implanté– Abdelaziz Rantissi est devenu la cible numéro un de l’armée israélienne. L’homme le sait et c’est non sans défi qu’il s’est affiché publiquement mardi au stade de Gaza pour recevoir les condoléances de dizaines de milliers de Palestiniens venus pleurer la mort de cheikh Ahmed Yassine. Entouré d’une foule immense, Rantissi ne craignait, il est vrai, pas grand chose. Dans sa première allocution en tant que nouveau leader du Hamas dans les territoires, cet orateur brillant a renouvelé ses menaces à l’égard d’Israël. «Sharon et les Israéliens ne connaîtront pas la sécurité», a-t-il lancé aux principaux dirigeants du mouvement présents aux côtés de milliers de sympathisants venus témoigner leur soutien. «Nous allons les combattre jusqu’à la libération de la Palestine, toute la Palestine», a-t-il également poursuivi en référence à l’objectif poursuivi depuis sa création par le Hamas d’établir un Etat islamique allant de la Méditerranée au Jourdain et supposant la destruction d’Israël.
Abdelaziz Rantissi a également appelé la branche armée du mouvement à «donner une leçon» à l’Etat hébreu. «Nous disons aux Brigades Ezzedine al-Qassam : vous devez donner une leçon à l’ennemi. La porte est ouverte devant vous pour frapper en tout lieu et à tout moment», a-t-il affirmé. La nomination de ce pédiatre de 56 ans à la succession de cheikh Ahmed Yassine n’était pas vraiment une surprise. Lors de la dernière réunion du conseil consultatif du mouvement il y a quelques mois, il avait en effet été élu comme adjoint du vieux leader. Si ce dernier venait à disparaître, les statuts de l’organisation le désignait d’office comme son remplaçant. Abdelaziz Rantissi a toutefois tenu à préciser qu’il ne succédait à cheikh Yassine qu’à l’intérieur des territoires. «Khaled Mechaal demeure le chef du bureau politique du mouvement», a-t-il ainsi affirmé, confirmant cette autre figure charismatique du Hamas en exil à Damas dans son nouveau rôle de chef suprême de l’organisation.
Une direction bicéphale condamnée à la clandestinité
Désignés pour remplacer un personnage charismatique qui en trois ans et demi d’Intifada a vu sa popularité grandir allant jusqu’à faire de l’ombre à Yasser Arafat, Abdelaziz Rantissi et Khaled Mechaal ne devraient pas avoir du mal à s’imposer auprès des activistes et des sympathisants du Hamas. Les deux hommes ont tous deux participé à la fondation du Mouvement de résistance islamique et à ce titre en connaissent parfaitement la structure. Leur verve, le fait qu’il aient été visés par des tentatives d’assassinat de la part de l’armée israélienne ainsi que leurs liens étroits avec le leader défunt leur octroient de fait un prestige certain auprès de la base du Hamas, de ses sympathisants et dans une plus large mesure de la société palestinienne.
Certes cheikh Ahmed Yassine était l’élément fédérateur du mouvement qui des années durant a permis d’unifier la branche extérieure du Hamas –essentielle à sa survie financière–, la direction politique –basée principalement à Gaza– et la branche armée qui vit dans la clandestinité de peur des représailles israéliennes. Sa disparition est donc à ce titre un coup dur pour le mouvement. Mais comme le rappellent les spécialistes du conflit israélo-palestinien, le Hamas a déjà dans le passé fonctionné sans son chef spirituel, quand ce dernier était détenu dans les prisons israéliennes entre 1989 et 1997. Une direction collégiale avait alors pris le mouvement en main et l’organisation n’a cessé d’accroître son influence durant cette période.
Abdelaziz Rantissi a également appelé la branche armée du mouvement à «donner une leçon» à l’Etat hébreu. «Nous disons aux Brigades Ezzedine al-Qassam : vous devez donner une leçon à l’ennemi. La porte est ouverte devant vous pour frapper en tout lieu et à tout moment», a-t-il affirmé. La nomination de ce pédiatre de 56 ans à la succession de cheikh Ahmed Yassine n’était pas vraiment une surprise. Lors de la dernière réunion du conseil consultatif du mouvement il y a quelques mois, il avait en effet été élu comme adjoint du vieux leader. Si ce dernier venait à disparaître, les statuts de l’organisation le désignait d’office comme son remplaçant. Abdelaziz Rantissi a toutefois tenu à préciser qu’il ne succédait à cheikh Yassine qu’à l’intérieur des territoires. «Khaled Mechaal demeure le chef du bureau politique du mouvement», a-t-il ainsi affirmé, confirmant cette autre figure charismatique du Hamas en exil à Damas dans son nouveau rôle de chef suprême de l’organisation.
Une direction bicéphale condamnée à la clandestinité
Désignés pour remplacer un personnage charismatique qui en trois ans et demi d’Intifada a vu sa popularité grandir allant jusqu’à faire de l’ombre à Yasser Arafat, Abdelaziz Rantissi et Khaled Mechaal ne devraient pas avoir du mal à s’imposer auprès des activistes et des sympathisants du Hamas. Les deux hommes ont tous deux participé à la fondation du Mouvement de résistance islamique et à ce titre en connaissent parfaitement la structure. Leur verve, le fait qu’il aient été visés par des tentatives d’assassinat de la part de l’armée israélienne ainsi que leurs liens étroits avec le leader défunt leur octroient de fait un prestige certain auprès de la base du Hamas, de ses sympathisants et dans une plus large mesure de la société palestinienne.
Certes cheikh Ahmed Yassine était l’élément fédérateur du mouvement qui des années durant a permis d’unifier la branche extérieure du Hamas –essentielle à sa survie financière–, la direction politique –basée principalement à Gaza– et la branche armée qui vit dans la clandestinité de peur des représailles israéliennes. Sa disparition est donc à ce titre un coup dur pour le mouvement. Mais comme le rappellent les spécialistes du conflit israélo-palestinien, le Hamas a déjà dans le passé fonctionné sans son chef spirituel, quand ce dernier était détenu dans les prisons israéliennes entre 1989 et 1997. Une direction collégiale avait alors pris le mouvement en main et l’organisation n’a cessé d’accroître son influence durant cette période.
par Mounia Daoudi
Article publié le 24/03/2004