Politique française
Grandes manoeuvres pour le second tour
Au lendemain du premier tour, droite et gauche essaient de rassembler leurs partisans et de fusionner les listes rivales, dans les régions où elles se sont affrontées. Les négociations doivent prendre fin mardi soir au plus tard.
Au premier tour, on choisit, au second, on élimine. Ce vieil adage du scrutin majoritaire domine ce lendemain de premier tour puisque, pour la première fois, les élections régionales se déroulent, non à la proportionnelle, mais au scrutin de liste majoritaire à deux tours. Autant dire que les dirigeants politique doivent s’adapter à ce système hybride qui combine les deux formes de scrutin: proportionnelle et majoritaire.
Dès dimanche soir, sous les yeux des téléspectateurs, les états-majors ont entrepris les premières approches en vue de la fusion des listes. A priori, rien de difficile à gauche entre les listes de l’ex-gauche plurielle (socialistes, verts et communistes) puisque, dans les régions où ces partis ne faisaient pas liste commune, la campagne s’est déroulée sans polémique ni agressivité.
On ne saurait en dire autant à droite, compte tenu de la vive tension qui a opposé l’UDF à l’UMP, notamment en Aquitaine où le ministre UMP Xavier Darcos était défié par le président de l’UDF François Bayrou. L’avant-veille du scrutin, le seul ministre UDF du gouvernement, Gilles de Robien, s’est vu interdire par le Premier ministre de participer à un meeting de soutien à la liste UDF en Basse-Normandie, ce qui a laissé quelques traces dans la formation de François Bayrou, qui a protesté contre les tendances hégémoniques du parti que préside Alain Juppé.
Mais le choc du premier tour, qui a vu une érosion significative de la droite parlementaire au profit de l’ex-gauche plurielle, a obligé les anciens rivaux à renouer, et rapidement, car le temps est compté: pour pouvoir être enregistrées, les nouvelles listes doivent être déposées mardi soir au plus tard et seules les listes ayant obtenu plus de 5% des suffrages exprimés peuvent prétendre à fusionner pour se présenter au second tour.
Les négociations ne sont pas terminées
D’ores et déjà, François Bayrou a tiré les conséquences se son demi-échec à devancer la liste UMP et a décidé de se retirer de la course: «J’étais candidat pour être président de région et je ne suis pas candidat pour siéger sur une liste», a-t-il déclaré. Réaction de dépit, sans aucun doute. Mais l’absence de François Bayrou devrait grandement faciliter les pourparlers à droite en Aquitaine. D’autant que le président de l’UDF a appelé publiquement ses partisans et ceux de l’UDF à trouver des accords dans chaque région. L’UMP a fait connaître des espérances similaires. L’objectif étant de limiter, autant que faire se peut, les dégâts annoncés pour le deuxième tour. Mais la présence au second tour du Front national dans 17 régions fait peser une lourde menace pour les formations de la droite parlementaire, toujours perdante au jeu de ces triangulaires.
A gauche, les choses pourraient en revanche s’avérer plus difficiles que prévu initialement. Alors que la secrétaire nationale du parti communiste Marie-George Buffet a lancé un appel au «rassemblement de toute la gauche en vue du deuxième tour», son chef de file en Picardie, Maxime Gremetz, dont la liste a obtenu 12%, réclame la tête de liste pour le second tour, s’attirant un refus catégorique du PS, dont la liste d’union PS-Verts-PRG a obtenu 27,39%). L’argument invoqué par Maxime Gremetz est que «la Picardie est la région où le PCF a fait son meilleur score et il est inimaginable que les communistes ne président aucune région en France». Position de principe ou point de départ d’une âpre négociation ? les heures qui viennent le diront. Mais si l’accord ne se fait pas à gauche, la région devrait revenir à l’UDF Gilles de Robien tandis que les communistes risqueraient d’être pratiquement éliminés de l’assemblée régionale si leurs électeurs choisissent le vote utile au second tour. Ailleurs encore, on signale des difficultés mais les négociations ne sont pas terminées.
S’ajoute l’inconnue du comportement des électeurs d’extrême-gauche, dont les listes ont été exclues du second tour en raison du nouveau mode de scrutin. La gauche évite de ce fait de difficiles négociations avec d’intraitables partenaires et le risque de «quadrangulaires». Mais deux lignes s’affrontent au sein des formations d’extrême-gauche: celle de l’abstention et celle du soutien aux listes de gauche.
L’enjeu, pour la gauche, est simple: transformer l’essai en conquérant plusieurs régions sur la droite sans en perdre une seule. Pour la droite, il s’agit au contraire d’inverser lors du second tour la tendance qui s’est exprimée au premier.
Dès dimanche soir, sous les yeux des téléspectateurs, les états-majors ont entrepris les premières approches en vue de la fusion des listes. A priori, rien de difficile à gauche entre les listes de l’ex-gauche plurielle (socialistes, verts et communistes) puisque, dans les régions où ces partis ne faisaient pas liste commune, la campagne s’est déroulée sans polémique ni agressivité.
On ne saurait en dire autant à droite, compte tenu de la vive tension qui a opposé l’UDF à l’UMP, notamment en Aquitaine où le ministre UMP Xavier Darcos était défié par le président de l’UDF François Bayrou. L’avant-veille du scrutin, le seul ministre UDF du gouvernement, Gilles de Robien, s’est vu interdire par le Premier ministre de participer à un meeting de soutien à la liste UDF en Basse-Normandie, ce qui a laissé quelques traces dans la formation de François Bayrou, qui a protesté contre les tendances hégémoniques du parti que préside Alain Juppé.
Mais le choc du premier tour, qui a vu une érosion significative de la droite parlementaire au profit de l’ex-gauche plurielle, a obligé les anciens rivaux à renouer, et rapidement, car le temps est compté: pour pouvoir être enregistrées, les nouvelles listes doivent être déposées mardi soir au plus tard et seules les listes ayant obtenu plus de 5% des suffrages exprimés peuvent prétendre à fusionner pour se présenter au second tour.
Les négociations ne sont pas terminées
D’ores et déjà, François Bayrou a tiré les conséquences se son demi-échec à devancer la liste UMP et a décidé de se retirer de la course: «J’étais candidat pour être président de région et je ne suis pas candidat pour siéger sur une liste», a-t-il déclaré. Réaction de dépit, sans aucun doute. Mais l’absence de François Bayrou devrait grandement faciliter les pourparlers à droite en Aquitaine. D’autant que le président de l’UDF a appelé publiquement ses partisans et ceux de l’UDF à trouver des accords dans chaque région. L’UMP a fait connaître des espérances similaires. L’objectif étant de limiter, autant que faire se peut, les dégâts annoncés pour le deuxième tour. Mais la présence au second tour du Front national dans 17 régions fait peser une lourde menace pour les formations de la droite parlementaire, toujours perdante au jeu de ces triangulaires.
A gauche, les choses pourraient en revanche s’avérer plus difficiles que prévu initialement. Alors que la secrétaire nationale du parti communiste Marie-George Buffet a lancé un appel au «rassemblement de toute la gauche en vue du deuxième tour», son chef de file en Picardie, Maxime Gremetz, dont la liste a obtenu 12%, réclame la tête de liste pour le second tour, s’attirant un refus catégorique du PS, dont la liste d’union PS-Verts-PRG a obtenu 27,39%). L’argument invoqué par Maxime Gremetz est que «la Picardie est la région où le PCF a fait son meilleur score et il est inimaginable que les communistes ne président aucune région en France». Position de principe ou point de départ d’une âpre négociation ? les heures qui viennent le diront. Mais si l’accord ne se fait pas à gauche, la région devrait revenir à l’UDF Gilles de Robien tandis que les communistes risqueraient d’être pratiquement éliminés de l’assemblée régionale si leurs électeurs choisissent le vote utile au second tour. Ailleurs encore, on signale des difficultés mais les négociations ne sont pas terminées.
S’ajoute l’inconnue du comportement des électeurs d’extrême-gauche, dont les listes ont été exclues du second tour en raison du nouveau mode de scrutin. La gauche évite de ce fait de difficiles négociations avec d’intraitables partenaires et le risque de «quadrangulaires». Mais deux lignes s’affrontent au sein des formations d’extrême-gauche: celle de l’abstention et celle du soutien aux listes de gauche.
L’enjeu, pour la gauche, est simple: transformer l’essai en conquérant plusieurs régions sur la droite sans en perdre une seule. Pour la droite, il s’agit au contraire d’inverser lors du second tour la tendance qui s’est exprimée au premier.
par Olivier Da Lage
Article publié le 22/03/2004 Dernière mise à jour le 21/03/2004 à 23:00 TU