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Droits d’Homme

L’Onu renonce à critiquer Washington sur Guantanamo

La commission des droits de l'Homme de l'Onu ne se prononcera pas sur un projet de résolution concernant les prisonniers de Guantanamo. 

		(Photo : Onu)
La commission des droits de l'Homme de l'Onu ne se prononcera pas sur un projet de résolution concernant les prisonniers de Guantanamo.
(Photo : Onu)
La commission des droits de l'Homme de l'Onu ne se prononcera pas sur un projet de résolution critiquant les États-Unis à propos de Guantanamo. Cuba, l'auteur du texte, a finalement renoncé à le soumettre au vote.

La Commission des droits de l'Homme de l'Onu ne se prononcera pas sur un projet de résolution critiquant les États-Unis à propos de Guantanamo. Cuba, l'auteur du texte, a finalement renoncé à le soumettre au vote.

La délégation cubaine a expliqué ce recul par la menace d'une «motion de non action». Une procédure qui aurait permis aux Etats-Unis, apparemment soutenus par plusieurs pays européens et latino-américains, de bloquer, de toutes façons, l'examen du projet.

L'initiative des autorités cubaines s'expliquait par au moins deux raisons. D'abord, le thème leur tient territorialement très à coeur puisque c'est contre leur gré que les Américains contrôlent cette base au sud-est de l'île, en continuant à verser à La Havane un loyer symbolique pour justifier leur persistance à occuper les lieux.

L’isolement de Cuba

Mais surtout, il s'agissait pour eux de répliquer à la condamnation la semaine dernière, à une seule voix de majorité, devant la même commission des droits de l'Homme, du régime castriste pour la répression de ses dissidents et son refus d'accueillir sur l'île l'émissaire du Haut commissariat des Nations unies.

Dans les heures qui avaient suivi ce revers, les Cubains forgeaient leur propre texte contre les États-Unis, qui s'étaient montrés comme de coutume les plus acharnés à Genève à faire blâmer l'île. Et quel meilleur cheval de bataille que la situation de non-droit dans laquelle sont maintenus depuis plus de deux ans sur la base navale américaine les quelque 600 islamistes présumés capturés pour l'essentiel en Afghanistan ?

Cuba pensait d'autant plus avoir trouvé la bonne cause que les associations de défense des droits de l'Homme, mais aussi nombre de gouvernements, en particulier européens, s'indignent ouvertement du sort réservé aux prisonniers de Guantanamo.

De là à voter contre Washington, dont ç'aurait été la première condamnation directe devant la commission, et à se rallier à une résolution qui s'apparente, selon la diplomatie américaine, à des «représailles pures et simples», il y avait un grand pas qu'ils n'ont pas franchi. Cuba, isolé, a dû abandonner.



par Michèle  Gayral

Article publié le 22/04/2004 Dernière mise à jour le 22/04/2004 à 13:01 TU

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