Italie
Jour J-2 : Bush entame à Rome sa tournée européenne
(Photo AFP)
«No Bush, no war»
Il est vrai que le déplacement de George W. Bush en Italie, même s’il a lieu à l’occasion des commémorations du soixantième anniversaire de la libération de Rome, est largement marqué par le contexte international et surtout par la situation en Irak. C’est d’ailleurs pour protester contre la politique américaine dans ce pays que les partis radicaux de gauche ont appelé les Italiens à manifester contre la visite du président américain derrière le slogan «No Bush, no war» («pas de Bush, pas de guerre»). Plusieurs milliers de personnes ont suivi ce mot d’ordre et ont défilé, vendredi, dans le centre de la capitale italienne où près de 10 000 policiers étaient déployés pour éviter des débordements et assurer la sécurité des hôtes de Silvio Berlusconi.
Le chef du gouvernement italien, fidèle allié de George W. Bush, est en effet soumis à de fortes pressions dans son pays où l’opinion n’est pas favorable à la participation des troupes nationales à l’intervention militaire sous commandement américain en Irak. L’enlèvement de quatre Italiens et l’exécution de l’un d’entre eux par des terroristes irakiens a participé à rendre le sujet particulièrement sensible dans le pays depuis plusieurs semaines. Dans ce contexte et après les menaces des ravisseurs de s’en prendre aux otages si des manifestations n’étaient pas organisées dans le pays pour protester contre la visite de Bush, l’arrivée du président américain a été perçue comme «inopportune» par 57 % des Italiens.
C’est donc dans une ambiance tendue et sous haute surveillance que George W. Bush a engagé sa visite d’un jour et demi à Rome. Son programme est chargé. Après son entrevue avec le pape, il doit participer à une cérémonie aux Fosses Ardéatines, où plus de trois cents otages italiens avaient été exécutés par les soldats nazis en mars 1994. Le président américain et son épouse doivent aussi être les hôtes du chef du gouvernement italien pour un dîner de gala organisé vendredi soir. Mais surtout, George W. Bush et Silvio Berlusconi doivent faire un point politique samedi matin, avant que le président américain ne s’envole vers la France où Jacques Chirac l’attend pour se rendre sur les plages normandes commémorer le soixantième anniversaire du débarquement.
par Valérie Gas
Article publié le 04/06/2004 Dernière mise à jour le 04/06/2004 à 15:48 TU