Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Télécommunications

Téléphoner sans France Télécom

Pour l'instant, le dégroupage total ne concerne que près de 9 000 lignes en france. 

		© France Telecom
Pour l'instant, le dégroupage total ne concerne que près de 9 000 lignes en france.
© France Telecom
A partir d’aujourd’hui, il n’est plus nécessaire de souscrire un abonnement auprès de France Télécom pour disposer d’une ligne fixe. La concurrence se développe au même rythme que le dégroupage total. Les premières offres permettant aux particuliers de s’affranchir totalement de l’opérateur historique arrivent sur le marché.

Bouleversement dans les télécoms français. Jusqu’à présent, le possesseur d'une ligne fixe devait souscrire un abonnement à France Télécom même s'il était client d'un opérateur concurrent pour ses communications ou qu'il utilisait uniquement sa ligne fixe pour recevoir Internet via l'ADSL. A partir d’aujourd’hui, il est possible pour un particulier de s’affranchir définitivement de France Télécom. Cela s’appelle le dégroupage total. Free, le fournisseur d’accès à Internet, donne le coup d’envoi lundi 7 juin aux premières offres en France. Plusieurs opérateurs privés vont lui emboîter le pas. Neuf Télécom proposera une offre en dégroupage total le 15 juin prochain. Tiscali et Télé 2 se lanceront fin 2004 et Cegetel début 2005. Un véritable tournant historique.

Avec le dégroupage total, l’opérateur alternatif a la possibilité de facturer tous les services, abonnement compris, au client final. Les clients de Free et de Neuf Télécom pourront bénéficier, moyennant un forfait mensuel de 30 euros d’une offre couplée – téléphonie, Internet à haut débit (ADSL) et télévision- et n’auront plus à régler un abonnement mensuel de 13 euros à France Télécom. Parmi les services inclus, Neuf Telecom et Free vont également proposer progressivement le portage du numéro fixe actuel c’est-à-dire la possibilité de conserver son numéro de téléphone quand on change d'opérateur.

Un processus technique délicat

Ces premières offres en dégroupage total suscitent à la fois intérêt et scepticisme chez les associations de consommateurs. «Nous somme favorables au dégroupage total car c’est une demande d'une partie des consommateurs qui utilisent leur ligne fixe uniquement pour l'accès internet et veulent tout confier à un autre opérateur. Mais nous nous interrogeons sur la facturation des numéros surtaxés ou sur le bon acheminement des numéros d’urgence», explique Bernard Dupré, directeur général de l'Association française des utilisateurs de télécommunications (AFUTT).

Pour Julien Dourgnon, responsable du secteur pour l'association UFC-que Choisir, ces offres dans les conditions actuelles ne changent pas grand chose, car l’opérateur alternatif versera chaque mois 10,50 euros hors taxes par abonné à France Télécom : «plutôt que le dégroupage, à l’UFC, on préférerait privilégier une évolution du système à l’abonnement à France Télécom pour éviter à certains consommateurs de payer un abonnement pour une faible utilisation de la ligne».

Le dégroupage total progresse, mais pour l’instant, ce service ne concerne que 9 000 lignes en France, selon l’Autorité de régulation des Télécoms (ART). Ce chiffre a quasiment doublé en deux mois. Malgré ces avancées rapides, il reste encore quelques régions oubliées telles que le Massif Central et certaines régions de l'Est de la France. Car le passage au dégroupage total est un  processus délicat qui peut entraîner une interruption de ligne pendant plusieurs jours. Face aux incertitudes techniques du dégroupage, certains opérateurs privés comme notamment Cegetel ont préféré adopter comme solution transitoire la facture unique qui leur  permettra de devenir l'interlocuteur unique de leurs abonnés. Avec ce système, le client n'a plus de facture à régler à France Télécom, l’opérateur alternatif se chargeant de reverser le montant dû à l'opérateur historique.



par Myriam  Berber

Article publié le 07/06/2004 Dernière mise à jour le 07/06/2004 à 14:56 TU