Internet grand public
Guerre des tarifs sur l’ADSL
La dernière baisse des tarifs ADSL de Wanadoo, filiale de France Télécom fait la joie des consommateurs mais pas de la concurrence. Une révision des tarifs vivement dénoncée par ses concurrents qui accusent Wanadoo de vendre à perte dans certaines zones. AOL France, filiale du géant américain porte plainte devant le Conseil de la concurrence. De son côté, Club Internet saisit le Conseil d’Etat.
Dans la bataille qui agite les fournisseurs d’accès à Internet, la récente baisse des tarifs ADSL de Wanadoo, filiale de France Télécom fait des vagues. Mises en place le 12 décembre dernier, ces nouvelles offres ont été critiquées par les opérateurs concurrents qui accusent Wanadoo de pratiquer des «tarifs prédateurs». L’heure est à la mobilisation. La fronde est menée par AOL France, filiale du premier groupe mondial de communication, et Club Internet, filiale de l’allemand T-Online. Les deux fournisseurs d’accès jugent les nouvelles offres commerciales de Wanadoo «anti-commerciales».
AOL France a décidé de porter plainte devant le Conseil de la concurrence. Dans certaines zones non dégroupées où France Télécom n’est pas en concurrence, Wanadoo commercialise l’ADSL à perte comme l’explique Stéphane Treppoz, président d’AOL France: «avec des offres à 35 euros pour un engagement sur un an (forfait 512kb/s) et 30 euros sur deux ans (forfait 512 kb/s), ils sont encore en dessous de leurs coûts de revient. Ils pratiquent des prix que les concurrents ne peuvent pas se permettre, notamment dans les zones non dégroupées où il n’est pas encore possible de louer le réseau local de France Télécom». Chiffres à l’appui, Stéphane Treppoz poursuit: «Avec près d’1,5 million d’abonnés, Wanadoo détient à lui seul près de 55% du marché de l’Internet. Les consommateurs seront peut-être ravis à court terme mais un jour, quand il n’y aura plus de concurrents comme AOL, les prix remonteront».
90% des foyers français en 2005
Ces nouveaux tarifs ADSL proposés par Wanadoo ont été également dénoncés par Club Internet qui a déposé, mardi 23 décembre, une assignation en référé devant le Conseil d’Etat. La filiale de l’allemand T-Online demande la suspension des nouveaux tarifs ADSL, dont il conteste notamment la date d’entrée en vigueur au 1er janvier 2004. Cette date était celle demandée par France Télécom, et non par l’Autorité de régulation des télécommunications (ART) qui avait recommandé un report de ces nouveaux tarifs au 16 février 2004, afin de permettre aux concurrents de s’adapter.
L’avis de l’ART étant consultatif, le gouvernement n'est pas obligé de le suivre. Ce que conteste Club Internet qui affirme que les nouvelles directives européennes sur les télécommunications entrées en vigueur le 25 juillet dernier donnent au régulateur l’ART, le contrôle des tarifs en cas de position dominante. Toujours selon Club Internet, la filiale de l’opérateur historique aurait bénéficié d'avantages financiers de la part de l'Etat, puisque à peine un jour après l’homologation des nouveaux tarifs de gros de France Télécom, Wanadoo annonçait ses nouveaux tarifs pour le haut débit. La plupart des fournisseurs d’accès à Internet conteste la nouvelle tarification mise en place. La décision de France Télécom de vendre moins cher les communications ADSL «pré-packagées» favorise sa filiale, car c’est la formule utilisée par près de 80 % des lignes de Wanadoo. En effet, l’opérateur historique facture moins cher le trafic circulant via les plus gros équipements.
Sur ce secteur, la concurrence est rude. L’ADSL (pour Asymetric Digital Subscriber Line) qui permet une connexion haut débit illimitée sur une ligne téléphonique classique est la principale technologie du marché haut débit en France. Fin 2003, trois millions de Français avaient un accès ADSL. Si l’on en croit les estimations de France Télécom, l’ADSL devrait toucher 90% des foyers français en 2005. Afin de rester compétitifs, tous les fournisseurs d’accès se sont mis au diapason de Wanadoo. Les opérateurs alternatifs Free et 9Télécom ont donc revu leurs tarifs à la baisse. Mais le dernier mot revient au géant américain AOL qui va proposer à partir de janvier prochain un accès à 1024kb/s pour moins de 28 euros par mois.
AOL France a décidé de porter plainte devant le Conseil de la concurrence. Dans certaines zones non dégroupées où France Télécom n’est pas en concurrence, Wanadoo commercialise l’ADSL à perte comme l’explique Stéphane Treppoz, président d’AOL France: «avec des offres à 35 euros pour un engagement sur un an (forfait 512kb/s) et 30 euros sur deux ans (forfait 512 kb/s), ils sont encore en dessous de leurs coûts de revient. Ils pratiquent des prix que les concurrents ne peuvent pas se permettre, notamment dans les zones non dégroupées où il n’est pas encore possible de louer le réseau local de France Télécom». Chiffres à l’appui, Stéphane Treppoz poursuit: «Avec près d’1,5 million d’abonnés, Wanadoo détient à lui seul près de 55% du marché de l’Internet. Les consommateurs seront peut-être ravis à court terme mais un jour, quand il n’y aura plus de concurrents comme AOL, les prix remonteront».
90% des foyers français en 2005
Ces nouveaux tarifs ADSL proposés par Wanadoo ont été également dénoncés par Club Internet qui a déposé, mardi 23 décembre, une assignation en référé devant le Conseil d’Etat. La filiale de l’allemand T-Online demande la suspension des nouveaux tarifs ADSL, dont il conteste notamment la date d’entrée en vigueur au 1er janvier 2004. Cette date était celle demandée par France Télécom, et non par l’Autorité de régulation des télécommunications (ART) qui avait recommandé un report de ces nouveaux tarifs au 16 février 2004, afin de permettre aux concurrents de s’adapter.
L’avis de l’ART étant consultatif, le gouvernement n'est pas obligé de le suivre. Ce que conteste Club Internet qui affirme que les nouvelles directives européennes sur les télécommunications entrées en vigueur le 25 juillet dernier donnent au régulateur l’ART, le contrôle des tarifs en cas de position dominante. Toujours selon Club Internet, la filiale de l’opérateur historique aurait bénéficié d'avantages financiers de la part de l'Etat, puisque à peine un jour après l’homologation des nouveaux tarifs de gros de France Télécom, Wanadoo annonçait ses nouveaux tarifs pour le haut débit. La plupart des fournisseurs d’accès à Internet conteste la nouvelle tarification mise en place. La décision de France Télécom de vendre moins cher les communications ADSL «pré-packagées» favorise sa filiale, car c’est la formule utilisée par près de 80 % des lignes de Wanadoo. En effet, l’opérateur historique facture moins cher le trafic circulant via les plus gros équipements.
Sur ce secteur, la concurrence est rude. L’ADSL (pour Asymetric Digital Subscriber Line) qui permet une connexion haut débit illimitée sur une ligne téléphonique classique est la principale technologie du marché haut débit en France. Fin 2003, trois millions de Français avaient un accès ADSL. Si l’on en croit les estimations de France Télécom, l’ADSL devrait toucher 90% des foyers français en 2005. Afin de rester compétitifs, tous les fournisseurs d’accès se sont mis au diapason de Wanadoo. Les opérateurs alternatifs Free et 9Télécom ont donc revu leurs tarifs à la baisse. Mais le dernier mot revient au géant américain AOL qui va proposer à partir de janvier prochain un accès à 1024kb/s pour moins de 28 euros par mois.
par Myriam Berber
Article publié le 24/12/2003