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Elections européennes

Vote-sanction à l’échelle continentale

Entre le 10 et le 13 juin 2004, 349 millions d'Européens étaient invités à élire 732 eurodéputés. 

		(Photo: AFP)
Entre le 10 et le 13 juin 2004, 349 millions d'Européens étaient invités à élire 732 eurodéputés.
(Photo: AFP)
Dans la plupart des vingt-cinq pays de l’UE, les électeurs ont sévèrement sanctionné les gouvernements au pouvoir sur fond d’abstention-record. En France, où l’abstention a atteint 57 %, les socialistes arrivent nettement en tête, ce qui, à l’échelle européenne, devrait compenser la défaite historique des sociaux-démocrates. Les conservateurs demeurent le groupe le plus important au sein du Parlement européen, mais le jeu des alliances fait qu’il n’est pas impossible que la présidence lui échappe.

Première leçon : pour ces premières élections de l’Europe élargie, les 350 millions d’électeurs ne se sont guère mobilisés. Dans l’ensemble de l’Union, la participation électorale n’atteint que 44,6 %. En réalité, cette moyenne masque une participation beaucoup plus faible dans la presque totalité des nouveaux entrants (28,7 % seulement), à l’exception notable de Malte, où les électeurs se sont déplacés à plus de 82 %, et de Chypre (70,4 %) où le vote est obligatoire.

Sur les préférences politiques qui se dégagent de ce scrutin, à l’exception notable du Luxembourg qui a plébiscité la majorité du Premier ministre sortant Jean-Claude Juncker, les électeurs européens ont sévèrement sanctionné, chacun dans leur pays, la majorité au pouvoir.

En France, dans le contexte d’une très forte abstention (plus de 57 %), les électeurs ont confirmé les tendances des élections régionales. Selon les estimations des différents instituts de sondage, le Parti socialiste confirme son succès des régionales et arrive nettement en tête avec près de 30 % des voix. L’UMP (parti qui soutient le président Chirac) arrive loin derrière avec plus de 16 %, talonnée par L’UDF de François Bayrou qui atteint 12 % ; le Front national plafonne à 10 %, les Verts obtiennent environ 7 %, tout comme le parti souverainiste de Philippe de Villiers, le Parti communiste parvient à franchir le seuil de 5 % tandis que l’alliance des deux partis trotskistes LO-LCR est entre 2 et 3 %.

En Grande Bretagne, le parti travailliste de Tony Blair perd six points et n’obtient que 22 % des voix, confirmant la sanction déjà perceptible lors des élections municipales qui se tenaient en même temps. Pourtant, non seulement les conservateurs n’en tirent aucun profit mais ils perdent 14 points au profit d’un nouveau parti eurosceptique, l’UKIP dont c’est la première apparition électorale et qui préconise le retrait britannique de l’Union européenne.

En Allemagne, les sociaux-démocrates du chancelier Schröder subissent une véritable déroute et enregistrent leurs plus mauvais résultats de ces vingt-cinq dernières années (21, 4 % contre 30,7 lors des précédentes élections en 1999).

Même échec cinglant en Belgique pour le parti libéral du Premier ministre Guy Verhofstadt (par ailleurs candidat à la succession de Romano Prodi à la présidence de la Commission européenne). L’extrême droite flamande, en revanche, réalise en Belgique une percée spectaculaire : avec 24 %, le Vlaams Blok devient le second parti du nord du pays. En Autriche, ce sont en revanche les socialistes qui devancent les conservateurs eau pouvoir, tandis que l’extrême droite de Jorg Haider s’effondre.

En Italie, en revanche, si Forza Italia s’effrite, la sanction est moins forte que pour les partis au pouvoir en France, en Allemagne ou au Royaume Uni. À noter que contrairement à la plupart de ses voisins, l’Italie a enregistré une importante participation électorale.

En Grèce et en Espagne, les deux partis qui viennent d’arriver au pouvoir confirment respectivement leur succès (conservateurs en Grèce et socialistes en Espagne).

par Olivier  Da Lage

Article publié le 13/06/2004 Dernière mise à jour le 13/06/2004 à 21:14 TU