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Politique française

Raffarin : « la force qui sait où elle va »

Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a été hospitalisé et opéré le 7 mai. 

		Photo : AFP
Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a été hospitalisé et opéré le 7 mai.
Photo : AFP
La lutte contre les délocalisations d’entreprises est devenue une priorité du gouvernement français. Le Premier ministre a donc annoncé que, dans le budget pour 2005, un milliard d’euros, tiré de l’enveloppe consacrée aux baisses de charges sur les bas salaires, sera orienté vers les régions fragiles sur le plan économique et social et à fort taux de chômage.

A ceux qui s’attendaient de la part de Jean-Pierre Raffarin à une conférence de presse en forme de testament, après cette mauvaise année électorale, le Premier ministre a tenu à apporter un démenti en fixant un rendez-vous à la rentrée en septembre. Il a présenté son gouvernement comme « une force qui va et qui sait où elle va » et il a esquissé son programme de travail à partir de septembre, marqué tout particulièrement par l’adoption parlementaire du budget pour 2005. Le projet de loi de finances vient d’être arrêté, avec le ministre de l’Economie et des Finances Nicolas Sarkozy et les ministres « dépensiers » s’apprêtent à recevoir la « lettre plafond » fixant leur marge de manœuvre financière.

La persistance d’un fort de chômage est une situation encore aggravée par les menaces aux délocalisations vers des pays à moindre coût du travail, brandies par plusieurs entreprises au cours des dernières semaines. Favorable à un assouplissement de la réduction du temps de travail à 35 heures, pour améliorer la compétitivité des entreprises françaises, le gouvernement est cependant conscient que cela ne suffira pas et prévoit de donner un coup de pouce aux « relocalisations » de l’emploi en France.

Jean-Pierre Raffarin a donc annoncé qu’un milliard d’euros serait consacré, en 2005, à des allégements de charges ou d’impôts afin d’aider les entreprises à recréer des emplois, ou à ne pas les supprimer, dans des régions où le chômage est particulièrement important et qui connaissent des difficultés économiques et sociales fortes. Ce dispositif a déjà été expérimenté par le passé et il encourt le double risque de se heurter à un veto de la Commission européenne ou d’attirer les « chasseurs de primes » qui empochent les aides sans pour autant s’implanter durablement. En ce qui concerne les obstacles qui pourraient être soulevés à Bruxelles, le Premier ministre a pris les devants, précisant que la discussion était déjà en cours.

Relocalisation des capitaux

Le milliard d’euros d’allégement de charges des entreprises se présente comme le pendant économique du plan de cohésion sociale, annoncé il y a peu, et doté, lui aussi, d’un milliard d’euros. A cela s’ajoute la réflexion qui semble déjà bien avancée sur une amnistie des capitaux illégalement expatriés, car, selon le Premier ministre « la relocalisation des capitaux fait partie de la relocalisation des emplois ».

La nécessité de rigueur budgétaire étant ce qu’elle est et le gel des dépenses publiques réaffirmé, le gouvernement est contraint d’opérer des redéploiements. Ainsi, l’enveloppe des allégements de charges en faveur des entreprises qui emploient du personnel peu qualifié a atteint 17 milliards d’euros en 2004 et devrait augmenter encore en 2005. Pour limiter, autant que faire se peut, cette progression mécanique, le gouvernement a donc décidé d’étaler sur deux ans, 2005 et 2006, la hausse de 8% du salaire minimum prévue pour juillet 2005. Les fonctionnaires devront également contribuer à cette austérité générale et leur effectif diminuera d’environ 8 000 emplois l’année prochaine. Les salariés des transports publics ont, au passage, reçu confirmation qu’un accord-cadre sur le service minimum en cas de grève serait bien mis en négociation après les vacances d’été.



par Francine  Quentin

Article publié le 28/07/2004 Dernière mise à jour le 28/07/2004 à 12:28 TU

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Journaliste à RFI

«C'est l'occasion pour le Premier ministre de saluer une grande année de réformes pour la France, de rendre compte du travail parlementaire, de parler du budget 2005 et enfin de finaliser les grandes lignes du travail à venir.»

[28/07/2004]

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