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Irak

Vaste offensive contre les milices chiites

Un milicien chiite de l’Armée du Medhi, la milice de Moqtada al-Sadr, lors d'un combat à Sadr City dans la banlieue de Bagdad.  

		(Photo : AFP)
Un milicien chiite de l’Armée du Medhi, la milice de Moqtada al-Sadr, lors d'un combat à Sadr City dans la banlieue de Bagdad.
(Photo : AFP)
Le bras-de-fer se poursuit entre la Force multinationale dirigée par les Américains et les milices chiites en Irak, et dans la ville sainte de Najaf. Les affrontements auraient déjà coûté la vie à 300 miliciens du chef radical chiite Moqtada al-Sadr, selon des sources américaines. Un bilan contesté par la guérilla chiite qui parle de 36 morts dans ses rangs. Pour tenter de faire revenir le calme, le Premier ministre irakien Iyad Allaoui invite le dirigeant chiite radical Moqtada al-Sadr à participer aux élections générales prévues en 2005 et offre une amnistie aux insurgés qui n’ont pas commis de meurtres.

L’Irak se retrouve une nouvelle fois plongé dans le chaos. A tirs de mitrailleuses et de mortiers, de violents combats continuaient d’opposer, samedi 7 août, dans la ville sainte de Najaf, la Force multinationale dirigée par les Américains et les forces de sécurité irakiennes aux miliciens de l’Armée du Mehdi, la milice de Moqtada al-Sadr. A Najaf où la population a fui le centre-ville livré aux combattants, la situation demeure très tendue entre miliciens chiites et troupes américaines, comme en témoigne la situation à l'hôpital général al-Hakim totalement débordé par l'arrivée incessante de morts et de blessés.

Le Premier ministre irakien Iyad Allaoui qui s’est rendu dimanche 8 août sur place, a ordonné aux miliciens chiites de quitter «rapidement» la ville sainte, mais les partisans de l'imam radical Moktada Sadr se rebiffent et le nombre des victimes s'alourdit. L’armée américaine affirme avoir tué plus de 300 miliciens à Najaf, tandis que 1 200 d’entre eux se seraient rendus aux forces de sécurité irakiennes. Une information démentie par un porte-parole de Moqtada al-Sadr qui assure que le nombre de miliciens tués est de 36, mais évoque d’autres morts par dizaines dans d’autres zones chiites.

Embrasement au sud

Sur le plan politique, le gouvernement intérimaire d’Iyad Allaoui joue l'apaisement et l'ouverture, en invitant le dirigeant chiite radical Moqtada al-Sadr, dont l’Armée du Mehdi est au cœur des combats actuels, à participer aux futures élections qui se dérouleront dans le pays l'an prochain. Le Premier ministre irakien Iyad Allaoui a également annoncé qu'aux termes d'une loi d'amnistie promulguée samedi 6 août, un délai d'un mois était accordé aux complices de terroristes en Irak pour livrer des informations aux autorités et se repentir. Cette loi d’amnistie, attendue depuis juillet, concerne «les personnes ayant commis des crimes mineurs et qui n’ont pas encore été interpellées ou mises en accusation», a expliqué le Premier ministre.

Une Conférence nationale prévue ce mois-ci doit lancer le processus menant l’Irak vers un système politique représentatif. Moqtada al-Sadr a averti qu'il la boycotterait, même s'il n'a pas exclu dans le passé de transformer sa milice en parti politique. «C’est une conférence américaine et nous n’y prendrons pas part », a-t-il déclaré dans un message lu à la prière du vendredi. De son côté, l’envoyé spécial de l’Onu en Irak, Jamal Benomar, a souligné que «la poursuite de la violence en Irak risquait de remettre en cause la substance de la Conférence nationale irakienne».

L'offensive lancée depuis maintenant quatre jours par la Force multinationale et la sécurité irakienne contre les miliciens radicaux chiites a donné lieu aux combats les plus violents depuis la trêve décidée en juin entre les forces de la coalition et les dirigeants politiques et religieux de la communauté chiite. Le soulèvement chiite n'est pas seulement concentré sur la ville de Najaf, mais concerne tout le sud du pays. D'autres accrochages ont également été signalés à Bassorah, Amara, Nassiriya et dans certains quartiers chiites de Bagdad. Ainsi, à Bagdad, selon un bilan officiel, les combats dans le quartier chiite de Sadr City ont fait  22 morts et 166 blessés.



par Myriam  Berber (avec AFP)

Article publié le 07/08/2004 Dernière mise à jour le 31/01/2005 à 14:39 TU