Peinture
Poliakoff, un Russe à l’Ecole de Paris
Gouache sur papier
25 x 30 cm
(Source : ADAGP 2004)
Gouache sur papier, 32 x 25 cm
Photo Jean-Alex Brunelle(Source : ADAGP 2004)
«Le lion chasse seul»
Quelques fusains, encres, pastels, et sanguines mettent en perspective le travail du même peintre, rappelant à la fois sa terre d’origine et celle de ses rencontres en terre d’exil. Né en Russie avec le siècle, Serge Poliakoff quitte son pays à la Révolution d’octobre, et n’arrive à Paris qu’en 1929, une année qui marquera ses véritables débuts picturaux. Russe blanc exilé, il rejoint à Montparnasse et à Montmartre la communauté des peintres de l’Ecole de Paris, et partage leur aventure, faite de «vaches maigres», de fêtes, de rencontres et d’échanges enrichissants. «Le sacré cœur» (1934), et «Coin de rue à Montmartre» (1937) sont un clin d’œil à un moment de la biographie du peintre, mais attestent aussi de sa maîtrise de l’art figuratif. «La porteuse d’eau russe» (1935), «Danse russe au Kakochnick» (1937), «Danse russe au caftan bleu» (1938) ou bien encore «Illustrations pour le conte de Gogol, la Nuit de Noël» (1936), rappellent parmi d’autres œuvres exposées l’empreinte des origines. «La saison des gouaches» se situe, mentalement, entre les deux : entre les souvenirs d’enfance et la découverte d’une terre d’accueil, c’est en quelque sorte l’espace des rencontres.Gouache sur papier, 53 x 37 cm
(Source : ADAGP 2004)
Comme tout peintre de l’Ecole de Paris, Poliakoff a gardé le sceau de ses origines : son fils et tous les critiques d’art s’accordent à reconnaître que «le contact le plus important qu’il ait pu avoir avec la peinture lui vient de sa mère, une femme très pieuse (qui) l’emmenait souvent à l’église orthodoxe», explique Bertrand Lorquin, déterminant ainsi pour la suite «un véritable intérêt pour la métaphysique d’où il déduira ses œuvres géométriques». Et, comme tout peintre de l’Ecole de Paris, il s’est enrichi du langage pictural des amis qu’il fréquentait assidûment comme Hartung, Schneider, Soulages qui, parmi d’autres, ont également laissé à la postérité un nom accroché au langage de la peinture abstraite.
par Dominique Raizon
Article publié le 15/09/2004 Dernière mise à jour le 15/09/2004 à 13:45 TU