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Arabie Saoudite

L’inquiétude des Français de Djeddah

Le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier estime que «les Français ne sont pas visés, mais ils ne sont pas à l'abri». 

		(Photo: F. de la Mure/MAE)
Le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier estime que «les Français ne sont pas visés, mais ils ne sont pas à l'abri».
(Photo: F. de la Mure/MAE)
Pour la première fois depuis le début des attentats anti-occidentaux, un Français a été assassiné en Arabie Saoudite. Laurent Barbot a été tué à Djeddah, une ville côtière jusque-là épargnée par la récente vague d’assassinat d’Occidentaux qui affecte le royaume depuis mai 2003.

Laurent Barbot a été tué de deux balles tirées à travers le pare-brise de son véhicule, dimanche à une heure du matin (22 heures TU, samedi). Il sortait du parking d’un hypermarché et rejoignait le complexe résidentiel Sierra Village, distant de quelques centaines de mètres, où résident nombre d’expatriés. Selon les témoignages, la victime était morte à son arrivée à l’hôpital.

Laurent Barbot avait 45 ans et comptait parmi les quelque 250 employés de la société française Thales (anciennement Thomson-CSF) expatriés dans le royaume, dont une majorité à Djeddah. Un communiqué publié par le groupe français indique qu’ « il semblerait que (…) Laurent Barbot ait été une cible prise au hasard ». Cela signifierait que le technicien français n’aurait pas été abattu en raison de sa nationalité. Le PDG de Thales international a précisé que la société avait pris la décision de ne pas rapatrier son personnel.

Selon les premières indications, il s’agit d’une attaque terroriste, perpétrée dans un contexte d’attentats répétés contre les Occidentaux. Leur présence en Arabie Saoudite est estimée à quelque 60 000 personnes, dont environ 4 500 Français enregistré auprès des consulats du pays. L’assassinat du technicien français est le dernier d’une longue série ciblant les ressortissants des pays occidentaux depuis mai 2003, et imputée au réseau al-Qaïda. M. Barbot est la première cible française de ce terrorisme saoudien qui a fait environ 90 morts et plusieurs centaines de blessés, dont de nombreux étrangers.

« les Français ne sont pas visés »

Les résidents français ont été invités à rester chez eux, dimanche, et l’ambassade de France à Ryad a adressé aux ressortissants français un message les invitant à la vigilance et leur conseillant d’observer de strictes mesures de sécurité. Le niveau d’alerte a notamment été relevé d’un cran, passant à l’orange. Les autorités saoudiennes ont ouvert une enquête. Le directeur général de Thales a annoncé la mise en place d’une « cellule de crise ». « Des mesures particulières vont être prises dans toute la région », a déclaré Jean-Paul Perrier.

L’assassinat de l’employé de Thales rappelle la dernière attaque du genre commise le 15 septembre, à Ryad, contre un ressortissant britannique travaillant pour la société de télécommunication Marconi. Cette dernière est spécialisée dans le conseil auprès de la garde nationale saoudienne. L’action avait été revendiquée par al-Qaïda.

Le groupe Thales est l’un des fleurons français de l’industrie électronique. Il travaille en Arabie Saoudite sur un projet militaire naval dans les villes de Djeddah et Jubaïl. Evoquant la situation en Irak et en Arabie Saoudite, le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier a indiqué que « les Français ne sont pas visés, mais ils ne sont pas à l’abri ». Lors de son point de presse quotidien, le ministère a rappelé les précautions à prendre et le porte-parole a notamment « conseillé aux voyageurs ayant prévu de se rendre dans le royaume de surseoir, pour le moment, à ce déplacement, sauf raison professionnelle impérative ».



par Georges  Abou

Article publié le 27/09/2004 Dernière mise à jour le 27/09/2004 à 14:03 TU