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Election présidentielle américaine

«Félicitations, Monsieur le président »

Les dirigeants du monde se déclarent tous prêts à travailler avec le président Bush. 

		(Photo : AFP/RFI)
Les dirigeants du monde se déclarent tous prêts à travailler avec le président Bush.
(Photo : AFP/RFI)
La réélection de George W. Bush suscite de nombreuses réactions internationales. Même si globalement bon nombre de capitales mondiales et européennes auraient préféré une victoire du candidat démocrate, les dirigeants du monde après avoir félicité le président Bush, ont appelé à davantage de coopération avec Washington dans les affaires internationales. Tour d’horizon.

Pragmatiques, enthousiastes ou sur la réserve… Les félicitations viennent du monde entier mais les premiers à les avoir prononcées sont les plus proches alliés de George W. Bush. Le président du Conseil italien n’a, en effet, pas attendu les résultats définitifs du scrutin pour exprimer sa satisfaction. Silvio Berlusconi a souligné que «le rôle des Etats-Unis sera de continuer à promouvoir la liberté et la démocratie dans le monde». A Londres depuis sa résidence du 10 Downing Street, le Premier ministre britannique, Tony Blair, le plus ferme allié de Bush dans la guerre en Irak, a chaleureusement félicité le président américain et déclaré vouloir que «l'Europe et les Etats-Unis reconstruise l'alliance». Même ton en Pologne où le président Alexander Kwasniewski  - un allié de Bush en Irak - considère pour sa part que cette réélection est «vraiment une bonne nouvelle». Selon le dirigeant polonais, «le terrorisme doit être rejeté dans le monde d'aujourd'hui et, à cet égard, Georges W.Bush est un dirigeant très résolu qui a raison».

De son côté, le président russe Vladimir Poutine qui n’a jamais caché son souhait de voir réélu le candidat républicain a salué en George W.Bush : «un partenaire de confiance contre le terrorisme international ». Pour sa part, le président tchèque Vaclav Klaus a qualifié le vainqueur républicain de «véritable dirigeant pour son peuple », alors qu’en Espagne, le chef du gouvernement socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero a exprimé sa volonté d'une «coopération efficace et constructive avec le gouvernement des Etats-Unis». A l’unisson, le président en exercice de l'Union Européenne, le Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende et le président de la Commission européenne, Romano Prodi ont souligné «la puissance des liens entre l’Europe et l’Amérique». Quant au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, dont les relations avec le président américain ne sont pas les meilleures du monde, il s’est dit «déterminé à continuer à travailler avec lui».

Rétablir le dialogue entre les Palestiniens et les Israéliens

L’Europe divisée notamment depuis la guerre en Irak, le restera sans doute encore les prochains mois. A Berlin, le chancelier allemand Gerhard Schroeder a appelé à «plus de coopération». Même constat en France, où le président Jacques Chirac, l’un des plus farouches opposants à la guerre en Irak, a congratulé Georges W. Bush et souhaité que son second mandat soit l’occasion de «renforcer l'amitié franco-américaine et le partenariat transatlantique». Au cœur des préoccupations françaises : la situation au Proche-Orient, comme l’a rappelé le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier «il faut rétablir le dialogue entre les Palestiniens et les Israéliens et on ne peut le faire que si Américains et Européens agissent ensemble».

Tout comme la France, beaucoup de pays arabes espèrent que Georges W. Bush mettra à profit son nouveau mandat pour faire avancer la paix au Proche-Orient. Le président égyptien Hosni Moubarak, le premier chef d’Etat de la région à réagir après que le candidat démocrate eut reconnu sa défaite, a souhaité que Bush agisse «avec force» pour réaliser « une paix juste et globale au Proche-Orient» . Mêmes vœux pour le président de l’Autorité palestienne, Yasser Arafat, hospitalisé en banlieue parisienne, qui -à travers la voix de la déléguée générale de la Palestine en France, Leïla Chahid- espère que «ce second mandat donnera un nouvel élan aux processus de paix au Proche-Orient». Pendant ce temps là, à Jérusalem, le gouvernement d’Ariel Sharon s’est félicité de la réélection de George W.Bush. Depuis que le président américain a publiquement légitimé le maintien des colonies juives en CisJordanie, Israël est l’un de ses plus fidèles soutien. En Irak, où le scrutin américain était également très suivi, le Premier ministre par intérim, Iyad Allaoui, a fait savoir, avant même le résultat final que «l'Irak restera un ami des Etats-Unis».  

Un nouveau sénateur démocrate d’origine kényane

En Afrique où les opinions publiques ne cachent pas leur préférence pour le camp démocrate, peu d’Africains se sont réjouis de la réélection du candidat républicain. Le vice-président kenyan Moody Awori, qui s’exprimait à titre personnel, a déclaré qu’il redoutait de «voir une Amérique dictatoriale émerger du second mandat de Bush».  Côté officiel, le premier des chefs d'Etats Africains à féliciter George W. Bush a été Omar Bongo Ondimba. Le numéro un gabonais espère également que «le dialogue avec la France fera du progrès». Les présidents d’Afrique du Sud, du Rwanda et de l’île Maurice, après avoir salué la victoire du candidat républicain, ont concentré leurs espoirs sur les dossiers économiques. Le président sud-africain Thabo Mbéki a ainsi appelé le président Bush à poursuivre ses efforts «pour combattre la pauvreté et le sous-développement sur le continent». Pour sa part, le président du Libéria a choisi de mettre en avant la sécurité. Ce pays qui sort à peine de 14 ans de guerre civile, espère que la communauté internationale et notamment les Etats-Unis vont lui donner «les moyens de financer la paix». A l’inverse de Bush, un autre Américain a remporté les suffrages unanimes des pays africains : le nouveau sénateur démocrate d’origine kényane Barack Obam.

La réélection du Président américain a des répercussions planétaires. Qu’en est-il de l’Amérique latine. Si côté opinion publique, la réélection du président républicain n’est pas vécu globalement comme une bonne nouvelle, la plupart des chefs d’Etat espèrent, pour leur part, que la continuité à Washington permettra de faire aboutir des projets d’accord migratoire, de libre-commerce ou de lutte contre le trafic de drogue. Le Pérou et le Salvador ont ainsi félicité G.Bush en espérant «pouvoir signer avec les Etats-Unis un accord de libre-échange». Pour leur part, les gouvernements du Colombie, du Vénézuela et du Brésil ont salué de manière mesurée cette réélection, exception faite du président mexicain Vicente Fox qui a invité son ami Georges W. Bush a se rendre au Mexique en visite officielle. L'Extrême-Orient et l'Asie ne se plaignent également pas de la réélection du président républicain. Les premières félicitations sont venues du Japon et de la Corée du Sud, des pays alliés qui ont expédié des troupes en Irak, suivies par celles du président chinois Hu Jintao qui espère que la réélection du président républicain «servira le développement des relations sino-américaines».



par Myriam  Berber

Article publié le 04/11/2004 Dernière mise à jour le 04/11/2004 à 10:04 TU

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Manthia Diawara

Universitaire américain d'origine malienne, professeur de littérature à New York

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