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Proche-Orient

Arafat «en état de mort cérébrale»

L'état de santé de Yasser Arafat s'est brusquement dégradé. 

		(Photo : AFP)
L'état de santé de Yasser Arafat s'est brusquement dégradé.
(Photo : AFP)
Selon une source médicale française, le président de l’Autorité palestinienne, transféré mercredi après-midi dans une unité de soins intensifs de l’hôpital militaire de Percy en région parisienne, serait dans un «coma très profond stade IV», autrement dit, en état de mort cérébrale.

Yasser Arafat, toujours selon cette source médicale, n’est «pas décédé» mais est maintenu en vie «par des machines». Le coma de stade IV est le niveau de coma le plus profond. Cet état entre la vie et la mort peut être «prolongé pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines grâce aux machines», a-elle également expliqué. En fin d’après-midi, des médecins ont pratiqué un encéphalogramme sur le raïs palestinien. Une nouvelle en soi inquiétante dans la mesure où cet examen n’est pratiqué que dans des cas d’«extrême gravité».

Alors que la rumeur du décès du président palestinien circulait avec insistance dans la capitale française et était véhiculée par plusieurs médias israéliens, le général Christian Estripeau, chargé de la communication du service de santé des armées, a indiqué à la presse que le leader palestinien n'était «pas décédé». «Sa situation clinique est devenue plus complexe», a-t-il également précisé, ajoutant que le communiqué qu’il transmettait à la presse avait été «rédigé dans le respect de la discrétion exigée par son épouse».

Informations contradictoires

Plus tôt dans l’après-midi, une source médicale française avait affirmé que «Yasser Arafat était  au plus mal». Selon elle, le vieux raïs, âgé de soixante-quinze ans, était intubé dans le service de réanimation de l'hôpital militaire Percy de Clamart. «Il est toujours dans le coma et il ne se reprendra», avait-t-elle également estimé en précisant que le chef historique de la cause palestinienne ne réagissait pas aux traitements. Toujours selon cette source médicale, Yasser Arafat n'a pas reçu les soins appropriés pendant toutes ces dernières années, alors qu'il était confiné dans son quartier général de Ramallah assiégé depuis près de trois ans par l'armée israélienne. Quelques heures plus tard, le principal conseiller de Yasser Arafat a reconnu que son état était critique. «Il est dans un état critique et grave, mais il n'est pas dans le coma», a déclaré à la presse Nabil Abou Roudeïna. Le responsable palestinien s’est exprimé peu après une visite du président français. Avant de se rendre à Bruxelles pour le sommet européen, Jacques Chirac s'est en effet rendu au chevet du président de l'Autorité palestinienne. Un communiqué de l’Elysée a précisé que «le président de la République s'est rendu à l'hôpital Percy à 15h15, avant son départ à Bruxelles et Abou Dhabi. Il a vu le président Arafat, à qui il a exprimé tous ses voeux de rétablissement, et son épouse» Souha. Aucun commentaire sur la santé du vieux raïs n’a cependant été émis.

Des informations contradictoires ont circulé toute la matinée de jeudi sur l'état de santé du chef historique des Palestiniens. Une chose était cependant acquise, le transfert la veille du raïs palestinien dans une unité de soins intensifs de l’hôpital de Percy à Clamart. Depuis son arrivée en France, le chef de l’Autorité palestinienne était soigné dans le service d’hématologie de cet établissement militaire mais une brusque dégradation de son état de santé mercredi à conduit les médecins à le changer de service. Leïla Chahid, la représentante de l’Autorité palestinienne en France, a en effet confirmé «une rechute» du vieux leaders. «A l’évidence, dans son cas, il peut y avoir par moments des rechutes et il s’agit d’une rechute», a-t-elle déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi en précisant que les médecins donneraient dans la journée «une explication très claire et directe».

« Secret médical »

Dans la matinée de jeudi une source palestinienne, qui a souhaité gardé l’anonymat, a affirmé que Yasser Arafat avait perdu connaissance à trois reprises la veille. «Il s’est réveillé les deux premières fois mais pour la troisième fois nous ne savons pas», a-t-elle précisé. Interrogé sur le fait de savoir si le président palestinien était ou non inconscient, le service de santé des armées s'est refusé à tout commentaire. «Cela rentre dans le domaine du secret médical», s’est contenté de déclarer un porte-parole.

Côté palestinien, les déclarations se sont multipliées tout au long de la matinée, à Paris mais aussi à Ramallah, pour démentir l’état critique dans lequel se trouverait le leader palestinien. Le principal conseiller de Yasser Arafat, Nabil Abou Roudeïna, a ainsi affirmé que le président n'était «ni inconscient ni dans le coma». «Il n'a pas perdu connaissance mais il a bien été admis dans une unité de soins intensifs car son état de santé ne s'améliore pas en dépit des premiers examens positifs», a notamment insisté ce proche du raïs qui l’a accompagné à Paris. Plusieurs responsables palestiniens se sont également succédé sur les chaînes satellitaires arabes pour démentir le fait que le président Arafat soit dans un état critique. A Ramallah, Tayeb Abdoul Rahim, également proche conseiller du chef de l’Autorité palestinienne, a ainsi lui aussi apporté un démenti formel au présumé coma dans lequel se trouverait Yasser Arafat. Le ministre en charge des Négociations, Saëb Erakat, a pour sa part affirmé avoir parlé avec la femme du leader palestinien, Souha, qui lui a fait savoir que ce dernier était certes dans un «état grave mais stable».  

Réunion des renseignements israéliens

En Israël, les informations sur l’état de santé du chef historique de la cause palestinienne sont suivies avec la plus grande attention. Un haut responsable du ministère des Affaires étrangères a affirmé jeudi que le gouvernement avait été informé d’«une brutale dégradation de l’état de santé de Yasser Arafat». Et le quotidien israélien Maariv, citant «des informations parvenues en Israël», a indiqué dans son édition électronique que le président palestinien avait perdu connaissance à plusieurs reprises avant d’être admis en unité de soins intensifs. Selon le journal, qui cite également «un responsable du ministère israélien de la Défense», l’état de santé du raïs est jugé «grave et même très grave».  

Signe que la situation est peut être plus grave que ne veulent bien l’admettre les responsables palestiniens, plusieurs réunions des chefs des services de renseignement israéliens se sont tenu dans la journée de jeudi. Le ministre de la Défense, Shaoul Mofaz , avait convoqué dans l’après-midi les responsables du renseignement militaire, du Mossad (les services secrets extérieurs) et du service de la sécurité intérieure (Shin Beth).  Et le chef d'état-major, Moshe Yaalon, a pour sa part réuni les commandants chargés des zones palestiniennes afin de prévenir d'éventuels affrontements avec la population palestinienne. Officiellement ces différentes réunions étaient destinées à notamment examiner les mesures à prendre en cas de décès du leader palestinien. Ce qui explique que les forces israéliennes aient été mises en état d'alerte jeudi. La disparition du chef historique des Palestiniens devrait en effet de susciter des manifestations de deuil dans les Territoires ainsi qu'une émotion très vive au sein de la population.



par Mounia  Daoudi

Article publié le 04/11/2004 Dernière mise à jour le 05/11/2004 à 13:17 TU

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Envoyée spéciale permanente à Jérusalem

[04/11/2004]

Miguel Angel Moratinos

Ministre espagnol des Affaires étrangères

«L’Union européenne doit garantir la sécurité d’Israël, faciliter la sécurité interne dans les Territoires, faciliter les élections et participer à la reconstruction et la réforme de la Palestine.»

[05/11/2004]

Mahmoud Mestiri

Ancien ministre tunisien des Affaires étrangères

«Arafat est un homme plutôt sage, un ami de Rabin, quelqu'un vraiment pacifique et souhaitant la paix.»

[05/11/2004]

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