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Proche-Orient

L’Egypte accueille le premier sommet Sharon-Abbas

Ariel Sharon et Mahmoud Abbas. Le dialogue entre Israéliens et Palestiniens est de nouveau sur les rails.(Photos: AFP)
Ariel Sharon et Mahmoud Abbas. Le dialogue entre Israéliens et Palestiniens est de nouveau sur les rails.
(Photos: AFP)
La station balnéaire de Charm al-Cheikh sur la mer Rouge accueillera mardi 8 février le premier sommet destiné à relancer le processus de paix israélo-palestinien depuis le décès le 11 novembre dernier à Paris du président Yasser Arafat. Cette rencontre, à laquelle doivent participer le Premier ministre Ariel Sharon et le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas –seul autorisé à négocier au nom des Palestiniens– , est la première de ce niveau depuis le sommet de Camp David qui avait réuni, à l’été 2000 aux Etats-Unis, le travailliste Ehoud Barak et le raïs décédé. Le roi Abdallah II de Jordanie, également invité par l’hôte de ce sommet l’Egyptien Hosni Moubarak, a déjà confirmé sa présence.

L’invitation au sommet de Charm al-Cheikh a été personnellement transmise à Ariel Sharon par le chef des renseignements militaires égyptiens, le général Omar Souleimane, qui s’est entretenu mercredi matin pendant plus de deux heures avec le Premier ministre israélien. A l’issue de cette rencontre qui a également porté sur la coopération sécuritaire entre les deux pays essentiellement sur la frontière avec la bande de Gaza, un communiqué de la présidence du Conseil à Jérusalem a annoncé la présence la semaine prochaine en Egypte du chef du gouvernement justifiée, selon elle, par «les progrès enregistrés dans les négociations sur la sécurité avec les Palestiniens». La réponse palestinienne ne s’est pas non plus faite attendre et depuis la Turquie où Mahmoud Abbas effectue une visite officielle, son entourage a confirmé que le chef de l’Autorité palestinienne se rendrait bien mardi prochain à Charm al-Cheikh.  

L’initiative égyptienne a très vite été saluée par les Etats-Unis qui semblent, depuis le décès de Yasser Arafat, accorder plus d’attention au dossier israélo-palestinien. Le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan a ainsi affirmé mercredi que cette rencontre était «une étape encourageante» vers la paix au Proche-Orient. Il n’a toutefois pas précisé si l’administration américaine serait représentée à ce sommet. Le nouveau chef de la diplomatie américaine, Condoleezza Rice, doit cependant se rendre en fin de semaine –la veille du sommet de Charm al-Cheikh– dans la région dans le cadre de sa première tournée internationale. Un signe, s’il était encore besoin, que le règlement du conflit du Proche-Orient est bien redevenu une priorité pour l’administration Bush.

Israël pourrait se retirer de cinq villes de Cisjordanie

Sur le terrain, Israéliens et Palestiniens multiplient les gestes de bonne volonté, même si la mort lundi d’une écolière palestinienne a bien failli mettre fin à la fragile période d’accalmie que le chef de l’Autorité palestinienne a réussi à arracher aux groupes radicaux. La police palestinienne a ainsi lancé mercredi matin une opération à Rafah contre les tunnels utilisés pour la contrebande d’armes en provenance d’Egypte, montrant par cette initiative sa volonté de lutter contre le terrorisme. Et côté israélien, Amos Gilad, le conseiller pour les affaires politiques du ministre de la Défense Shaoul Mofaz, a annoncé que son pays était disposé à suspendre ses poursuites contre les Palestiniens recherchés par Israël. «Il faut donner une chance à Abou Mazen –nom de guerre de Mahmoud Abbas– en suspendant nos opérations contre les activistes palestiniens», a-t-il notamment justifié tout en insistant sur le fait qu’il s’agissait d’«un gel et non pas d’une amnistie». 

Le Premier ministre Ariel Sharon devrait également annoncer d’autres mesures lors de la visite dans la région de la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice. Il devrait notamment annoncer la libération de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens –sur les quelque 8 000 actuellement détenus en Israël– et également confirmer le retrait de cinq villes de Cisjordanie par les soldats de Tsahal. Devançant sur cette dernière question les réticences de l’état-major israélien qui jusqu’à présent a retardé ce retrait sous prétexte que les Palestiniens n’étaient pas prêts, le Premier ministre Ahmed Qoreï a affirmé que ses services de sécurité étaient désormais en mesure d’assumer le contrôle de ces agglomérations. «J’ai rencontré aujourd’hui tous les chefs de sécurité et ils m’ont indiqué avoir achevé leurs préparatifs en vue de réaliser cette mission», a-t-il annoncé en invitant l’armée israélienne à «évacuer tous les secteurs réoccupés» depuis le déclenchement de l’Intifada en septembre 2000.   


par Mounia  Daoudi

Article publié le 02/02/2005 Dernière mise à jour le 02/02/2005 à 18:18 TU