Eglise catholique
Les cardinaux fixent la date du conclave
(Photo: AFP)
La congrégation des cardinaux a annoncé, mercredi 6 avril, que le conclave au cours duquel le successeur de Jean-Paul II doit être élu, s’ouvrira le 18 avril. Cette nouvelle élection ne se déroulera pas exactement dans les mêmes conditions que les précédentes. Jean-Paul II a, en effet, élaboré des textes dans lesquels sont proposées un certain nombre d’innovations concernant l’organisation du conclave. Les cardinaux ont également déclaré que le contenu du testament laissé par le Saint-Père ne comporte aucune volonté particulière de Jean-Paul II concernant son inhumation et ne mentionne pas le nom du cardinal «in pectore» choisi en 2003.
Jean-Paul II avait tout prévu. Les modalités de l’organisation des funérailles et de la réunion du conclave, au cours duquel son successeur doit être élu, ont été précisément établies par le souverain pontife dans deux textes de la constitution apostolique, révisée en 1996. A la suite des premières réunions des cardinaux en congrégation depuis le lundi 4 avril, des informations plus précises ont donc été diffusées concernant ces deux moments clefs de l’après Jean-Paul II.
La date du conclave a été fixée au 18 avril, soit 15 jours pleins après le décès du Pape. Les cardinaux ont ainsi choisi d’aller vite puisqu’ils auraient pu utiliser un délai de 5 jours supplémentaires pour se réunir. Comme pour l’exposition de la dépouille du Pape ou les funérailles, il semble que le Vatican a pris le parti de ne pas perdre de temps. Réuni rapidement, le conclave au cours duquel sera élu le prochain souverain pontife, sera également assez différent des précédents. Jean-Paul II a, en effet, pris un certain nombre de dispositions qui modifient l’organisation de l’élection d’un pape.
Il a ainsi décidé d’élargir l’espace dans lequel les cardinaux auront le droit d’évoluer à la Cité du Vatican. Le temps où ils étaient cantonnés dans la chapelle Sixtine jusqu’à ce qu’ils se mettent d’accord, est donc révolu. Les cardinaux pourront maintenant bénéficier d’un accès à la maison Sainte-Marthe, qui se trouve dans l’enceinte du Vatican, où ils disposeront de chambres avec tout le confort moderne. Ils auront aussi le droit de se promener dans les jardins. Mais les cardinaux seront néanmoins toujours soumis au plus strict secret concernant leurs délibérations et procéderont encore aux votes, deux fois par jours jusqu’à la décision, dans la chapelle Sixtine. Une autre innovation concerne l’annonce de l’élection du pape. Il ne sera plus désormais nécessaire de scruter le ciel pour voir si la fumée qui s’échappe de la cheminée de la chapelle est noire ou blanche, afin de savoir si le nouveau souverain pontife a été élu. Il est maintenant prévu que, dès la désignation officielle du pape, les cloches de la basilique Saint-Pierre se mettent à sonner.
Qui est le cardinal «in pectore» ?
L’organisation des funérailles a fait, elle aussi, l’objet de quelques modifications. Lors de la cérémonie au cours de laquelle le cercueil de Jean-Paul II sera fermé, le cardinal Piero Marini, maître des cérémonies liturgiques de la maison pontificale, devra y déposer des médailles d’argent et de bronze frappées durant le règne du Saint-Père, et non plus comme auparavant des pièces de monnaie. Il lui revient aussi de recouvrir ensuite, en compagnie du secrétaire particulier de Jean-Paul II, Stanislas Dziwisz, le visage du Pape d’un voile de soie blanc. Ce rituel inédit, destiné à symboliser l’arrivée du défunt dans la maison de Dieu, sera accompagné d’une prière. Celle-ci affirme : «Que son visage qui vient d’être soustrait à notre vue, contemple ta beauté et te confie son troupeau, éternel Pasteur».
Dans son testament, Jean-Paul II ne fait part d’aucun souhait particulier concernant ses funérailles et son inhumation. Contrairement à ce que certaines rumeurs avaient laissé entendre, il ne sera pas enterré dans sa Pologne natale mais bien «en pleine terre» dans la grotte de la basilique Saint-Pierre, à la place de Jean XXIII, béatifié en 2000, et dont le cercueil a été transféré dans la basilique.
Ce testament a été rédigé en polonais de la main du Saint-Père qui l’a modifié plusieurs fois et l’a confié à la garde de son secrétaire particulier, Mgr Dziwisz. Il s’agit, selon les informations disponibles, d’un testament spirituel, une sorte de «méditation sur la vie et la mort». Il doit être rendu public jeudi 7 avril, mais le Vatican a déjà fait savoir qu’aucune mention du nom du cardinal «in pectore» (dans le cœur), nommé par Jean-Paul II lors du consistoire d’octobre 2003, n’y figurait. Selon la tradition, un pape peut en effet choisir d’élever un prélat au rang de cardinal tout en gardant le secret sur son identité, soit pour lui éviter de courir des risques personnels parce qu’il se trouve dans un pays où sa nomination l’exposerait à des représailles, soit pour ne pas nuire aux relations du Vatican avec un Etat. Le mystère sur ce 118ème cardinal qui aurait pu assister au conclave et participer à l’élection du nouveau pape, dont Jean-Paul II n’a donné le nom à personne, reste donc entier.
par Valérie Gas
Article publié le 06/04/2005 Dernière mise à jour le 06/04/2005 à 18:23 TU