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Eglise catholique

En attendant le nouveau pape

Hommage au pape dimanche 3 avril 2005 à Madrid
(Photo:  AFP)
Hommage au pape dimanche 3 avril 2005 à Madrid
(Photo: AFP)
La mort de Jean-Paul II ouvre une période de deuil de neuf jours. Mais le temps durant lequel l’Eglise est sans chef est plus long, puisqu’il se prolonge jusqu’à la réunion du conclave des cardinaux et l’élection d’un nouveau pape, dont il est difficile de savoir si elle sera rapide ou non. Dans l’intervalle, il revient au cardinal Camerlingue, l’Espagnol Eduardo Martinez Somalo, d’assurer la transition à la tête de l’Eglise et de prendre en charge les préparatifs des funérailles du pape défunt.

Lorsque Jean-Paul II a définitivement fermé les yeux, il était entouré de ses plus proches collaborateurs : cinq prélats polonais dont son secrétaire particulier, Stanislas Dziwisz qui lui tenait la main, quatre religieuses, polonaises elles aussi, trois médecins italiens parmi lesquels son médecin personnel Renato Buzzonetti, et deux infirmières. Le Pape, qui n’avait plus de famille, était entouré de la même équipe depuis des années. Ce n’est que lorsqu’il a cessé définitivement de respirer que les plus éminents cardinaux du Vatican, le secrétaire d’Etat Angelo Sodano, le Camerlingue Eduardo Martinez Somalo, puis le Doyen du collège des cardinaux Joseph Ratzinger, ont pénétré dans la chambre du souverain pontife.

La mort d’un pape donne lieu à la mise en place d’un dispositif précis qui débute par le constat du décès. Cette pénible tâche revient à celui qui est amené à assurer l’intérim au Vatican, le Camerlingue. Il doit l’accomplir en présence du maître des célébrations liturgiques pontificales, l’archevêque Piero Marini, et du chancelier de la Chambre apostolique, l’archevêque Enrico Serafini. Le Camerlingue doit ensuite rédiger l’acte de décès. Les temps ont changé et aujourd’hui, c’est avec l’aide des médecins que le Camerlingue constate la mort. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Jusqu’au décès de Pie XII, en 1958, le Camerlingue devait frapper trois coups sur le front du Pape avec un marteau d’argent pour s’assurer qu’il était bien mort.

Organiser les funérailles

La période qui fait suite à la disparition d’un souverain pontife est traditionnellement forte en émotion pour les fidèles. Elle représente aussi un moment de vulnérabilité pour l’institution ecclésiastique qui se retrouve, tout à coup, sans guide alors même que tous ses dignitaires sont suspendus de leur fonction, à l’exception du Camerlingue. La désignation d’un successeur est donc un moment très attendu qui ne peut intervenir avant environ trois semaines après la mort du Pape, une fois que le conclave des cardinaux s’est réuni et a choisi celui qu’il veut voir à la tête de l’Eglise. Dans l’intervalle, il revient au Camerlingue d’assurer la gestion des affaires courantes. Et tout d’abord de veiller à la bonne organisation des obsèques du pape qui vient de décéder.

Même si les modalités des funérailles ont été, en principe, définies par la constitution apostolique révisée en 1996 par Jean-Paul II lui-même, le Pape a aussi pu prendre certaines dispositions particulières dans un testament, concernant le lieu de son enterrement, par exemple. Pour le moment, il ne semble pas que les dernières volontés de Jean-Paul II expriment un désir de déroger à la tradition vaticane. Celle-ci précise que les funérailles doivent avoir lieu entre le quatrième et le sixième jour après le décès et que le Pape est inhumé dans la basilique Saint-Pierre, à Rome. L’exposition du corps est aussi prévue. Et sur ce point déjà, Jean-Paul II a suivi la tradition. Sa dépouille a, dès les heures qui ont suivi le décès, été exposée dans une salle du Vatican. Les personnalités et les membres de la Curie ont pu se recueillir devant elle. Les fidèles aussi pourront rendre un dernier hommage à Jean-Paul II, lorsque son corps aura été transporté, lundi, jusqu’à la basilique Saint-Pierre.

Pour pouvoir être exposée, la dépouille du Pape a été soumise à des opérations de conservation. Depuis Pie X, il ne s’agit plus d’embaumer le cadavre mais simplement de rendre possible son exposition au public pendant plusieurs jours dans de bonnes conditions, c’est-à-dire en empêchant une décomposition trop rapide et les odeurs nauséabondes qui en résulterait. Cette tâche revient depuis plusieurs générations aux membres d’une même famille romaine, les Signoracci.

Depuis samedi soir, le cardinal Somalo est incontestablement devenu l’homme le plus puissant du Vatican. Il n’est néanmoins pas le seul à décider. Le lieu de l’enterrement, la date des funérailles, comme celle de l’ouverture du conclave, doivent être choisis lors de la réunion de la congrégation des cardinaux qu’Eduardo Somalo a convoqué, pour la première fois, lundi 4 avril.


par Valérie  Gas

Article publié le 04/04/2005 Dernière mise à jour le 04/04/2005 à 08:33 TU