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Irak

L’Islam au cœur du projet de Constitution

Plusieurs milliers de partisans du chef chiite radical, Moqtada Sadr, ont manifesté, vendredi 19 août, à Bagdad contre l’instauration d’un système fédéral, souhaité par les Kurdes. «<EM>Non à la division&nbsp;! Oui à l'unité&nbsp;!</EM>» a clamé la foule.(Photo: AFP)
Plusieurs milliers de partisans du chef chiite radical, Moqtada Sadr, ont manifesté, vendredi 19 août, à Bagdad contre l’instauration d’un système fédéral, souhaité par les Kurdes. «Non à la division ! Oui à l'unité !» a clamé la foule.
(Photo: AFP)
La présentation de la Constitution irakienne au Parlement pourrait bénéficier d'un nouveau délai. C'est ce qu'a annoncé le porte-parole du gouvernement. Leith Koubba évoque une semaine supplémentaire, s’il n'y avait, d'ici lundi, aucun accord entre les différents leaders politiques. Les divergences persistent entre les principaux groupes politiques et communautés ethniques et religieuses. Les discussions achoppent toujours sur la question du système fédéral défendu par les Kurdes mais contesté par les Chiites et sur la place de l'Islam. Sur cette dernière question, pour trouver un compromis, les députés prendront peut-être exemple sur ce qui a été fait en Afghanistan.

Entre un Etat 100% islamique basé uniquement sur l'application pure et dure de la Charia et un Etat 100% laïc il y a une grande marge de manœuvre qui ouvre la voie à tous les compromis possibles. Pour le moment les Kurdes et les laïcs refusent que l'Islam soit inscrit dans la Constitution comme unique source de législation comme le veulent les Chiites, le groupe le plus important du Parlement.

L'une des formules de compromis pourrait être que l'Islam soit la source principale de la législation. Une formule ambiguë qui laisse libre cours à l'interprétation sauf si les autres éléments de la Constitution encadrent sévèrement cette disposition comme c'est le cas en Afghanistan. L'article 3 de la Constitution afghane stipule qu'aucune loi ne peut être contraire aux croyances et aux dispositions de la religion sacrée de l'Islam.

Mais dans le même texte l'Afghanistan reconnaît l'égalité homme-femme et souscrit aux déclarations et aux traités internationaux comme la déclaration des droits du citoyen. Le texte fait donc cohabiter Islam et démocratie. Et lorsque les deux tendances deviennent divergentes, c'est à la Cour suprême de trancher. Un organisme paritaire fait de juges séculiers et religieux qui permet au texte d'évoluer en même temps que la société.


par Valérie  Rohart

Article publié le 21/08/2005 Dernière mise à jour le 21/08/2005 à 16:39 TU