Politique française
Nicolas Sarkozy réaffirme ses ambitions pour 2007
(Photo: AFP)
Au lendemain de l’annonce de l’hospitalisation du président Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ne s’est écarté du texte écrit de son discours que pour souhaiter «du fond du cœur une bonne santé» au chef de l’Etat. Concluant les travaux de l’université d’été du parti à La Baule, il a affirmé ne pas vouloir mener «une aventure individuelle», mais vouloir conduire à «la victoire l’UMP, aux législatives et aux présidentielles de 2007». Il a confirmé qu’en janvier 2007, l’UMP organiserait «un congrès ouvert à tous, où chacun pourra exprimer sa préférence quant au choix de notre candidat à l’élection présidentielle [qui donnera] une légitimité et une force sans précédent» au candidat du parti. Il a affirmé que d’ici là «rien, ni personne ne l’empêchera d’aller jusqu’au bout».
A coups de phrases courtes, et de répétitions martelées, Nicolas Sarkozy a affiché sa détermination énergique à vouloir re-dynamiser le pays : «Il ne faut pas s’excuser de faire de la politique, il faut bien au contraire revendiquer ce choix qui est celui de la démocratie et de l’efficacité. La politique, c’est noble. La politique, c’est utile. La politique, c’est exigeant et difficile». Il a affirmé sa volonté d’aller de l’avant pour «rendre l’espérance aux Français et à la France. Oui, à la France ! (…) La France. La France, c’est une nation qui a souvent montré le chemin au monde mais qui donne le sentiment parfois de se reposer sur ses lauriers glanés il y a bien des années».
Là où le Premier ministre Dominique de Villepin défend une «modernisation du modèle social», Nicolas Sarkozy affiche vigoureusement son ambition d’aller plus avant. Il a fixé la stratégie de son parti, qu'il souhaite voir atteindre la barre de 30% des voix aux élections législatives, vis-à-vis du gouvernement: «L'UMP n'est pas derrière le gouvernement, l'UMP est devant le gouvernement pour fixer une perspective, pour gagner la bataille de la communication, pour porter des thèmes novateurs, pour convaincre notre électorat».
«Il ne s’agit pas de promettre tels les démagogues, la réussite à tout le monde»
Se démarquant de Dominique de Villepin, tout en lui exprimant sa reconnaissance d’avoir «retenu nombre de propositions[du parti]», Nicolas Sarkozy s’est avancé sur le terrain d’autres choix économiques et fiscaux. Il a, par exemple, dénoncé les «effets pervers» de l’impôt sur la fortune, et a suggéré la mise en place d’un service minimum dans les services publics les jours de grève ; il a évoqué une autonomie des universités, une refonte de la politique agricole commune, et une réforme des institutions et de la pratique du pouvoir, déclarant : «Quand je dis que le modèle social français n'est plus le meilleur, ce n'est pas pour provoquer, encore moins pour blesser, c'est simplement que je ne peux accepter que mon pays reste avec deux fois plus de chômeurs que les autres grandes nations démocratiques et que tant de nos compatriotes en souffrent».
Son objectif ? Remettre la France au travail, et récompenser les plus méritants. «Attention ! Il ne s’agit pas de promettre tels les démagogues, la réussite à tout le monde. Il s’agit de la garantir à tous ceux qui par leur travail, leurs efforts, leurs mérites, l’auront gagnée en récompense. La réussite et la promotion sociale ne sont pas un dû que chacun peut réclamer en faisant la queue à un guichet. C’est mieux : c’est un droit, un droit que l’on mérite à la sueur de son front. Elle est là, la clef du nouveau modèle français que j’appelle de tous mes vœux (…) un modèle où le travail sera la base de tout, en étant récompensé, encouragé, favorisé». Mais Nicolas Sarkozy ne s'est pas étendu sur les moyens qui seront employés pour encourager, favoriser, et récompenser.
par Dominique Raizon
Article publié le 04/09/2005 Dernière mise à jour le 04/09/2005 à 18:36 TU