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France

Sous le signe de la «croissance sociale»

Le Premier ministre Dominique de Villepin, entouré de ses ministres, Dominique Perben, Jean-Louis Borloo, Thierry Breton et Xavier Bertrrand lors de la conférence qui marque les  100 jours du gouvernement de Villepin.
Le Premier ministre Dominique de Villepin, entouré de ses ministres, Dominique Perben, Jean-Louis Borloo, Thierry Breton et Xavier Bertrrand lors de la conférence qui marque les 100 jours du gouvernement de Villepin.
Le Premier ministre a dressé la feuille de route de son gouvernement pour les vingt prochains mois, jusqu’aux échéances électorales de 2007. Dominique de Villepin a annoncé d’importantes mesures, propices selon lui à soutenir le pouvoir d’achat des Français et restaurer leur confiance.

A l’approche de ses 100 jours passés à la tête du gouvernement, Dominique de Villepin a décliné devant la presse les grands chantiers dans lesquels il veut engager son équipe, et le pays, pour faire face à une économie déprimée, un pouvoir d’achat érodé et une opinion publique dubitative, malgré une (faible) baisse du chômage enregistrée au cours de ces deux derniers mois. Après avoir annoncé, lors de sa prise de fonction, l’engagement de la «bataille pour l’emploi», il a déclaré jeudi «ouvrir la deuxième étape de (son) action en la plaçant sous le signe de la croissance sociale».

Cette «croissance sociale» s’appuie sur une série de mesures en faveur notamment du pouvoir d’achat, du logement, de l’énergie et de la fiscalité. Dominique de Villepin place au centre de sa réflexion la réhabilitation du travail, la volonté de «remettre l’activité au cœur de notre politique sociale» par des mesures incitatives visant à «mieux rémunérer le travail que l’assistance». Il veut également responsabiliser les chômeurs afin de les inciter à prendre leur part dans leur retour au travail.

Un contrôle renforcé des fraudes

Concrètement, et c’est la mesure-phare du dossier, le Premier ministre annonce la mensualisation du complément de rémunération «prime pour l’emploi» (PPE) et une prime de 1 000 euros pour les chômeurs de longue durée bénéficiant des minima sociaux qui reprennent un emploi. L’autre volet, concernant la «responsabilité», prévoit un suivi individuel des dossiers des chômeurs en fin de droits, mais toujours bénéficiaires d’une aide publique, et un contrôle renforcé des fraudes et des abus pour les allocataires du revenu-plancher accordé par l’Etat lorsque toutes les voies d’indemnisation ont été épuisées, le «revenu minimum d’insertion» (RMI).

Sur la fiscalité, après la pause de cette année, M. Villepin annonce que «la baisse des impôts reprendra sur les impôts de 2006 dans le cadre d’une grande réforme fiscale», avec une priorité portée sur les classes moyennes. Le nombre de tranches sera réduit de 7 à 4.

Une aide à la cuve de 75 euros

Concernant le logement, dramatiquement d’actualité, l’Etat envisage «la réquisition de terrains dans des programmes d’intérêt général» afin «de réaliser 5 000 logements d’urgence et d’insertion d’ici la fin du premier trimestre 2006». Cinquante millions d’euros seront débloqués pour la mise aux normes de sécurité des logements d’urgence. Les prêts à taux zéro seront étendus aux ménages gagnant entre 4 et 7 000 euros dans les zones urbaines, où les prix sont élevés.

La question du pétrole, qui pèse lourd dans la facture des ménages, fait également l’objet d’un chapitre. Les excédents fiscaux engendrés par l’augmentation permanente du prix du baril seront rendus aux consommateurs ; soient reversés dans les mesures en faveur de l’emploi, soit «attribués (…) aux métiers les plus directement touchés par l’augmentation des prix du pétrole». «Les Français les plus modestes qui se chauffent au fioul» recevront «une aide à la cuve de 75 euros».

Réduire sa vitesse de 10 km/h

Dans ce contexte de hausse pétrolière incontrôlable, M. Villepin annonce son intention de promouvoir les économies d’énergie fossile en augmentant les crédits d’impôt pour les voitures propres, en adaptant le coût de la carte grise au caractère polluant, ou non, des véhicules, en fixant à 2008 (plutôt que 2010) l’introduction de biocarburants dans l’essence, à hauteur de 5,75%. Il recommande aux conducteurs de réduire leur vitesse de 10 km/h.

En France, selon les chiffres des pouvoirs publics, 3,5 millions de personnes vivent en-dessous du seuil de pauvreté (défini comme la moitié du revenu moyen, soit 602 euros en 2001). La France compte 1,2 million d’allocataires du RMI, 4,7 millions ne bénéficient pas de la sécurité sociale et doivent avoir recours à la solidarité nationale sous forme de la Couverture maladie universelle (CMU). Deux millions et demi de chômeurs sont indemnisés, mais leur nombre avoisine plutôt les quatre millions de personnes, si l’on prend en compte les chômeurs en fin de droits.


par Georges  Abou

Article publié le 01/09/2005 Dernière mise à jour le 01/09/2005 à 16:43 TU