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Politique française

Le gouvernement s'attaque à l'emploi et à l'éducation

Le ministre de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo quitte le palais de l'Elysée, le 25 août 2005 à Paris, à l'issue du conseil des ministres.(Photo: AFP)
Le ministre de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo quitte le palais de l'Elysée, le 25 août 2005 à Paris, à l'issue du conseil des ministres.
(Photo: AFP)
L’heure de la rentrée a sonné pour le gouvernement de Dominique de Villepin qui a réuni, jeudi 25 août, son premier conseil des ministres après la pause estivale. A cette occasion, le ministre de l’Emploi, Jean-Louis Borloo a présenté son «dispositif de réussite éducative» destiné à lutter contre l’échec scolaire, qui constitue l'un des volets du Plan de cohésion sociale. Près de 150 000 enfants devraient profiter de ce programme qui prévoit le recrutement de 45 000 de jeunes adultes à des «emplois de vie scolaire» d’ici à décembre 2005.
Le conseil des ministres de ce jeudi matin à l'Elysée a marqué la rentrée politique en France. Il a annoncé également l’échéance prochaine, le 8 septembre, des 100 premiers jours à Matignon du nouveau Premier ministre, le délai que s’était fixé Dominique de Villepin pour «redonner confiance aux Français». Au delà du compte à rebours qui s’achève pour le chef du gouvernement, les mois à venir s’annoncent difficiles. La croissance est en panne, la consommation marque le pas, le commerce extérieur est en berne, le pétrole est toujours trop cher et le taux de chômage reste au-dessus de 10%. Le Premier ministre qui a connu une belle ascension dans les sondages au cours de l'été -près de 50% d'opinions favorables-, sait qu’il est attendu sur le front de l’emploi, la première des priorités du gouvernement.

Après avoir présenté, fin juin, son plan d’urgence pour l’emploi avec la création du contrat «nouvelles embauches», et fait publier, début août, les premières ordonnances pour sa mise en œuvre, Dominique de Villepin devrait ainsi dévoiler le 1er septembre prochain, au cours de sa conférence de presse mensuelle, ses grandes orientations. Il devrait notamment détailler son plan de relance: une série de mesures axées sur l’emploi comme des incitations fiscales.

45 000 «emplois vie scolaire»

L’effort de l’Etat pour lutter contre le chômage se retrouve également au sein du «dispositif de réussite éducative» présenté ce jeudi par le ministre de l’Emploi Jean-Louis Borloo au conseil des ministres. Ce programme destiné à aider les enfants et adolescents en difficulté sociale ou scolaire constitue l’un des volets du plan de cohésion sociale. Dès cette année, 60 000 élèves devraient être concernés par ce plan qui vise à soutenir financièrement des structures déjà existantes (écoles, associations) grâce à une enveloppe d’1,46 milliard d’euros d’ici à 2009.

Pour l’heure, 31 millions d’euros, prélevés sur les budgets du plan Borloo, seront affectés à compter de la rentrée scolaire à 200 projets de réussite éducative répartis dans 185 communes. A terme, 750 projets devraient être prévus sur tout le territoire qui profiteront à près de 150 000 enfants provenant de zones urbaines sensibles. Les deux autres mesures phares de ce dispositif: la mise en place de cinq internats pour les jeunes en difficulté et l’accélération de la démocratisation des grandes écoles destinés à faciliter la poursuite d’études supérieures de jeunes de quartiers sensibles. Pour chaque projet, Jean-Louis Borloo prévoit de créer des équipes de réussite éducative qui comprendront des groupes d’enseignants, d’éducateurs et de psychologues qui apporteront un soutien individualisé aux enfants.

Pour soutenir ce grand chantier le ministre de l’Education nationale, Gilles de Robien a d’ores et déjà annoncé, mercredi, le recrutement de 45 000 jeunes adultes à des «emplois de vie scolaire» dans le cadre des contrats prévus dans la loi de cohésion sociale. Ces nouveaux emplois «se substitueront en partie aux 25 000 contrats emploi-solidarité (CES) qui arrivent à échéance et constitueront un supplément net d’environ 20 000 adultes dans les établissements scolaires», a expliqué Gilles de Robien. Ils s'adressent en priorité aux jeunes sans qualification et ne sont pas sans rappeler les emplois-jeunes créés par le gouvernement socialiste de Lionel Jospin. Le ministre a également confirmé le recrutement indépendant de 1 500 étudiants affectés dans les 344 lycées les plus en difficulté chargés d’accompagner pédagogiquement les élèves.


par Myriam  Berber

Article publié le 25/08/2005 Dernière mise à jour le 25/08/2005 à 16:26 TU

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