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Nations unies

La Syrie dans la ligne de mire

Dans une lettre envoyée aux Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, le président syrien Bachar al-Assad (photo) a promis de poursuivre en justice tout Syrien impliqué dans le meurtre de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri.(Photo: AFP)
Dans une lettre envoyée aux Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, le président syrien Bachar al-Assad (photo) a promis de poursuivre en justice tout Syrien impliqué dans le meurtre de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri.
(Photo: AFP)
La France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont présenté hier un projet de résolution onusienne pressant la Syrie de coopérer dans l’enquête des Nations unies sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais, Rafic Hariri. Rédigé par Paris et Washington, comme toutes les dernières résolutions sur la question syrienne, le texte demande à Damas de mettre les suspects impliqués dans l’attentat du 14 février dernier à la disposition de la commission d'enquête de l'ONU.

De notre correspondante à New York

Quelques heures plus tôt, le procureur allemand Detlev Mehlis était venu présenter oralement les conclusions de son premier rapport établissant l’implication de hauts responsables des services de sécurité syriens dans l'assassinat d’Hariri. Il avait indiqué que sa commission avait reçu des menaces «crédibles», sans préciser lesquelles, ni leur contexte. «Puisque l'enquête va se poursuivre jusqu'au 15 décembre, la sécurité des membres de la commission doit constituer une priorité». Il avait aussi déjà pressé la Syrie de collaborer sérieusement à l’enquête, s’interrogeant en conférence de presse sur ce qu’il pouvait faire sans le concours syrien : «envoyer 500 enquêteurs que je n’ai pas en Syrie où on ne saura pas où chercher ?».

Pour l’ambassadeur syrien Fayssal Mekdad, ces accusations d’obstructionnisme sont «d’une grande injustice vis-à-vis de la Syrie», et émanent de gens qui «ont déclaré leurs positions politiques contre la Syrie.»

Faute de coopérer…

La semaine dernière, à la publication du rapport, le président américain George W. Bush avait demandé que cette réunion du Conseil se tienne «aussi vite que possible». Contrairement à Paris qui prône une approche séparée des dossiers syriens, la Maison Blanche présente le problème syrien comme un tout qui va au delà de l’assassinat de l’ex Premier ministre Hariri. Hier, dans un discours prononcé devant un parterre d’épouses de militaires à Washington, le président américain enjoignait l’ONU d’agir, accusant la Syrie de déstabiliser le Liban et de «permettre aux terroristes d'utiliser son territoire pour se rendre en Iran.»

L’ambassadeur français Jean-Marc de la Sablière avait promis que la résolution exigerait «une totale coopération parce que qu’il n’y a pas eu une véritable coopération digne de ce nom.» Ce texte, a fait valoir l’ambassadeur américain John Bolton va envoyer «un très fort message du Conseil au gouvernement syrien que son obstructionnisme doit cesser immédiatement.»

Faute de coopérer, la Syrie s’exposerait à des mesures parmi lesquelles le gel des avoirs des suspects identifiés par la commission. La résolution ne parle pas encore de sanctions – des pays membres du Conseil comme l’Algérie n’ont pas caché y être opposés –  mais de «mesures complémentaires». Le secrétaire général Kofi Annan a souligné que l’enquête du procureur Mehlis ne faisait que commencer, rappelant que le mandat de la commission avait été étendu jusqu’au 15 décembre.


par Guillemette  Faure

Article publié le 26/10/2005 Dernière mise à jour le 26/10/2005 à 08:52 TU