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Grippe aviaire

Cas humains : le principe de vigilance

Le virus H5N1, le virus mortel de la grippe aviaire, pourrait devenir extrêmement dangereux s’il se combinait avec le virus de la grippe humaine.(Photo: AFP)
Le virus H5N1, le virus mortel de la grippe aviaire, pourrait devenir extrêmement dangereux s’il se combinait avec le virus de la grippe humaine.
(Photo: AFP)

Les tests réalisés par l’Institut Pasteur ont finalement démenti le fait que le patient hospitalisé à la Réunion, après un voyage en Asie, soit atteint de la grippe aviaire. Cette annonce rassurante apaise l’inquiétude suscitée par l’hypothèse de la découverte du premier cas de contamination humaine par le dangereux virus H5N1 sur le territoire français. La gestion de cette affaire montre aussi à quel point il est difficile d’être vigilant tout en évitant l’alarmisme.


Quand le patient s’est présenté à l’hôpital de Saint-Denis-de-la-Réunion, il y a une semaine, les médecins ont d’abord cru qu’il était atteint d’une méningite. Il souffrait de forts maux de tête et se trouvait dans un état fébrile. Mais les résultats «positifs» des premiers tests effectués sur place ont fait pensé que cet homme de 43 ans pouvait, en fait, avoir été contaminé par le virus de la grippe aviaire. Finalement, les analyses virologiques complémentaires et plus poussées réalisées par le Centre national de référence de la grippe à l’Institut Pasteur, à Paris, ont permis d’affirmer que les symptômes dont souffrait le malade n’étaient pas dus au virus H5N1, responsable de l’épizootie qui s’étend actuellement à travers le monde et qui a débuté en 2003 en Asie.

Il est vrai que le fait que ce patient ait effectué un voyage en Thaïlande mi-octobre a contribué à insinuer le doute sur l’origine de sa maladie. D’autant plus que deux autres membres du groupe d’une vingtaine de personnes dont il faisait partie durant son périple asiatique ont, eux aussi, déclaré des symptômes grippaux similaires et ont été placés, comme le premier malade, sous traitement antiviral (Tamiflu), même s’ils ont pu rester à leur domicile.

Le ministre français de la Santé, Xavier Bertrand, avait même, tout en restant prudent, évoqué hier la possibilité d’une infection à l’occasion de la visite que les touristes français avaient réalisée dans un zoo ornithologique, pendant laquelle ils avaient été «en contact avec des oiseaux». Cette hypothèse avait été très rapidement contredite par des responsables thaïlandais. Charal Trinvuthipong, un haut fonctionnaire du ministère de l’Agriculture, avait même déclaré à ce propos : «C’est impossible qu’ils aient été infectés uniquement parce qu’ils sont allés au zoo». Le directeur du département de contrôle des maladies au ministère de la Santé, Thawat Suntrajam, avait pour sa part évoqué l’hypothèse que les patients français aient simplement contracté une grippe classique.

Un autre virus grippal

Ce dernier avait vu juste puisque le malade hospitalisé à la Réunion est, selon l’Institut Pasteur, «porteur d’un virus grippal d’un autre type que le H5N1». Il est vrai que jusqu’à présent, les quelque cent cas de contamination humaine, tous recensés en Asie (Indonésie, Vietnam, Thaïlande, Cambodge), ont toujours eu lieu à la suite d’un contact direct et étroit avec des animaux malades. La plupart du temps, ce sont des personnes ayant plumé, participé à l’abattage des volatiles infectés ou au nettoyage des zones où ils étaient élevés, qui ont développé les symptômes. Les spécialistes estiment, en effet, que le H5N1 n’étant pas adapté à l’homme, il faut qu’un individu soit en contact rapproché avec un volatile contaminé pour être lui-même atteint. Cela n’avait pas été le cas des touristes français, simples visiteurs d’un zoo.

En Chine aussi, les causes du décès d’une petite fille de 12 ans qui était tombée malade après avoir mangé un poulet atteint de la grippe aviaire, ont finalement été identifiées. Les premières analyses ont écarté l’hypothèse d’une mort provoquée par le H5N1. L’enfant aurait, semble-t-il, succombé à cause de «difficultés respiratoires aigues» dues à une pneumonie. Même si trois nouveaux foyers de grippe aviaire ont été détectés durant les derniers jours en Chine, les autorités n’ont déclaré pour le moment aucune contamination humaine. Mais dans ce pays, plus que dans tout autre peut-être puisqu’il est très exposé, l’apparition de chaque nouveau cas suspect est l’objet d’une très grande vigilance de la communauté internationale.


par Valérie  Gas

Article publié le 27/10/2005 Dernière mise à jour le 27/10/2005 à 17:55 TU