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Terrorisme

Feu vert pour l’extradition de Rachid Ramda

Croquis de l'Algérien Rachid Ramda.  Emprisonné en Angleterre depuis 1995, il est présenté comme le «financier» de la vague d'attentats de 1995 en France.(Photo: AFP)
Croquis de l'Algérien Rachid Ramda. Emprisonné en Angleterre depuis 1995, il est présenté comme le «financier» de la vague d'attentats de 1995 en France.
(Photo: AFP)
La Haute Cour de justice de Londres vient de rejeter la demande de révision déposée par les avocats de Rachid Ramda, un Algérien soupçonné par la justice française d'avoir participé aux attentats qui ont frappé le pays en 1995. Cette décision confirme donc celle du ministre de l’Intérieur Charles Clarke qui avait donné son accord, en juin, à l’extradition de Ramda vers la France. Celui-ci peut encore tenter un ultime recours dans les deux semaines qui viennent mais ses chances d’aboutir sont jugées très limitées. Après avoir épuisé toutes les possibilités juridiques pendant dix ans, Rachid Ramda pourrait donc finalement être extradé vers la France, où il est sous le coup de quatre mandats d’arrêt et devrait être jugé par une Cour d’assises spéciale.

Quelques semaines après le dernier attentat en octobre 1995, la police française parvient à démanteler le réseau responsable de la vague d'explosions qui a fait 8 morts et 168 blessés dans le RER et le métro parisiens. Elle arrête plusieurs personnes soupçonnées par les enquêteurs d’être impliquées dans la préparation des attaques. L'un des hommes interpellés apparaît comme le coordinateur des attentats. Il est Algérien et s’appelle Boualem Bensaïd. En écoutant ses conversations téléphoniques et en étudiant son carnet d'adresse, les enquêteurs identifient un autre Algérien qui vit à Londres : Rachid Ramda, alias Abou Fares.

«Ramda, dès qu'il sera extradé, sera présenté devant les juges anti-terroristes.»
Pascal Clément
Ministre français de la Justice  [17/11/2005] 01 min 02 sec
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C'est lui qui aurait financé la partie française du réseau terroriste responsable des attaques, placé sous les ordres de l'Algérien Djamel Zitouni. La police retrouve la trace de plusieurs versements d'argent qui auraient été effectués par Rachid Ramda sur le compte de Boualem Bensaid quelque temps avant les attentats. Des fonds destinés à recruter et acheter le matériel nécessaire pour réaliser les attaques. La police dispose également de conversations téléphoniques entre les deux hommes.

Changement après 2001

La France demande alors à la Grande-Bretagne de procéder à l’arrestation de Rachid Ramda. Mais aussi de lui remettre cet homme pour qu'il soit interrogé par la police et éventuellement jugé, s'il apparaît qu'il est effectivement impliqué dans les attentats. Rachid Ramda est interpellé, mais ses avocats engagent de multiples recours et la Grande-Bretagne refuse son extradition. Il faut attendre 2001, après les attentats du 11 septembre, pour que la politique britannique change. Le gouvernement finit par accéder à la demande de la France, mais la justice continue à s’opposer à l’extradition de l’Algérien, arguant notamment du fait qu’il risque de mauvais traitements.

La décision annoncée aujourd’hui marque donc une évolution importante. Et même s’il reste encore un recours à Rachid Ramda, le ministère français de la Justice estime qu’il ne sera sans doute pas suspensif et qu'il n'empêchera pas l'extradition de Rachid Ramda. Celui-ci pourrait donc arriver en France d'ici quelques semaines, ou quelques mois. Dix ans après les attentats.



par Raphaël Reynes

Article publié le 17/11/2005 Dernière mise à jour le 17/11/2005 à 17:14 TU