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Loi et histoire : le débat rebondit

Gravure du XVIIIe siècle illustrant la traite des Noirs. La loi Taubira sur l'esclavage compte parmi les trois textes concernés par le débat.(Photo: AFP)
Gravure du XVIIIe siècle illustrant la traite des Noirs. La loi Taubira sur l'esclavage compte parmi les trois textes concernés par le débat.
(Photo: AFP)
Après la polémique sur les «aspects positifs de la colonisation», les déclarations de Jacques Chirac et la mise en place d'une commission chargée d'étudier les liens entre le Parlement, l'histoire et la mémoire, on pensait le dossier clos. Pas du tout : le débat a rebondi ces derniers jours. Historiens et chercheurs s'opposent désormais sur la pertinence des lois dites «mémorielles».

Ne mélangeons pas tout : les lois mémorielles permettent de punir les racistes et les antisémites, elles sont un rempart contre le négationnisme. C'est en substance le message que souhaitent faire passer une trentaine de personnalités, juristes chercheurs, écrivains. Et ils répliquent ainsi à leurs collègues signataires de la pétition «Liberté pour les historiens».

Ces derniers réclament l'abrogation de la loi sur les «aspects positifs de la colonisation» mais pas seulement. Ils remettent également en cause trois autres textes votés ces 15 dernières années. La loi Gayssot tout d'abord, qui punit le révisionnisme. La loi de 2001, ensuite, sur la reconnaissance du génocide arménien et, enfin, celle qui fait de l'esclavage un crime contre l'humanité : la loi Taubira du nom de la députée de Guyane auteure du texte.

Pour certains chercheurs, cet arsenal législatif restreint la liberté des historiens. L'autre camp crie à l'amalgame sur des textes de natures différentes et interroge : «Qui a été empêché par la loi Gayssot de travailler sur la Shoah ?». Pour les signataires de la nouvelle pétition, il convient de ne pas pratiquer l’amalgame : il faut laisser les chercheurs s'exprimer, mais pas les fanatiques racistes et antisémites. Le débat sur le rôle du législateur français dans la lecture du passé n’est donc pas clos.


par Frédérique  Misslin

Article publié le 21/12/2005 Dernière mise à jour le 30/01/2006 à 12:16 TU

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Frédérique Misslin

Journaliste à RFI

«Les historiens remettent en cause les trois lois mémorielles : la loi Gayssot, la loi de 2001 sur le génocide arménien et la loi Taubira»

[21/12/2005]

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