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Irak

Le Premier ministre fait libérer 2 500 prisonniers

Pour favoriser la réconciliation nationale, les autorités irakiennes ont libéré mercredi 7 juin près de 600 prisonniers.(Photo : AFP)
Pour favoriser la réconciliation nationale, les autorités irakiennes ont libéré mercredi 7 juin près de 600 prisonniers.
(Photo : AFP)
Des centaines de détenus ont été libérés mercredi à Bagdad, dans le cadre des mesures de «réconciliation nationale» annoncées par le Premier ministre Nouri al-Maliki. Il s’agit de la première étape d’un processus extrêmement difficile, étant donnée la situation de guerre civile qui affecte ce pays.

Les autorités irakiennes ont libéré mercredi à Bagdad près de 600 prisonniers, pour la plupart des musulmans sunnites. Le Premier ministre Nouri al-Maliki avait promis, mardi, la libération d’un total de 2 500 détenus «qui n’ont pas de sang sur leurs mains, qui ne sont pas des terroristes et qui ne sont pas des fidèles de Saddam Hussein» et il ajouta que «ceux qui seront libérés ce sont nos fils et nous espérons les voir renoncer à la voie qu’ils ont choisi d’emprunter».

Le Premier ministre irakien, un musulman chiite, répondait ainsi à la demande formulée fin mai par la coalition sunnite du Front de la concorde qui avait aussi appelé le chef du gouvernement à mettre un terme à la vague de violence qui continue de se développer dans le pays. Selon l’AFP, des dirigeants du parti sunnite islamique irakien ont accueilli les prisonniers libérés. Chaque ancien détenu a reçu la somme de 200 dollars.

Il s’agit d’une première décision «en vue de la réconciliation nationale», selon al-Maliki, lequel devra annoncer d’autres mesures dans les prochains jours qui devront concerner plusieurs centaines de personnes qui se trouvent encore détenues dans les prisons gérées par le gouvernement irakien et par l’armée américaine. Un rapport des Nations unies publié au mois de mai signale que près de 29 000 personnes sont toujours détenues en Irak. Ce chiffre inclut les 15 387 prisonniers de la Force multinationale, ainsi que les 5 000 détenus sous la garde du ministère irakien de l’Intérieur. Il faut noter que les Etats-Unis et les autres pays membres de la coalition militaire ont été consultés par le gouvernement de Bagdad en vue de la libération des prisonniers irakiens. Le département d’Etat a donné son approbation au Premier ministre al-Maliki, considérant que ce dernier essaye d’appliquer des mesures destinées à «réduire les divisions qui existent actuellement dans la société irakienne», pour que le pays puisse devenir «plus stable et plus sûr».

Lé Défense et l’Intérieur, toujours vacants

En réalité, le Premier ministre irakien va avoir un tâche difficile, étant donné la vague de violence qui atteint son pays et qui a provoqué au mois 6 000 tués depuis le début de l’année, rien qu’à Bagdad. Il s’agit, pour la plupart, de victimes d’incidents armés entre musulmans chiites et sunnites, mais on signale aussi des dérives au sein des forces armées et du ministère de l’Intérieur (dominé par des chiites) qui ont favorisé l’émergence d’escadrons de la mort.

Le parti islamique irakien, qui est la principale formation sunnite du gouvernement de coalition dirigé par Nouri al-Maliki, a accusé le ministère de l’Intérieur d’être complice de l’enlèvement de 50 personnes, des voyageurs qui partaient lundi de Bagdad vers la Jordanie et la Syrie, qui ont été attaqués dans une gare routière de la capitale par des individus masqués qui portaient des uniformes de la police. Plusieurs de ces personnes enlevées ont été libérées mercredi. Certaines ont  affirmé avoir subi des tortures après avoir été accusées d’être des «terroristes». Le ministère de l’Intérieur a démenti que les forces de la police puissent être à l’origine de ces enlèvements et a ouvert une enquête, tandis que le ministère de la Défense a accusé les services de sécurité de «négligence».

Il faut noter que le Premier ministre Nouri al-Maliki n’a pas encore réussi à compléter la formation de son cabinet. Le nouveau gouvernement  irakien a été investi le 20 mai, mais les ministres de la Défense et celui de l’Intérieur n’ont pas encore été nommés. Il s’agit de deux postes de grande importance stratégique, d’autant plus que le ministère de la Défense prévoit de lancer, le 14 juin, un nouveau plan de sécurité pour Bagdad. Al-Maliki a exprimé aussi l’espoir de voir les forces armées nationales remplacer, dans 18 mois, les troupes étrangères dirigées par les Américains, dans 4 provinces méridionales. Le Premier ministre a affirmé que les deux membres de son gouvernement n’ont pu être nommés faute de quorum des députés, mais il n’a pas annoncé de nouvelle date pour la réunion du Parlement. Ce retard dans la nomination des ministres est probablement dû aux divergences entre les différents partis et même à l’intérieur de l’Alliance unifiée irakienne, qui représente le bloc conservateur chiite.



par Antonio  Garcia

Article publié le 07/06/2006Dernière mise à jour le 07/06/2006 à 17:28 TU