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Proche-Orient

Offensive israélienne dans la bande de Gaza

L'armée israélienne a lancé une offensive mercredi matin sur la bande de Gaza. Le Premier ministre israélien s'est déclaré prèt à «<em>user de moyens extrêmes</em>» pour libérer le soldat enlevé dimanche. 

		(Photo : AFP)
L'armée israélienne a lancé une offensive mercredi matin sur la bande de Gaza. Le Premier ministre israélien s'est déclaré prèt à «user de moyens extrêmes» pour libérer le soldat enlevé dimanche.
(Photo : AFP)
L'Etat hébreu a mis sa menace à exécution. L’armée israélienne est entrée, mercredi à l’aube, dans le sud de la bande de Gaza pour récupérer le caporal Gilad Shavit, enlevé dimanche par un groupe armé palestinien. Des milliers d’hommes et des centaines de blindés sont impliqués dans cette offensive terrestre appuyée de nombreux raids aériens. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert prévient qu'il est prêt à user de moyens extrêmes pour libérer le soldat. Parallèlement, les mouvements palestiniens, à l’exception du Jihad islamique, ont signé mardi un accord d’entente nationale. Ce document qui prévoit notamment la création d’un Etat palestinien dans les frontières des territoires occupés depuis 1967, reconnaît de fait l’existence d’Israël.

Israël avait prévenu. Après l'enlèvement dimanche dernier de l'un de ses soldats, l'Etat hébreu s'était dit prêt à une longue offensive contre les organisations terroristes. L’armée israélienne a lancé, dans la nuit de mardi à mercredi, une vaste offensive terrestre dans le sud de la bande de Gaza. Quelque 5 000 hommes appuyés par des centaines de blindés et des hélicoptères ont passé à l’aube la frontière près de Rafah, dans le sud du territoire dont Tsahal s’était retiré l’été dernier au terme de 38 ans d’occupation.

D’intenses échanges de tirs ont été entendus. Par ailleurs, l’aviation a lancé plusieurs raids aériens contre des ponts et la principale station électrique du centre de la bande de Gaza, privant les habitants de Gaza-ville de courant. Les blindés ont par ailleurs pénétré dans l’unique aéroport de Gaza en début de matinée. L’armée israélienne empêche quiconque de s'approcher du secteur de l'aéroport, survolé par des hélicoptères Apache.

Khaled Mechaal dans le collimateur des Israéliens

L’objectif affiché par l’Etat hébreu est de retrouver le caporal Gilad Shavit enlevé dimanche par un groupe armé palestinien, en isolant le sud de la bande de Gaza, ou Israël pense qu’il pourrait être détenu. «Nous savons qui sont ses ravisseurs. Ils sont soutenus par la direction du Hamas à Damas en Syrie»,  a indiqué le ministre des Infrastructures nationales. Benyamin Ben Eliezer tient directement Khaled Mechaal, chef en exil à Damas du bureau politique du Hamas, pour responsable de l’attaque palestinienne qui s’est soldée par l’enlèvement du jeune soldat. La crise d’une ampleur sans précédent depuis le retrait unilatéral de la bande de Gaza, constitue un test majeur pour le Premier ministre israélien élu en mars. Ehud Olmert s’est déclaré prêt à «user de moyens extrêmes» pour libérer le jeune homme. De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné mercredi l'offensive militaire israélienne, la qualifiant de «punition collective» après la destruction d'infrastructures civiles.

Sur le terrain, la situation est encore compliquée par les menaces d’un groupe armé palestinien, les Comités de résistance populaire, qui menace de tuer un  jeune colon juif enlevé alors qu’il faisait du stop lundi dans le nord de la Cisjordanie. «Nous tuerons le colon si l’agression ne s’arrête pas dans la bande de Gaza », a affirmé le porte-parole du groupe, Abou Azir. Pour l’heure, Israël n’a toujours pas confirmé cet enlèvement mais la mère du jeune colon a lancé un appel pressant à ceux qui disent le détenir pour qu’ils préservent sa vie. C’est dans ce climat d’extrême tension, que tous les mouvements palestiniens, à l’exception du Jihad islamique, ont signé mardi un accord d’entente nationale. Ce document qui prévoit notamment la fin des attentats en Israël et la création d’un Etat palestinien dans les frontières des territoires occupés depuis 1967, reconnaît implicitement l’existence d’Israël. 

Ce document agréé par le Fatah, le parti de Mahmoud Abbas,  président de l'Autorité palestinienne et par le Hamas, le mouvement islamiste à la tête du gouvernement palestinien, constitue un changement radical dans la position des islamistes. Les deux partis rivaux qui se livrent à une intense lutte de pouvoir depuis le début de leur cohabitation suite aux élections législatives de mars dernier, discutaient depuis mai sur ce texte baptisé «plan des détenus » rédigé par les délégués des factions palestiniennes emprisonnés en Israël. Mahmoud Abbas envisageait de le soumettre à référendum le 26 juillet au cas où le Hamas l’aurait rejeté. La consultation n’a donc plus lieu d’être, à moins que d’ici le 26 juillet le Hamas revienne sur cet accord.

L’Union européenne et les Etats-Unis, principaux bailleurs de fonds de l’Autorité palestinienne, ont réagi à ce texte d’entente nationale. La Commission européenne espère que ce sera «le début d’un processus» vers une pacification. Washington veut attendre de voir ce qu’il sort de cet accord. Ils estiment également que la solution au problème de l’enlèvement du jeune soldat se trouve en Syrie. «Le problème se trouve à Damas, et je pense que c’est là que doit se concentrer l’attention du monde», a affirmé Richard Jones, l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël.



par Myriam  Berber

Article publié le 28/06/2006Dernière mise à jour le 28/06/2006 à TU

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Elie Karmon

Chercheur à l'Institut sur le contre-terrorisme de l'université d'Herzliya

«Il y a tout un arsenal de moyen pour tenter de presser le président Abbas qui n'a rien fait depuis qu'il a été élu.»

[28/06/2006]

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