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Coupe du monde 2006

La France voit tout en «BLEUS»

Sur les Champs-Elysées, les supporteurs sont venus pour aider les Bleus à obtenir une deuxième étoile sur leur maillot. 

		(Photo : David Servenay / RFI)
Sur les Champs-Elysées, les supporteurs sont venus pour aider les Bleus à obtenir une deuxième étoile sur leur maillot.
(Photo : David Servenay / RFI)
Les Bleus ont souffert mais ils ont gagné. Ils ont battu les Portugais à l’issue d’une demi-finale intense. Malgré un premier tour sans panache, voilà les Français de Zinedine Zidane aux portes de l’exploit. Ils ont rendez-vous le 9 juillet avec l’Italie, elle aussi revenue de loin, pour essayer de remporter un deuxième titre mondial. Aujourd’hui, tout est possible. Les Bleus y croient et la France s’enflamme.

Le maestro a marqué. Face au redoutable gardien de but portugais, Ricardo, l’homme qui a arrêté trois penaltys face aux Anglais, Zizou n’a pas flanché. Il a réalisé le tir au but parfait sans lequel il n’aurait pas pu passer un goal exceptionnel. Et voilà l’équipe de France qualifiée pour la finale du Mondial. Dominique de Villepin, qui a assisté à la rencontre, a bien fait de se rendre à Munich et de porter, tel un supporter presque parfait, une écharpe aux couleurs de la France. Le Premier ministre s’est pris au jeu et s’est mis à espérer : «C’est une équipe qui va aller au bout».

Raymond Domenech confirme que le contrat des Bleus est rempli mais l’objectif n’est pas atteint. Ce qu’il veut, ce que son équipe désire, ce que Zidane espère… c’est la victoire. Une deuxième étoile sur le maillot avant de quitter l’Allemagne. Le sélectionneur français, qui habituellement ne sourit pas comme il respire, ne pouvait contenir sa joie mercredi soir, mais il a quand même fixé le cap : «Ce qui compte maintenant, c’est le bout». En mettant la barre aussi haut et en s’accrochant coûte que coûte au fil des tours, l’équipe de France a réussi à provoquer une nouvelle fois l’enthousiasme et la passion des Français. Comme en 1998 ? Peut-être.

Une clameur a jailli des fenêtres

Chaque victoire depuis les huitièmes de finale provoque des explosions de joie populaire qui se traduisent dans les grandes villes par des concerts de klaxons et des défilés de voitures ornées de drapeaux bleu-blanc-rouge. Ce ne sont pas seulement les purs et durs, les inconditionnels fans de foot. Ceux-là sont pour la plupart en Allemagne où ils encouragent des gradins les joueurs sur le terrain en chantant la Marseillaise ou simplement en criant : «Allez les Bleus !». Ce sont des Français d’en haut, d’en bas et du milieu qui à un moment donné se retrouvent grâce à un petit ballon rond qui donne des ailes au pays.

A Paris, la chaleur aidant, une clameur a jailli des fenêtres ouvertes à la fin du match. Et dans les minutes qui ont suivi, les rues se sont remplies. Les Champs-Elysées, traditionnel lieu de rencontre des supporters, ont connu l’affluence des grands jours. Pas moyen de faire comme si de rien n’était. Jusque tard dans la nuit, jeunes et moins jeunes ont manifesté leur bonheur sans contrainte. Et ce n’était que la demi-finale. On imagine ce qui se passera si la France sort glorieuse du match du 9 juillet.

Le sourire, et l’émotion en plus

Les joueurs, eux aussi, avaient un sourire radieux. Avec beaucoup d’émotion en plus. Lilian Thuram, qui fait partie des privilégiés qui ont gagné en 1998 et sont toujours là, a ressenti un bonheur d’enfant : «C’est extraordinaire… J’ai vraiment trop de chance». Que dire de Willy Sagnol qui cachait ses pleurs dans son maillot, de Claude Makelele qui avait les yeux écarquillés de bonheur, de Franck Ribéry qui n’en revient pas de se trouver là. Il est vrai que la victoire face aux Portugais a été dure à arracher et que cela rend le succès encore plus savoureux. Tout aussi motivés que les Français, ils n’ont rien cédé jusqu’au dernier moment. Il a fallu que les Bleus s’accrochent pour garder ce petit but d’avance qui leur ouvrait les portes de la finale. Mais ils l’ont fait et bien fait. Comme l’a dit Michel Platini, illustre prédécesseur s’il en est : «Qu’importe l’ivresse pourvu qu’on ait le flacon». Qu’importe aussi les frayeurs pourvu qu’on garde le résultat. Aimé Jacquet, le sélectionneur de l’équipe de France, qui a mené les Bleus à la victoire en 1998, ne dira pas le contraire. Il a eu peur dans les tribunes, il a vibré et il a été soulagé quand le sifflet a retenti, mettant fin aux assauts désespérés mais si dangereux des Portugais.

Le 9 juillet, on y est. Le plus dur est fait, le plus beau reste à conquérir. Alors allons-y en chantant : La   lala la la lalalalalala lala la la lalalalalala la la la lalalalalalalalala…. Et en criant : «Zidane il va marquer, les Bleus ils vont gagner !» Et puis on verra bien.



par Valérie  Gas

Article publié le 06/07/2006Dernière mise à jour le 06/07/2006 à TU