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Coupe du monde 2006

La France a le blues

Les Champs-Elysées se sont pratiquement vidés après la victoire de l'Italie face à la France en finale de la Coupe du monde 2006. Malgré cette défaite, l'arc de Triomphe affichait : «Zizou on t'aime». 

		(Photo : AFP)
Les Champs-Elysées se sont pratiquement vidés après la victoire de l'Italie face à la France en finale de la Coupe du monde 2006. Malgré cette défaite, l'arc de Triomphe affichait : «Zizou on t'aime».
(Photo : AFP)
Les Français ont partagé la grande tristesse des Bleus et de leur meneur de jeu, Zinedine Zidane, battus aux tirs au but par l'Italie en finale de la Coupe du monde. Les innombrables drapeaux bleu, blanc, rouge qui avaient investi les façades de Paris, Marseille, Strasbourg ou Toulouse sont en berne. Une fête au goût inachevé à laquelle les Français ont voulu croire jusqu’au bout.


Le résultat est dur à encaisser. Lundi matin, les Français semblent inconsolables. La France n’aura pas sa deuxième étoile de Coupe du monde. La bande à Zidane est restée sur la seconde marche du podium. Larmes aux yeux et silence de plomb ont accompagné la remise du trophée à la Squadra Azzura. La victoire italienne aux tirs aux buts a résonné comme une injustice. Partout la même tristesse sur le visage des Français, et surtout partout les mêmes scènes de déception se sont répétées, à peine troublées par quelques concerts de klaxons de supporters italiens.

Sur les Champs-Élysées à Paris, le Vieux-Port de Marseille ou la place du Capitole à Toulouse, des dizaines de milliers de Français ont remisé drapeaux et calicots la tête haute, mais au bord des larmes. Dès l’ultime but italien qui signait le triomphe de la Squadra Azzura, les Parisiens avaient repris le métro pour rentrer chez eux. Et ce ne sont pas les inscriptions lumineuses «Zizou on t'aime» «Merci les Bleus» projetées sur l'Arc de Triomphe qui ont pu faire oublier la défaite de leur équipe. Le Parc des Princes, comme les stades Charléty et Jean-Bouin, où le match était également diffusé sur écrans géants, se sont vite vidés après la défaite. Peu de supporters ont eu le cœur de rester.

«Un homme qui a fait honneur à la France»

A Marseille, berceau footballistique de Zizou, la défaite française a fait l'effet d'un séisme. Peu des 7 000 supporters rassemblés devant l'écran géant installé sur le Vieux-Port ont eu le cœur de rester après l'ultime frappe italienne. A Strasbourg, plusieurs milliers de personnes se sont également dispersées en silence dès la fin du match. A Boulogne-sur-Mer, le pays de Frank Ribery ou à Toulouse, Lyon et Lille, la plupart des supporters sont rentrés chez eux, tête basse.

Le président Jacques Chirac était présent dans les gradins du stade olympique de Berlin avec sa femme Bernadette. Il s’est déclaré «heureux» du parcours de l’équipe de France en Coupe du monde et «désolé» de sa défaite, selon lui, due au «hasard». «Ils n'ont pas de raison réelle d'être tristes, ils ont fait quelque chose d'extraordinaire», a renchéri Jacques Chirac. Avant d’ajouter qu’«il avait une pensée particulière pour Zinedine Zidane, un homme qui a fait honneur à la France».

Reste que pour le magicien Zidane, cette finale aurait du être le point d'orgue d'une carrière au cours de laquelle il aura tutoyé les cimes. Mais Zizou tire sa révérence après un match terni, gâché diront certains par un coup de tête vengeur administré dans la poitrine de Materazzi et qui lui a valu une expulsion à la 110è minute. Une sortie bien inélégante pour le capitaine des Bleus qui avait déclaré que «l'équipe de France, c'est ce qui m'est arrivé de plus beau dans ma carrière». Une carrière qu’il va consacrer à de multiples et juteux contrats publicitaires. Plusieurs fois élu personnalité préférée des Français, il est l’ambassadeur de la marque Danone jusqu’en 2014 et celle d’Adidas jusqu’en 2017. Sans oublier Canal Plus, Generali et Orange.

Place également à la vie de famille avec son épouse Véronique et ses quatre garçons dans sa maison de Madrid. C'est là qu'il a choisi de vivre loin de Marseille où vivent ses parents. Peu de choses sont programmées dans sa tête de jeune retraité de 34 ans. Sauf l'association ELA (Association européenne contre les leucodystrophies) qui lutte contre les maladies génétiques dans laquelle il s'est investit depuis de nombreuses années. D’ici la fin de l’année, il devrait également se rendre en Algérie, avec son père émigré kabyle, ses racines sont du côté de Bejaïa, on entend déjà les youyou saluer le retour au pays du meilleur joueur au monde devenu icône planétaire. Ciao el Maestro.



par Myriam  Berber

Article publié le 10/07/2006Dernière mise à jour le 10/07/2006 à TU