Coupe du monde 2006
Les supporters pleurent la défaite
(Photo : Philippe Couve/RFI)
Le Parc des Princes s’est vidé bien plus vite qu’il ne s’était rempli. Et pour cause, les supporters n’avaient pas envie de traîner après la défaite de la France. Dans les gradins du stade, les visages étaient défaits. Certains pleuraient, d’autres étaient blêmes, d’autres encore n’en revenaient pas. Un penalty loupé a suffi à donner aux Italiens cette belle coupe d’or qui déclenchait des cris d’envie à chaque fois qu’elle apparaissait sur les écrans géants installés dans le stade, avant le début du match.
Trop injuste, comme l’expulsion de Zinedine Zidane dans les prolongations. Car pour les supporters, pas question d’en vouloir à Zizou. Que son geste soit inadmissible, ils n’en ont cure. Zizou, c’est leur idole. Et il le restera sûrement malgré ce départ sans panache. D’ailleurs, lorsque l’arbitre a sorti son carton rouge après un moment d’incertitude, plus que des cris de désespoir, ce sont des cris de rage que l’on a entendu. Comment a-t-il osé les priver de quelques minutes supplémentaires du maestro ?
Et pourtant, la soirée avait bien commencé
La fête a été gâchée par la défaite car ils étaient tous là pour assister au deuxième sacre de la France. Et pourtant, la soirée avait tellement bien commencé. Dans le Parc chauffé à bloc jusqu’au début de la rencontre, des milliers de personnes avaient afflué progressivement. Des gens de tous horizons faisaient la queue pour accéder au stade. Des jeunes, bien sûr. Mais aussi des moins jeunes, comme cette petite dame, la soixante-dizaine bien sonnée, cheveux grisonnants et frisottants, si menue qu’on avait peur de la voir engloutie dans la foule. Des familles aussi, papa, maman et les enfants : les petits garçons enroulés dans des drapeaux, les petites filles aux barrettes tricolores. Des amoureux beaucoup, main dans la main, mais les yeux sur l’écran la plupart du temps…
Et ils ont tous sauté : car «qui ne saute pas n’est pas Français». Enfin presque tous, et ceux qui ne sautaient pas étaient mal vus de leurs voisins. «Y’en a qui sautent pas, zut !», a critiqué une jeune fille qui, elle, ne rechignait ni à se lever, ni à sauter, ni à chanter. Venir au Parc pour voir la finale et rester assis, drôle d’idée en effet. Et ils ont tous fait la hola. Ça tout le monde adore. Et ils ont tous chanté : «Zidane, il va marquer». Il est vrai que c’est le dernier tube à la mode. Et ils ont tous hué les Italiens : «hou hou hou…». C’est normal, ce sont les adversaires et a posteriori, on a bien fait puisqu’ils ont gagné. Et ils ont été nombreux à agiter le drapeau français. Et près de la moitié étaient en bleu-blanc-rouge. Certains avaient les cheveux teints, d’autres les ongles peints, d’autres encore les joues ou les bras décorés. La plupart portaient le maillot des Bleus. Parfois le dernier, parfois un plus ancien, parfois un pas tout à fait officiel. Mais une chose est sûre, le cœur y était.
Jusqu’au bout, les supporters ont crié : « Allez les Bleus !»
La musique à fond, les pétards dans tous les coins, les fumigènes dès le premier but : ce penalty tiré par Zizou arrivé si vite qu’il semblait de bon augure. Liesse à Berlin, délire au Parc des Princes enfumé pendant de longues minutes. Ce n’est pas parce qu’on n’y est pas, qu’on ne vibre pas autant, voire plus fort. L’enthousiasme a ensuite fait place à la stupeur, quand les Italiens sont revenus au score en cours de première mi-temps. Mais jusqu’au bout, les supporters massés au Parc des Princes y ont cru et ont crié : « Allez les Bleus !». Et même après, quand c’était fini, quand la France avait perdu et qu’il n’y avait plus rien à faire, au lieu d’enlever les peintures bleu-blanc-rouge, certains les ravivaient en marchant vers le métro pour rentrer. Eh oui, supporter des Bleus un jour, supporter des Bleus toujours !
(Photo : Philippe Couve/RFI)
(Photo : Philippe Couve/RFI)
(Photo : Philipppe Couve/RFI)
(Photo : Philippe Couve/RFI)
(Photo : Philippe Couve/RFI)
(Photo : Philippe Couve/RFI)
(Photo : Valérie Gas/RFI)
(Photo : Valérie Gas/RFI)
(Photo : Valérie Gas/RFI)
par Valérie Gas
Article publié le 10/07/2006Dernière mise à jour le 10/07/2006 à TU