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Liban-Israël

Les civils fauchés par dizaines

<p>Les raids israéliens ont transformé certains quartiers de Beyrouth en champs de ruines.</p> 

		(Photo : AFP)

Les raids israéliens ont transformé certains quartiers de Beyrouth en champs de ruines.


(Photo : AFP)
La banlieue sud de Beyrouth n’est plus qu’un champ de ruines. Les régions libanaises sont isolées les unes des autres. L’armée libanaise a été durement touchée par les raids. Au sixième jour de la guerre, la diplomatie démarre timidement.

De notre correspondant à Beyrouth

Dimanche et lundi, Beyrouth a accueilli des responsables onusiens et européens pour la première fois depuis le début de l’offensive lancée par Israël, mercredi dernier, après la capture par le Hezbollah de deux soldats de l’armée israélienne. Cela n’a pas empêché la poursuite des raids destructeurs sur l’ensemble du territoire libanais avant, pendant et après le départ des émissaires, venus examiner la possibilité d’enclencher un processus diplomatique susceptible de mettre une terme à la cinquième guerre libano-israélienne.

C’est encore une fois sur la banlieue sud de Beyrouth que se sont concentrés les bombardements israéliens des dernières 24 heures. Des journalistes qui ont pu pénétrer dans ce bastion du Hezbollah rapportent des images apocalyptiques. Les missiles israéliens air-sol et les roquettes tirées par des vedettes de la marine ont labouré des quartiers entiers. Toute la physionomie urbaine a été remodelée. De ce que l’on appelait «le périmètre de sécurité du Hezbollah», il ne reste littéralement plus rien. L’aviation a rasé aussi bien les permanences du parti islamiste que les appartements des civils.

L’aviation et la marine israéliennes sont intervenues du nord au sud et d’est en ouest. Elles ont fauché des dizaines de civils, comme dans la ville de Tyr, à 70 kilomètres au sud de Beyrouth, où 15 personnes ont péri dans le bombardement d’un immeuble abritant les locaux de la défense civile, ou encore dans la localité de Rmeilé, à 30 kilomètres au sud de la capitale où ce sont 12 personnes qui ont été tuées lundi après-midi. Selon un bilan provisoire du ministère de la Santé, 200 civils ont trouvé la mort et 400 autres ont été blessés depuis le début de la guerre.

L’armée libanaise prise pour cible

L’aviation israélienne a également poursuivi, ces dernières heures, l’isolement des régions libanaises, coupant ainsi le pays du reste du monde. D’importants nœuds routiers menant vers la Syrie ont été détruits près de la ville chrétienne de Zahlé, dans la Békaa. Une route montagneuse reliant la partie côtière du Liban à cette plaine limitrophe de la Syrie a été pilonnée. Le port de Beyrouth a été pris pour cible lundi matin. Deux ouvriers ont été tués et un incendie s’est déclaré dans un parking de poids-lourds.

Deux développements retiennent l’attention ces dernières 24 heures. D’abord, l’intensification des raids contre des stations radars et des positions de l’armée libanaise qui a perdu onze militaires, dont six tombés dans le bombardement d’un site à quelques kilomètres de la frontière avec la Syrie, au Liban-Nord. Ensuite, l’utilisation par le Hezbollah, pour la première fois depuis le début des combats, d’un missile sol-air contre un ballon d’observation qui s’est abattu dans une région chrétienne, à l’est de la banlieue sud de Beyrouth.

Alors que le canon continue de tonner, les diplomaties européenne et onusienne ont commencé à bouger timidement. Javier Solana était à Beyrouth ce lundi, mais il n’était porteur d’aucune proposition. Il s’est contenté de prodiguer aux responsables libanais qu’il a rencontrés des conseils sur la nécessité de mettre en œuvre la résolution 1559 du Conseil de sécurité, ce dont le Hezbollah ne veut pas entendre parler, puisqu’elle exige le démantèlement des milices. Les émissaires dépêchés par Kofi Annan, eux, sont venus avec des idées concrètes. Ils ont proposé un cessez-le-feu, le déploiement d’une force d’interposition de l’Onu au Liban-Sud et la remise des deux soldats israéliens capturés par le Hezbollah au gouvernement libanais.

Dans une déclaration à Saint-Pétersbourg, Tony Blair a été plus précis en indiquant que cette force serait composée de 2 000 casques bleus. La réponse du Hezbollah est venue sous la forme de salves de roquettes qui se sont abattues sur Haïfa, faisant plusieurs blessés. De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangère, Manouchehr Mottaki, a proposé un cessez-le-feu puis un échange de détenus entre Israël et le Hezbollah.

On le voit bien, même si la diplomatie commence à bouger, les positions des deux bords sont difficilement conciliables. Avant qu’une formule médiane soit trouvée, la guerre se poursuivra avec son lot supplémentaire de victimes et de destructions.



par Paul  Khalifeh

Article publié le 17/07/2006Dernière mise à jour le 17/07/2006 à TU

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(©AFP/Bourgoing/RFI)

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