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Politique française

Petits salaires, on pense à vous

Le Premier ministre a anoncé des mesures pour augmenter le pouvoir d'achat des Français. 

		(Photo : AFP)
Le Premier ministre a anoncé des mesures pour augmenter le pouvoir d'achat des Français.
(Photo : AFP)
Dominique de Villepin a précisé l’enveloppe des petits cadeaux de rentrée que le gouvernement a décidé d’apporter aux Français. Sur la chaîne de télévision TF1, le Premier ministre a notamment annoncé un relèvement de la prime pour l’emploi (PPE), une allocation destinée aux revenus les plus modestes. L’objectif est clair : à huit mois de la présidentielle, il est indispensable de répondre aux attentes des électeurs qui se plaignent d’une baisse de leur pouvoir d’achat.

Un célibataire sans enfant payé au Smic (salaire minimum) touchera 940 euros au 1er janvier 2007, alors qu’il n’en percevait que 538 en 2005. Dominique de Villepin a estimé que l’augmentation de la prime pour l’emploi décidée par le gouvernement correspond donc à «un 13ème mois pour ceux qui sont au Smic». La prime en question, qui a été mise en place par les socialistes en 2001, est destinée à compléter les revenus des salariés les moins bien payés, notamment ceux qui travaillent à temps partiel. Elle concerne un peu moins de 9 millions de personnes.

Le Premier ministre intègre cette mesure dans l’effort global engagé en faveur de l’amélioration du pouvoir d’achat des Français. De même que la mise en place d’un «chèque transport» ou l’attribution d’une allocation logement de 300 euros aux étudiants boursiers qui sont obligés de quitter le domicile familial pour poursuivre leur cursus. Cet effort en faveur des plus petits revenus doit participer à réduire «le décalage» entre les «bons résultats» actuels (baisse du chômage, croissance en hausse) et «ce que ressentent beaucoup de Français». A savoir, chaque fin de mois est de plus en plus difficile à boucler. La forte augmentation des factures liées au logement et aux transports ne laissant plus grand-chose disponible pour les autres dépenses de la vie quotidienne.

Le pouvoir d’achat : une priorité

Pour les huit mois «utiles» qui restent avant l’échéance présidentielle, Dominique de Villepin a donc mis le pouvoir d’achat en haut de la liste des priorités. Pas question d’aborder la campagne électorale en laissant planer un ressentiment populaire sur une question aussi sensible. Cela pourrait coûter très cher. C’est peut-être aussi pour ne pas provoquer de malentendu dans l’esprit des Français que le Premier ministre n’a pas évoqué la réforme de la fiscalité des successions réclamée par l’UMP, qui aurait visé à exonérer les conjoints survivants. Cette mesure pourrait, en effet, être interprétée comme un cadeau aux plus privilégiés -ceux qui ont acquis un patrimoine, voire un très gros patrimoine. Dans ce contexte, les efforts pour aider les petits revenus auraient pu apparaître comme un leurre.

Afin d’éviter toute ambiguïté et de prouver sa bonne foi, Dominique de Villepin a aussi annoncé qu’il allait réunir avant la fin de l’année 2006 une «conférence sur les revenus et l’emploi» qui devra faire un diagnostic de la situation et trouver des moyens pour «corriger» les effets pervers d’un système où le nombre de salariés payés au Smic ne cesse d’augmenter, créant «des trappes à bas salaires». Cette conférence réunira l’ensemble des partenaires sociaux et travaillera à partir des conclusions du rapport du Conseil supérieur pour l’emploi et les revenus, présidé par l’ancien président de la Commission européenne, le socialiste Jacques Delors.

Couper l’herbe sous le pied à la contestation sociale

Impossible de faire plus consensuel. L’idée d’une telle conférence est défendue par le Parti socialiste depuis des mois, les syndicats réclament eux aussi qu’on mette à plat le débat sur la question des revenus. Dominique de Villepin leur donne donc satisfaction et coupe l’herbe sous le pied à la contestation sociale. En tout cas, c’est certainement ce qu’il espère. Désormais le Premier ministre, qui a reconnu avoir «commis des erreurs», entend avancer par le dialogue et l’écoute. Le «Villepin nouveau» est arrivé. La preuve : même quand on lui parle de Nicolas Sarkozy, il reste serein et reconnaît que le président de l’UMP [et accessoirement son ministre de l’Intérieur] est un «atout» pour la majorité. Ce qui ne l’empêche pas malgré tout de préciser dans la foulée que dans la catégorie atout, il y a le niveau de base et l’excellence. Devinez où se trouve Jacques Chirac, dépeint par son Premier ministre comme celui qui «incarne l’unité de la Nation» et qui représente «l’une des figures les plus admirées de la scène internationale pour son engagement en matière de paix, de justice, de développement» ?



par Valérie  Gas

Article publié le 29/08/2006 Dernière mise à jour le 29/08/2006 à 13:38 TU

Audio

Yves Jégo

Député de Seine-et-Marne et secrétaire national de l'UMP

«Les dispositions annoncées par le Premier ministre, Dominique de Villepin, vont dans le sens d'améliorer le pouvoir d'achat des Français.»

[30/08/2006]

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