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République démocratique du Congo

Kabila - Bemba, en tête à tête

La rencontre entre Jean-Pierre Bemba (à gauche) et Joseph Kabila constitue une étape importante dans le processus de normalisation de la vie politique en RDC. 

		(Photo : <a href="http://www.monuc.org/Home.aspx?lang=fr" target="_blank">Monuc</a>)
La rencontre entre Jean-Pierre Bemba (à gauche) et Joseph Kabila constitue une étape importante dans le processus de normalisation de la vie politique en RDC.
(Photo : Monuc)
Le président sortant Joseph Kabila et le vice-président Jean-Pierre Bemba, qui vont disputer le second tour de l’élection présidentielle, se sont retrouvés à Kinshasa mercredi soir. Cette rencontre était la première depuis que les partisans des deux candidats se sont affrontés à l’arme lourde dans la capitale, du 20 au 22 août. La rencontre était absolument nécessaire pour maintenir le calme et en prévision du second tour prévu pour le 29 octobre. Mais la Cours suprême de justice a déclaré que le calendrier fixé par la commission électorale indépendante était inconstitutionnel.

Les diplomates présents à Kinshasa ont du exercer des pressions considérables auprès des états-majors des deux candidats pour les convaincre de discuter en tête-à-tête. Les retrouvailles entre Kabila et Bemba ont duré près de deux heures. Les conversations qui ont eu lieu dans le palais présidentiel ont commencé vers 18H30, suite à une réunion du Conseil supérieur de la défense (CSD) à laquelle participaient les plus hauts responsables politiques et militaires du pays. Selon le ministre congolais de la Défense, Adolphe Onusamba, les conversations ont porté notamment sur «la question de la tenue du deuxième tour dans un climat apaisé, ainsi que celle du cantonnement de toutes les unités des forces armées de la RDC, ainsi que la question liée à la sécurité du pays et celle des relations avec les pays voisins». La Mission de l’Onu en RDC, Monuc, a souligné que «les deux candidats à l’élection présidentielle se sont serrés la main deux fois devant la camera du service de presse de la présidence, lors de la réunion de président Kabila et les quatre vice-présidents. Ils avaient l’air détendu et conciliant mais ils n’ont pas fait des déclarations».

Cette rencontre s’inscrit dans un processus de normalisation de la vie politique congolaise, pour dépasser le climat de tension qui s’était installé dans la capitale après les incidents entre les gardes de sécurité des deux candidats qui s’étaient affrontés entre le 20 et le 22 août dernier, provoquant la mort d’au moins 23 personnes. Jean-Pierre Bemba avait exigé le dédommagement de son hélicoptère personnel, qui avait été détruit lors de ces affrontements. Mais lors d’une rencontre avec le président sud-africain Thabo Mbeki le 11 septembre, il a annoncé avoir renoncé à ces exigences.

Les Nations unies ont souligné que plusieurs personnalités internationales, dont Javier Solana le responsable pour la politique extérieure de l’Union européenne, se sont redus à Kinshasa «pour plaider la cause de la démocratie et la paix auprès de Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba, ce qui montre l’engagement de la communauté internationale en faveur du dialogue et de la réconciliation en RDC». Mais la communauté internationale est consciente des problèmes délicats qui persistent, liés au cantonnement effectif des troupes et au grand nombre d’armes en circulation un peu partout en RDC et tout particulièrement à Kinshasa. Les Nations unies ont mobilisé près de 17 000 casques bleus et un millier de soldats européens (dans le cadre de l’Eufor), pour garantir la sécurité lors de la période électorale.

En attendant la décision de la Cour suprême

La rencontre Kabila-Bemba était une étape importante en vue de la conclusion du processus de normalisation de la vie politique et de la fin de la période de transition, un processus qui a commencé avec les élections présidentielle et législatives du 30 juillet, dans un pays qui a vécu cinq ans d’une guerre civile (entre 1998 et 2003) qui a provoqué près de quatre millions de morts, dont des victimes de malnutrition ou de maladie.

Mais de nouvelles difficultés ont surgi, car la Cour suprême de justice (CSJ) a déclaré mercredi que le calendrier fixé par la Commissions électorale indépendante (CEI) était inconstitutionnel. Cette décision fait planer un doute sur la tenue du second tour de l’élection présidentielle, prévu pour le 29 octobre prochain. La CSJ estime que la Commission a violé un article de la constitution du pays qui prévoit qu’un second tour éventuel doit être organisé dans un délai de 15 jours après la proclamation des résultats définitifs du premier tour. Etant donné que ces résultats ont été proclamés le 31 août, la date prévue pour le deuxième tour dépasse les délais imposés par la constitution.

La Cour devra se prononcer au sujet d’une requête de la CEI, invoquant «un cas de force majeure» qui ne permet pas d’organiser le second tour avant la date du 29 octobre. Les responsables de la CEI se sont déclarés confiants au sujet de la sentence définitive de la Cour attendue pour ce vendredi. On rappelle que Kabila a obtenu 44,8% des votes et Bemba 20% des suffrages, lors du premier tour.



par Antonio  Garcia

Article publié le 14/09/2006 Dernière mise à jour le 14/09/2006 à 19:16 TU