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Mondialisation

Davos, entre commerce et climat

Vue du centre des congrès de Davos, point central du Forum économique mondial annuel qui se déroule dans la station de ski helvétique. 

		(Photo: AFP)
Vue du centre des congrès de Davos, point central du Forum économique mondial annuel qui se déroule dans la station de ski helvétique.
(Photo: AFP)
Le Forum économique mondial (WEF) s’est ouvert mercredi à Davos, village huppé des Alpes suisses, pour cinq jours. Le gotha du monde des entrepreneurs et des dirigeants internationaux va se pencher sur les grands dossiers du moment : situation au Moyen-Orient et changements climatiques. Cette manifestation est l’occasion, également, de rencontres et certains pays membres de l'Organisation mondiale du commerce comptent bien profiter de Davos pour relancer les négociations du cycle de Doha.

Quelques 2 500 participants, dirigeants politiques, responsables économiques, experts, représentants de la société civile et des médias sont au rendez-vous à Davos. L’atmosphère est plutôt optimiste, vu les perspectives de croissance mondiale. Reste que selon Klaus Schawb, le fondateur et président du Forum  «cette réunion de 2007 est l’une des plus importantes depuis la création du Forum en 1971. L’économie va bien mais, sous la surface, nous vivons dans un monde très dangereux». Les risques posés à l’économie mondiale comme le terrorisme, le prix du pétrole ou par l’environnement sont en nette augmentation.

Le changement climatique est le thème dominant de ce forum. Une quinzaine de réunions devraient être consacrées à ce problème qui a également été au centre du discours d’ouverture prononcé par la chancelière allemande Angela Merkel. Les questions d’environnement seront également au cœur des préoccupations des entrepreneurs réunis dans la station de ski suisse. L’Indien Lakshmi Mittal, numéro un mondial de l’acier ou encore le dirigeant du moteur de recherche Google ainsi qu’une trentaine de patrons du secteur de l’énergie dont le Russe Alexander Medvedev, vice-président du géant gazier Gazprom et John Browne, le président de British Petroleum, sont invités à réfléchir aux solutions alternatives comme les biocarburants, le retour du nucléaire et à l’idée d’une taxe sur les émissions de gaz à effet de serre.

Des attentes un peu «excessives »

Plus encore que les éditions précédentes, la manifestation sera largement consacrée aux questions diplomatiques. Pour sa 36e édition, le Forum espère faciliter un dialogue entre Irakiens. Plusieurs hauts responsables du pays sont attendus, au premier rang desquels les vice-présidents Abdel Abdel-Mahdi et Tarek al-Hachimi. Le président palestinien Mahmoud Abbas et le vice-Premier ministre israélien Shimon Peres ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa sont aussi annoncés.

Ce forum est également l'occasion de rencontres et certains pays membres de l'OMC, comptent bien profiter de Davos pour relancer les négociations du cycle de Doha, gelées depuis juillet faute de consensus sur l’agriculture. Le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, et le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, ont d’ailleurs, tous les deux, incité les Etats membres à y travailler. Evoquant une «une certaine activité sismique», lors des discussions entre l’Union européenne et les Etats-Unis ces derniers jours, «s’ils en ont la volonté», ils pourraient, selon Pascal Lamy, «se mettre d’accord». Ce n’est pas l’avis de Mariann Fischer Boel, commissaire européenne à l'Agriculture qui a estimé, mercredi, que les attentes sur un éventuel déblocage des discussions à l'OMC, grâce aux discussions entre ministres du Commerce, sont peut-être un peu «excessives». Le cycle de Doha, lancé en 2001 dans la capitale du Qatar pour mettre la libéralisation des échanges au service du développement, aurait dû être conclu à la fin de 2004, mais les discussions ont achoppé sur un conflit Nord-Sud à propos des subventions agricoles, compliqué par un affrontement euro-américain sur les droits de douane appliqués à l’agriculture.

Au même moment mais à quelques milliers de kilomètres de là, à Nairobi, se tient le Forum social mondial. Le 7e du genre s’est ouvert, samedi, dans la capitale kenyane et s’achève jeudi. Les altermondialistes ont débattu, cette année, des problèmes, entre autres, de la lutte contre le sida, du poids de la dette et de la nécessité de conclure des accords de commerce plus justes. Près de 2 000 personnes ont ainsi manifesté contre les accords de partenariat économique (APE) qui libéraliseront, à partir de 2008, les échanges commerciaux entre les pays ACP Afrique-Caraïbes-Pacifique et l'Union européenne.



par Myriam  Berber

Article publié le 24/01/2007 Dernière mise à jour le 24/01/2007 à 16:12 TU

Audio

Frédérique Tissandier

Journaliste à RFI

«A Davos, près de 2 500 participants du monde entier vont se pencher sur le sort de la planète.»

[24/01/2007]

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