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Mondialisation

Un forum très «vert»

Selon un rapport publié par le Forum économique mondial, la plupart des grands risques mondiaux se sont aggravés au cours de l'année. 

		(Photo: EUMETSAT 2002)
Selon un rapport publié par le Forum économique mondial, la plupart des grands risques mondiaux se sont aggravés au cours de l'année.
(Photo: EUMETSAT 2002)
Le thème dominant de la 36ème édition de Davos est le réchauffement climatique. La protection de l’environnement est prise de plus en plus au sérieux par les patrons des grandes entreprises conscients que les changements climatiques et la croissance économique sont liés.

Si les chefs d’entreprises, venus participer à la 36ème édition du Forum de Davos sont confiants dans la croissance économique, en revanche, le climat de la planète les inquiète de plus en plus. A en croire un sondage réalisé par l’Institut Gallup pour le compte du Forum, les 2 500 participants placent désormais la protection de l’environnement au deuxième rang des priorités, derrière la croissance économique. Le climat a aussi figuré en bonne place dans le discours inaugural de la chancelière allemande Angela Merkel qui a plaidé à plusieurs reprises pour la protection de l’environnement. Mardi, le discours de l’état de l’Union du président George Bush, encourageant à réduire de 20% la consommation d’essence aux Etats-Unis, à investir dans la production d’éthanol et les énergies alternatives pour réduire la dépendance au pétrole, a été soutenue par les participants du Forum.

Ce combat commence donc à prendre corps parmi les chefs d’entreprises réunis à Davos, qui souhaitent s’impliquer davantage dans la lutte contre le réchauffement climatique à l’expiration du protocole de Kyoto, en 2012. Cette édition du Forum s’avère la plus «verte », jamais organisée, n’hésite pas à dire Dominic Waughray, le responsable des initiatives écologiques, faisant état d’une «demande énorme » d’information de la part des entrepreneurs sur les changements climatiques. 

Des ministres du risque

Lors d’une table ronde organisée mercredi, plusieurs grands décideurs se sont prononcés pour des limitations des émissions de gaz à effet de serre, afin de stimuler la production d’énergies alternatives, mais aussi pour davantage de régulation et d’incitations gouvernementales. Une majorité d’entre eux se sont dits favorables à une taxation sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2), le plus répandu des gaz à effet de serre. Les idées environnementales font aussi leur chemin chez les patrons américains. Plusieurs grands noms de l'industrie, comme Alcoa, General Electric et DuPont, ont appelé à «la mise en place de limites aux émissions des entreprises» et à «une bourse d'échange des droits de polluer». 

Le coût des dommages causés par les phénomènes naturels extrêmes (cyclones, tsunami, sécheresse, etc) va aller en augmentant. En octobre, l’ancien économiste en chef de la Banque mondiale, Sir Nicholas Stern, chiffrait à plus de 5 500 milliards d’euros le coût économique du dérèglement climatique faute d’action rapide. Sa déclaration avait avait fait l’effet d’une petite bombe. Selon le rapport «Risques mondiaux 2007» publié par le Forum économique mondial, la plupart des 23 grands risques mondiaux recensés se sont aggravés au cours des douze derniers mois. Pour lutter contre l'impact de ces dérèglements climatiques, il ne suffira pas d'augmenter les tarifs d'assurance. Selon le rapport, la solution est dans la recherche scientifique, dans le partenariat public-privé, mais aussi dans l'instauration de «country risk officer», sorte de ministre du risque chargé de hiérarchiser les priorités et mettre l'accent sur la prévention.

La semaine prochaine, un rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), mandaté par l'Onu, doit confirmer l'ampleur du réchauffement climatique en cours et fournir une base à l’action des dirigeants du monde entier pour le contrer.



par Myriam  Berber

Article publié le 25/01/2007 Dernière mise à jour le 25/01/2007 à 16:20 TU