Mondialisation
Un forum très «vert»
(Photo: EUMETSAT 2002)
Ce combat commence donc à prendre corps parmi les chefs d’entreprises réunis à Davos, qui souhaitent s’impliquer davantage dans la lutte contre le réchauffement climatique à l’expiration du protocole de Kyoto, en 2012. Cette édition du Forum s’avère la plus «verte », jamais organisée, n’hésite pas à dire Dominic Waughray, le responsable des initiatives écologiques, faisant état d’une «demande énorme » d’information de la part des entrepreneurs sur les changements climatiques.
Des ministres du risque
Lors d’une table ronde organisée mercredi, plusieurs grands décideurs se sont prononcés pour des limitations des émissions de gaz à effet de serre, afin de stimuler la production d’énergies alternatives, mais aussi pour davantage de régulation et d’incitations gouvernementales. Une majorité d’entre eux se sont dits favorables à une taxation sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2), le plus répandu des gaz à effet de serre. Les idées environnementales font aussi leur chemin chez les patrons américains. Plusieurs grands noms de l'industrie, comme Alcoa, General Electric et DuPont, ont appelé à «la mise en place de limites aux émissions des entreprises» et à «une bourse d'échange des droits de polluer».
Le coût des dommages causés par les phénomènes naturels extrêmes (cyclones, tsunami, sécheresse, etc) va aller en augmentant. En octobre, l’ancien économiste en chef de la Banque mondiale, Sir Nicholas Stern, chiffrait à plus de 5 500 milliards d’euros le coût économique du dérèglement climatique faute d’action rapide. Sa déclaration avait avait fait l’effet d’une petite bombe. Selon le rapport «Risques mondiaux 2007» publié par le Forum économique mondial, la plupart des 23 grands risques mondiaux recensés se sont aggravés au cours des douze derniers mois. Pour lutter contre l'impact de ces dérèglements climatiques, il ne suffira pas d'augmenter les tarifs d'assurance. Selon le rapport, la solution est dans la recherche scientifique, dans le partenariat public-privé, mais aussi dans l'instauration de «country risk officer», sorte de ministre du risque chargé de hiérarchiser les priorités et mettre l'accent sur la prévention.
La semaine prochaine, un rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), mandaté par l'Onu, doit confirmer l'ampleur du réchauffement climatique en cours et fournir une base à l’action des dirigeants du monde entier pour le contrer.
par Myriam Berber
Article publié le 25/01/2007 Dernière mise à jour le 25/01/2007 à 16:20 TU