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Les nouveaux marchés du Net

Musique sur mobile : l’eldorado des opérateurs

Téléchargement de morceaux, sonneries, vidéo-clips, extraits de concerts… Avec l’arrivée de la téléphonie de troisième génération, la musique est au centre de l’offre de contenus des opérateurs. Les fabricants de mobiles manifestent également leur intérêt.
Présentation du iPhone d'Apple Computer. 

		(Photo: AFP)
Présentation du iPhone d'Apple Computer.
(Photo: AFP)

Le téléphone oui, mais pas pour parler. Aujourd’hui, si les jeunes utilisent leur mobile, c’est surtout pour envoyer des SMS et écouter de la musique. Une étape a été franchie quand le dernier tube de la chanteuse américaine Beyonce, « Irreplaceable », s’est vendu la semaine de sa sortie aux Etats-Unis à plus de 200 000 exemplaires sous forme de sonnerie et en extrait téléchargé. A ce rythme, le marché de la musique téléchargée sur téléphone mobile devrait peser 6,8 milliards de dollars en 2010, selon les spécialistes. 

Les opérateurs de télécoms sont, en effet, condamnés à innover. De moins en moins de gens achètent des téléphones, le marché européen, équipé à 90%, arrive à saturation. Confrontés à une croissance ralentie, ils sont allés piocher sur internet les services les plus populaires comme la musique en ligne. L’arrivée de la téléphonie troisième génération (haut débit mobile) permet de télécharger des morceaux entiers en une minute, avec une bonne qualité sonore, et donne accès à la vidéo. L’autre secteur qui offre de grandes possibilités est celui de la personnalisation de l’image et de la sonnerie sur mobile. Il est constitué à plus de deux tiers de téléchargement de sonneries musicales, le reste concerne les logos.

957 millions de mobiles vendus en 2006

Les professionnels de la téléphonie et de l’informatique tentent de s’adapter, depuis plusieurs mois, à l’évolution des usages. Apple, qui domine le marché à la fois du téléchargement de chansons et des baladeurs pour les écouter (70 millions d’iPod écoulés en cinq ans), lance le combiné iPhone, un téléphone transformé en juke-box ambulant qui offre tout à la fois la voix, la musique, l’appareil photo et l’accès à Internet. Avec un marché mondial estimé à 957 millions de téléphones mobiles en 2006, Steve Jobs, le président d’Apple, s’est fixé comme objectif d’atteindre 1% de parts de marché, soit 10 millions d’iPhones vendus en 2008.

Pour exploiter le potentiel de ce marché, tous les opérateurs, de Nokia à Samsung en passant par SonyEricsson et Motorola, proposent désormais des combinés téléphoniques, dotés de fonctions musicales, capables de concurrencer le fameux baladeur iPod d’Apple. Plus de 250 millions de téléphones-baladeurs ont été vendus dans le monde l’an dernier, selon les chiffres du cabinet d’études Strategy Analytics. Les opérateurs ne comptent pas s’arrêter là. Le finlandais Nokia vient de lancer sa plate-forme de téléchargement musical, Loudeye, avec plus d’1,5 million de titres disponibles. Le géant britannique Vodaphone (déjà bien implanté via sa filiale J-Phone au Japon) a lancé son offre 3G avec de nombreux contenus musicaux en novembre dans douze pays d’Europe, dont la France.

Généralement, les revenus sont partagés entre les opérateurs et les fournisseurs de contenus. Reste le problème de la gestion numérique des droits d’auteurs (DRM). Il faut rappeler que la rémunération pour copie privée est acquittée, en France, par tous les fabricants de supports susceptibles de recevoir des copies d’œuvres protégées par les droits d’auteurs. Dans le cadre de la musique sur mobile, la protection des contenus est prise en charge par l'opérateur de réseaux ou par le fabricant de terminal. En Europe, l'Open Mobile Alliance, qui regroupe la plupart des acteurs télécoms sans fil, est en train de spécifier des règles communes en matière de DRM.



par Myriam  Berber

Article publié le 26/01/2007 Dernière mise à jour le 26/01/2007 à 13:48 TU