Arabie Saoudite

Quatre morts dans un attentat anti-Français

(Carte : RFI)

Le bilan s’est alourdi après la fusillade perpétrée par des inconnus contre des expatriés français, lundi, près de Madaen Saleh, un lieu historique situé dans le nord-ouest du royaume. Un adolescent de 17 ans, gravement touché, est décédé mardi des suites de ses blessures. Trois pères de famille ont été tués, dont deux sur le coup, dans cette attaque qui n’a toujours pas été revendiquée. Cinq femmes et enfants sont indemnes, mais en état de choc. Selon la correspondante de RFI à Riyad, les assaillants ont demandé leur nationalité aux familles, avant d’ouvrir le feu. Le président Jacques Chirac a condamné un «acte odieux». Le roi Abdallah d'Arabie Saoudite a présenté ses condoléances au président français, l'assurant que les auteurs de cet «acte terroriste» n'échapperaient pas à la justice, selon l'agence officielle SPA. C'est le premier attentat contre des ressortissants étrangers dans le pays depuis 2004 et l'assassinat d'un Français.

Le jeune Français de 17 ans blessé par balles, lundi, dans l’attentat commis dans le nord-ouest de l'Arabie Saoudite est décédé mardi, portant à quatre morts le bilan de cette attaque contre des Français, a indiqué le directeur de l'hôpital du roi Fahd de Médine (nord-ouest), où était soigné le blessé depuis la veille. Le jeune homme, qui avait perdu beaucoup de sang, avait subi dans la nuit une longue opération pour extraire une balle qui était logée dans le poumon gauche.

Les quatre morts et les cinq survivants appartenaient à trois familles françaises résidant à Riyad. Elles effectuaient une excursion près de Madaen Saleh, un lieu historique situé dans le nord-ouest du royaume. Outre ce jeune homme, deux des victimes travaillaient pour le groupe français de matériel électrique Schneider Electric, alors qu'une autre était enseignant au lycée français de Riyad. Tous trois étaient pères de famille. Trois femmes et deux enfants, un garçon de 15 ans et sa sœur de 11 ans, ont été épargnés par les auteurs de l'attentat mais sont sous le choc.

Une source saoudienne indique que les assaillants, dont on ignore le nombre, «les ont mitraillés alors qu'ils pique-niquaient», dans une zone désertique entre Médine et Tabouk, ville de l'extrême nord-ouest, près de la frontière jordanienne. Selon la correspondante de RFI à Riyad, Clarence Rodriguez, qui s’est entretenue avec une des rescapées, les agresseurs ont demandé leur nationalité aux familles, avant d’ouvrir le feu.

Cet attentat est le premier visant des ressortissants occidentaux depuis plus de deux ans dans ce pays confronté à une offensive terroriste de la branche locale d'al-Qaïda. Il n'était toujours pas revendiqué mardi matin, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy. «Il y a aujourd'hui, avec les autorités saoudiennes, une parfaite entente pour que l'on sache très vite ce qui s'est passé et pour que les coupables soient punis le plus vite possible», a-t-il ajouté sur la chaîne française LCI. Selon le ministre, les autorités françaises n’avaient pas été informées de menaces précises avant cet attentat.

Les observateurs relèvent que cet attentat présente des similarités avec les nombreuses attaques perpétrées, depuis mai 2003, par les membres saoudiens du réseau terroriste al-Qaïda contre des ressortissants occidentaux. Il s'agit du premier attentat meurtrier contre des étrangers en Arabie Saoudite depuis la mort, en septembre 2004 à Djeddah, d'un Français qui travaillait pour le groupe français d'électronique Thalès. Selon le ministère français des Affaires étrangères, quelque 3 600 Français sont enregistrés en Arabie Saoudite, dont 2 200 à Riyad et 1 400 à Djeddah.

par Rédaction Internet  (avec AFP)

Article publié le 27/02/2007 Dernière mise à jour le 27/02/2007 à 10:54 TU